Extraits

Ma chambre est tout en haut, à coté de celle de mon frère. Nos parents sont en dessous.Au premier étage, ils se partagent un grand bureau qui sert aussi de chambre d'amis. Au rez-de-chaussée,il y a la cuisine et le salon. Nous avons même un petit jardin, ce qui permettra de promener mon animal de compagnie le jour où j'en aurai un.

Aujourd’hui, c’est le grand jour.

Enfin, le grand jour, c’est vite dit ! Je vais avoir un animal de compagnie, mais pas exactement celui dont je rêvais.

Moi, je voulais un chien. Je le voyais petit et blanc, avec des oreilles toutes droites. Je voulais l’appeler Rhett Butler pour faire plaisir à Scarlett, ma grand-mère, qui a une passion pour un film très très long, Autant en emporte le vent. Rhett Butler, je lui aurais appris à m’écouter et même à m’obéir. «Ici, Rhett ! Donne la papatte, Rhett ! Couché, Rhett ! »

On aurait été inséparables.

Maman n’a pas voulu. J’ai supplié, pleuré, boudé, repleuré, menacé, elle n’a pas cédé. C’est fou les adultes, ça ne vous fait jamais confiance.

— Lulu ! Qui va sortir le chien en hiver, sous la pluie et la nuit ? C’est moi !

— Mais maman ! Donne-moi ma chance !

Rien à faire. Alors j’ai tenté le chat. Lui aussi je lui avais trouvé un prénom, mais je ne m’en souviens plus.

— Maman, un chat c’est discret ! Il ne faut pas le sortir, ça ronronne et il paraît que ça calme les gens stressés. Je suis sûre qu’il te ferait du bien, mon chat, et je te le prêterais souvent.

— Pas question, Lulu ! Un chat ça met des poils partout, et puis quand on part en vacances, il faut trouver des solutions pour le caser. Non. Deux enfants, une mère, des beaux-parents, un mari et ton père, j’ai assez de sujets de préoccupation comme ça. N’insiste pas. Je suis déjà suffisamment fatiguée pour avoir envie de tous vous abandonner sur l’autoroute au mois d’août, alors n’en rajoute pas !

Je n’ai pas perdu mon temps à essayer de la convaincre parce que la conversation a dévié sur le lapin de mon frère.