Le Murder Club enquête, Tome 4 : Une mort bien fâcheuse

Au cas où quelqu’un viendrait mettre son nez dans ses affaires, l’héroïne se trouve dans une petite boîte de terre cuite, fabriquée pour avoir l’air ancienne, à la façon d’une babiole abîmée tirée d’un bric-à-brac de jardin. Un objet décoratif des plus ennuyeux. C’est là leur astuce habituelle. Quelque part dans une ferme de la province du Helmand, l’héroïne a été placée dans la boîte, et la boîte a été fermée, son couvercle bloqué au moyen d’une cale. Un membre de l’organisation de Mitch – ils avaient tiré à la courte paille et Lenny avait perdu – s’était rendu en Afghanistan pour contrôler l’opération, pour s’assurer que l’héroïne était pure et que personne n’essayait de les doubler. La boîte de terre cuite avait ensuite rejoint la Moldavie sous la garde de Lenny, jusqu’à une ville où l’on savait se mêler de ses propres affaires, et là elle avait été soigneusement cachée au milieu de centaines de pots de fleurs et conduite à travers l’Europe, par un homme du nom de Garry, qui avait un casier judiciaire et pas grand-chose à perdre.

Mitch est dans le bureau, installé sur une mezzanine de fortune bâtie tout au bout de l’entrepôt, et il gratte sur son bras le tatouage indiquant « Dieu aime les obstinés ». Everton perd 2-0 face à Man City, ce qui est inévitable mais tout de même énervant. Quelqu’un avait un jour proposé à Mitch de rejoindre un consortium pour acheter le club de football d’Everton. C’était tentant, de posséder un morceau du club de sa jeunesse, sa passion de toujours, mais, plus Mitch se penchait sur le business du football, plus il se disait, une fois encore, qu’il ferait probablement mieux de s’en tenir à celui de l’héroïne