Ajouter un extrait
Liste des extraits
Une rupture, c’est la perte de quelqu’un, mais aussi celle de projets et de la vie qu’on avait imaginée. Le processus de deuil est commun à toutes les pertes, il comporte cinq étapes. D’abord le déni : on est sous le choc, on ne ressent rien, on encaisse. Ensuite vient la colère, contre soi et les autres, on ne comprend pas pourquoi ça tombe sur nous. Puis c’est le marchandage, on est prêt à tout pour revenir en arrière et annuler l’épreuve. Enfin viennent la dépression et l’acceptation. Les étapes se succèdent, mais peuvent aussi se chevaucher. Leur durée est variable. À quelle étape en êtes-vous ?
Afficher en entierJ’ai mal dormi. Les souvenirs ont remplacé les rêves. Notre rencontre, nos fous rires, nos engueulades, notre mariage, nos baisers, nos corps, nos projets, nos regards, nos promesses. Il faut qu’il se rappelle.
Je ne sais pas comment il fait. Ma plus grande peur à moi, c’est d’oublier. Plus les jours passent, plus je redoute de perdre le son de sa voix, son odeur, sa peau. Quand j’ai fait ma valise, j’ai pris un de ses tee-shirts dans la panière à linge sale. Je l’ai plié dans un sac plastique, que j’ai fermé d’un double nœud, puis je l’ai rangé dans une boîte. Si l’odeur disparaît un jour de ma mémoire, je pourrai la retrouver.
Afficher en entier– Je vais juste prendre un verre d’eau.
Je n’ai qu’une envie : aller me glisser sous ma couette et trouver enfin une série capable de m’empêcher de cogiter. Mais mon père me lance le regard du chien abandonné sur une aire d’autoroute. Sans un mot, je retourne dans le salon et m’assois entre eux sur le canapé. Il n’en fallait pas plus pour les combler. Ils ne sont pas loin de remuer la queue.
Afficher en entierJe reste figée, mon sourire aussi. Foudroyée par la bêtise crasse de cet homme. Monsieur Bussy se lève, attrape un feutre bleu et le tend à quelques centimètres de mon visage.
– Ho ho, y’a quelqu’un là-dedans ? crie-t-il en jetant le feutre sur le bureau. Voilà c’que c’est, de faire travailler les blondes ! Comme si c’était elle qui faisait la loi… Pauvre France ! Elle doit pas être là grâce à ses diplômes, celle-là. Je plains son mari, il doit…
Afficher en entierLe plus dur, c’est au réveil. Ces quelques secondes, plus ou moins nombreuses, plus ou moins étirées, durant lesquelles mon cerveau n’a pas encore fait la mise au point sur ma vie. Et puis, je me fracasse contre la réalité.
Les matins qui arrivent au terme de nuits peuplées de rêves dans lesquels il est encore là sont les plus difficiles. J’ouvre les yeux et, en lieu et place des rideaux blancs, des photos de Corse et de son torse à quelques centimètres du mien, je fais face à un mur rose, une affiche du film Titanic, et mon corps seul dans un lit une place. Je ne sais pas ce qui est le plus douloureux : avoir perdu mon mari, assister à l’explosion de notre famille ou retrouver ma chambre d’ado à trente-cinq ans.
Afficher en entier(…) le positif est là pour ceux qui savent le voir. Une fois qu’on le sait, tout a plus de saveur.
Nous observons un silence les gouttes qui ruisselle sur la vitre. J’ai compris le message. Je ne dois plus avoir peur des orages. Le parfum du bonheur et plus fort sous la pluie.
Afficher en entierVous n’avez plus à craindre le malheur. C’est au plus fort de son étreinte que l’on apprécie le plus les choses positives. Lorsque le bonheur est normal, on ne le remarque pas.
Afficher en entierLa douleur, c’est comme un boomerang. Si on essaie de l’envoyer loin de soi, elle nous revient en pleine tête.
On peut faire comme si elle n’existait pas, essayer de la faire taire, mais elle reste là, tapie, latente, à attendre la moindre faille pour se diffuser dans nos veines.
Afficher en entierVous avez de la chance d’avoir vécu une épreuve. Vous faites maintenant partie de ceux qui savent voir l’essentiel.
Afficher en entierIl y a dix ans, nous avions moins de rides, pas d’enfant, plus de légèreté. Nous avions la tête pleine de projets et l’attitude pleine de certitudes. Les projets ont été réalisés, les certitudes ont vacillé. On devrait nous prévenir que devenir adulte donne la gueule de bois.
Afficher en entier