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Liste des extraits

Je me nomme Gérard Escaude, j’ai 45 ans et suis comme qui dirait un bon produit du Sud-Ouest. Père ariégeois, mère Tarbaise et aujourd’hui Toulousain, cela faisait environ trois ans que j’étais en poste à Blagnac en tant que capitaine lorsque j’ai été, en 2008, saisi de cette affaire. Personnellement, je pourrais aussi vous dire que j’étais alors marié et que j’avais deux gosses (que j’ai toujours d’ailleurs) mais cela, comme mon physique, tout le monde s’en contrefiche. Et puis comme ça, je vous laisse deviner à quoi je ressemble et éventuellement me faire plus beau que je ne suis en réalité. Ne pouvant qu’y gagner, je n’irai donc pas plus loin.

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Ce qu’il y a de bien avec nos amis pompiers, c’est que non contents d’être rapides dans leurs interventions, leur expérience (et les réunions que nous faisons ensemble) les sensibilise au doute et au réflexe de ne toucher à rien en cas de décès suspect. Gloire à eux !

(Prologue)

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Chapitre I

Quand on débute une enquête, il faut être humble, très humble. Cela dit, avec le temps, je me suis aperçu que la première impression était souvent la bonne, surtout quand elle était mauvaise. Et là, ça a de suite été le cas. Comprenez bien ! Une enquête, c’est comme une grille de mot fléchés. On a certes les cases des éléments constitutifs de l’infraction, certes les définitions du code de procédure pénale, mais au début, la page est vierge et c’est surtout sans a priori que l’on doit répondre aux questions.

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Comme dit précédemment, le corps était tourné vers le sol, le visage légèrement orienté côté gauche, son bras droit replié derrière la tête, et l’œil que l’on pouvait apercevoir était ouvert. Mais je vous avouerai que ce qui attirait surtout mon regard, c’étaient ses chaussettes. Sans motifs visibles si ce n’est deux liserés rouges et bleus, celles-ci, neuves a priori, étaient d’une blancheur extrême qu’aucune particule de terre ou résidu de paille n’avait manifestement souillées.

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– Et donc si le produit trouve du sang, il émet une réaction bleue, c’est ça ?

– C’est ça, bleue violette. Le produit contient une molécule qui réagit aux ions de fer contenus dans le sang. Une réaction qui dure environ une minute. Il suffit de pulvériser à nouveau pour reproduire la même interaction.

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– Et les bottes ou les chaussures disparues ?

– Ça c’est du ressort de l’enquête mon grand, pas de celui de la science. On travaille sur ce qui reste, pas sur ce qui a disparu.

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Bon ! Récapitulons ! Un agriculteur très vraisemblablement tué par balle (à moins que la balle n’ait été tirée post mortem), une douille, une cartouche à ses côtés mais pas d’arme, des chaussures disparues, pas de voiture sur place ou aperçue et pas de témoin direct.

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