Ajouter un extrait
Liste des extraits
Il tenait dans le creux de sa main un pouvoir plus fort que les pouvoirs de l'argent, ou que le pouvoir de la terreur, ou que le pouvoir de la mort : le pouvoir invincible d'inspirer l'amour aux hommes.
Afficher en entier«Notre langage ne vaut rien pour décrire le monde des odeurs.»
Afficher en entier"Lui, Jean-Baptiste Grenouille, né sans odeur à l'endroit le plus puant du monde, issu de l'ordure, de la crotte et de la pourriture, lui qui avait poussé sans amour et vécu sans la chaleur d'une âme humaine, uniquement à force de révolte et de dégoût, petit, bossu, boiteux, laid, tenu à l'écart, abominable à l'intérieur comme à l'extérieur, il était parvenu à se rendre aimable aux yeux du monde. Se rendre aimable était trop peu dire ! Il était aimé ! Vénéré ! Adoré !"
Afficher en entier«Qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le coeur de l’humanité.»
Afficher en entierElle était rousse et portait une robe grise sans manches. Ses bras étaient très blancs, et ses mains jaunies par les mirabelles qu'elle avait entaillées. Grenouille était penché au-dessus d'elle et aspirait maintenant son parfum sans aucun mélange, tel qu'il montait de sa nuque, de ses cheveux, de l'échancrure de sa robe, et il en absorbait en lui le flot comme une douce brise. Jamais il ne s'était senti si bien.
Afficher en entierMais il fut courageux. C'est-à-dire qu'il combattit la peur de savoir par le peur de ne pas savoir.
Afficher en entierCar les Hommes pouvaient fermer les yeux devant la grandeur, devant l'horreur, devant la beauté, et ils pouvaient ne pas prêter l'oreille à des mélodies ou a des parole enjôleuses.Mais ils ne pouvaient se soustraire à l'odeur. Car l'odeur était sœur de la respiration. Elle pénétrait dans les Hommes en même temps que celle-ci; ils ne pouvaient se défendre d'elle, s'ils voulaient vivre. Et l'odeur pénétrait directement en eux jusqu'à leur cœur, et elle y décidait catégoriquement de l'inclinaison et du mépris, du dégoût et du désir, de l'amour et de la haine.Qui maîtrisait les odeurs maîtrisait le cœur des Hommes.
Afficher en entier"Il était aussi dur qu'une bactérie résistante et aussi frugal qu'une tique accrochée à un arbre et qui vit d'une minuscule goutte de sang qu'elle a rapinée des années plus tôt. Son corps n'avait besoin que d'un minimum de nourriture et de vêtements. Son âme n'avait besoin de rien. Les sentiments de sécurité, d'affection, de tendresse, d'amour, et toutes ces histoires qu'on prétend indispensables à un enfant, l'enfant Grenouille n'en avait que faire.
Au contraire, il nous semble qu'il avait lui-même résolu de n'en avoir rien à faire dès le départ, tout simplement pour pouvoir vivre."
Afficher en entier« Tout au long de sa vie, même dans les rares moments où il connut des bouffées de satisfaction, de contentement, voire peut-être de bonheur, il préféra toujours l’expiration à l’inspiration - de la même façon, d’ailleurs, qu’il n’avait pas commencé sa vie en prenant son souffle avec espoir, mais en poussant un cri meurtrier ».
Afficher en entierL'émotion l'envahit, l'humilité et la gratitude.
"Je te remercie, dit-il à mi-voix, je te remercie, Jean-Baptiste Grenouille, d'être tel que tu es !"
Tant était grande l'émotion qu'il s'inspirait à lui-même.
Afficher en entier