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Il se retourna pour dire, tout net, à l'homme en uniforme qu'il faisait juste semblant d'être conseiller d'État, qu'il était un filou et une crapule, et qu'il n'était rien d'autre que son propre nez...
Afficher en entierIvan Iakovlévitch, comme tout artisan russe qui se respecte, était un ivrogne fini.
Afficher en entier_ Et maintenant, je m'en vais faire un bon petit somme.
Il était donc à prévoir que la venue de l'assesseur de collège serait tout à fait inopportune. Ce commissaire était un grand protecteur de tous les arts et de toutes les industries, mais il préférait encore à tout un billet de banque.
_C'est une chose, avait-il coutume de dire, dont on ne trouve pas l'équivalent : cela ne demande pas de nourriture, ne prend pas beaucoup de place, cela tient toujours dans la poche, et si cela tombe, cela ne se casse pas.
Afficher en entierLe fonctionnaire se mit à réfléchir, ce que dénotaient ses lèvres fortement serrées
_ Non, je ne peux pas insérer une annonce semblable dans les journaux, fit-il enfin après un silence assez long
_ Comment ? Pourquoi ?
_ Parce que. Le journal peut-être compromis Si tout le monde se met à publier que son nez s'est enfui, alors... On répète assez sans cela qu'on imprime une foule de choses incohérentes et de faux bruits.
Afficher en entier_ A qui, bête féroce, as-tu coupé le nez comme cela ? s'écria-t-elle avec colère. Coquin, ivrogne, je te dénoncerai moi-même à police. Brigand que tues ! j'ai déjà ouï dire à trois personnes que tu avais l'habitude, en faisant la barbe, de tirer si fort les nez, qu'ils avaient peine à rester en place.
Mais Ivan Iakovlevitch était plus mort que vif. Il avait reconnu, dans ce ne, le propre nez de l'assesseur de collège Kovaliov, à qui il faisait la barbe tous les mercredis et dimanches.
Afficher en entierIvan Iakovlevitch passa, par convenance, un frac sur sa chemise, et, s'étant installé devant la table, prit du sel, prépara deux têtes d 'oignons, saisit un couteau, et, avec une mine significative, se mit à couper le pain. Il le coupa en deux moitiés, regarda le milieu et, à son étonnement, distingua quelque chose de blanchâtre. Ivan Iakovlevitch gratta soigneusement avec son couteau, et tâta du doigt. C 'est ferme ! se dit-il en lui-même ; qu'est-ce que c 'est que cela ?. Il fourra ses doigts et retira un nez !
Afficher en entier"Très honorée Alexandrine Grigorievna, Je n'arrive pas à comprendre votre manière d'agir. Vous n'y gagnerez rien. Pareil procédé ne saurait me contraindre à épouser mademoiselle votre fille. Car l'affaire est éclaircie : vous en êtes la principale instigatrice, nul ne l'ignore plus. La disparition subite de mon nez, sa fuite, son déguisement sous les traits d'un fonctionnaire, sa réapparition sous sa propre forme, sont l'effet des sortilèges opérés par vous ou par les personnes qui vous prêtent leurs concours pour de si nobles exploits. Je crois bon de vous prévenir que si mon nez n'a pas repris dès aujourd'hui sa place, je me verrai contraint de me placer sous la protection des lois. Sur ce, j'ai l'honneur d'être, madame, avec un profond respect, votre dévoué serviteur, Platon Kovaliov."
Afficher en entierMais rien n'est durable ici-bas : au bout d'une minute, la joie perd de sa vivacité . une minute encore et la voilà plus faible ; elle se fond ainsi par degrés avec notre état d'âme habituel, comme le cercle fermé par la chute d'un caillou se dilue à la surface de l'eau.
Afficher en entierMon Dieu ! mon Dieu ! Pourquoi un malheur pareil ? Si j'avais été sans un bras ou sans une jambe — tout aurait été mieux ; j'aurais été sans oreille — c'est moche, mais c'est quand même supportable ; mais sans nez, un homme, c'est le diable sait quoi ; un oiseau sans ailes, un citoyen sans droits, — juste à jeter par la fenêtre ! Si encore on me l'avait coupé à la guerre, ou dans un duel, ou si c'est moi qui en avais été la cause ; mais il a disparu comme ça, sans raison, oui, disparu pour rien, pour pas un sou !... Mais non, ce n'est pas possible, ajouta-t-il, après un temps de réflexion. C'est invraisemblable que le nez ait disparu ; c'est invraisemblable, de toutes les façons. Ou bien, soit, réellement, c'est dans mon rêve, soit, c'est juste une espèce de chimère ; peut-être que, par erreur, j'ai pris pour de l'eau la vodka avec laquelle je m'essuie la barbe après le barbier. Ivan, ce crétin, il ne l'aura pas bue, et, moi, voilà, je paye les pots cassés.
Afficher en entierIvan Iakovlévitch était un grand cynique, et chaque fois que l'assesseur de collège Kovaliov lui disait pendant qu'il se faisait raser : " Tu as les mains qui puent, Ivan Iakovlévitch ! ", Ivan Iakovlévitch lui répondait par cette question : " Pourquoi est-ce qu'elles pueraient ? " — " Je ne sais pas, mon vieux, mais elles puent ", disaient l'assesseur de collège, et Ivan Iakovlévitch, après une prise de tabac, le savonnait [...] partout où ça lui chantait.
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