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Ils sont prêts à tout pour satisfaire leur faim. Ils feraient n'importe quoi pour se repaître de l'émotion la lus pure et la plus rare. Ainsi, ils se délectent de la peur que peut ressentir leur proie, c'est la raison pour laquelle ils chassent. Et l'amour, quand il est éternel, véritable, altruiste, est le plus pur des sentiments, un mets de choix pour eux. Personne ne peut le simuler, ou le forcer à naître, même avec des potions, des tours de magie, ou la plus puissante des sorcelleries. L'amour véritable éclot sans crier gare, il vient là où on ne l'attend pas.

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Sous la surface humaine, la fureur du loup coulait dans les veines de Finn. Il eut soudain envie de courir, de laisser derrière lui cette part douloureuse de lui-même, jusqu'à ce que la bête l'envahisse totalement. Le besoin de chasser une proie, n'importe laquelle, grondait en lui.

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Que se passe-t--il ? lui demanda-t-elle. Quelque chose ne vas pas ? Enfin, je veux dire, à part le fait que nous sommes entourés de loups-garous et que la fin du monde est proche ?

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- Tante Pam! On est là! cria Faye en ouvrant la porte en bois du magasin, suivie de Liz.

Personne ne lui répondit mais Pamela McCarron surgit de l'arrière-boutique pendant que les jeunes filles tapaient des pieds sur le paillasson pour se débarrasser de la neige. Une écharpe aux motifs africains retenait sa chevelure rousse, et malgré le froid qui régnait dehors, elle était vêtue comme à son ordinaire d'une longue jupe et d'un tee-shirt.

- Ce n'est pas la peine de crier, dit calmement tante Pam. Tu vis ici depuis assez longtemps pour savoir que je ne suis jamais bien loin, non?

Faye vient l'embrasser sur la joue.

- Désolée. Des nouvelles de papa?

Tante Pam pencha la tête et serra le bras de la jeune fille.

- Pas encore. Essaie de ne pas t'inquiéter.

Faye acquiesça, mais son estomac se noua. C'était la première fois que son père restait silencieux aussi longtemps.

- Je sais que c'est dur, mais tu sais bien comment il est. Il va réapparaître dans un jour ou deux, affirma tante Pam avec tendresse. Pour l'instant, il y a des biscuits au gingembre pour vous dans la cuisine. Dites-moi quels livres vous manquent pour faire vos devoirs, et j'essaierai de vous les trouver.

Liz sauta au de Pam.

- Est-ce que ça existe, un livre qui explique comment faire pour que le garçon de vos rêves tombe amoureux de vous?

- Mais de quoi parles-tu?

- Ne l'écoute pas, soupira Faye. Elle n'a pas arrêté de parler du nouveau depuis qu'elle l'a vu ce matin.

- Oh? s'enquit tante Pam. Quel nouveau?

-Lucas Morrow. Il est formidable, tante Pam, vraiment, commença Liz, tout excitée. Il est beau, intelligent, drôle...

- Et agaçant, ajouta Faye.

Liz leva les yeux au ciel.

- Faye ne l'aime pas.

- Ce n'est pas que je l'aime pas. Je ne le connais pas, et franchement, je n'ai pas envie de le connaitre.

- Faye ne sois pas comme ça. Il vient juste d'arriver en ville. Tu devrais être un peu plus accueillante.

- Il m'a surnommé Flash! protesta Faye. C'est vraiment énervant, et Liz le fait aussi maintenant. Si ces deux-là continuent, tout le lycée va se mettre à m'appeler Flash. J'aurais bien voulu ne jamais le rencontrer!

Faye vit que sa tante Pam avait du mal à garder son sérieux.

- Flash? Ecoute, en réalité, c'est plutôt...

- Ne commence pas, s'il te plaît, protesta Faye.

- Si c'est le pire surnom qui lui soit venu à l'esprit, je pense que tu peux lui accorder le bénéfice du doute, déclara tante Pam en riant.

- Est-ce que je t'ai dit qu'il était vraiment sublime, tante Pam? ajouta Liz. Ses cheveux sont magnifiques et...

- Arg! gémit Faye, les mains sur les oreilles. Pitié, arrête avec ce nouveau garçon si merveilleux. Est-ce qu'on pourrait changer de sujet au moins pendant une demi-heure? S'il te plaît?

- Oh, c'est d'accord, soupira Liz. Allez, viens, j'ai envie d'un biscuit...

Une pétarade de puissants moteurs lui coupa la parole et brisa soudain le silence paisible qui régnait dans le quartier, au-dehors.

- Mais qu'est-ce qui se passe? s'étonna Faye.

Elle alla ouvrir la porte, suivit de Liz et de sa tante, et toutes trois regardèrent dans la rue enneigée.

six énormes motos noires descendaient lentement la rue en vrombissant, faisant voler la neige sur leur passage.

Elles roulaient en formation, un large V qui prenait toute la chaussée, ne laissant de place pour aucunes voiture. Les conducteurs, tous vêtus de cuir noir, dissimulaient leur regard sous des lunettes aux verres fumés. Une barbe poivre et sel ornait le visage du chef de la bande, et le vent de la course soulevait derrière lui une longue chevelure grise et négligée.

Dans la rue, les habitants de Winter Mill sortaient de chez eux, alertés par le rugissement des puissant deux-roues.

- Waouh! Quel vacarme§ s'exclama Faye, haussant la voix pour être entendue de Liz et Pam.

- C'est qui? cria Liz en retour. Je n'en reconnais aucun!

Tante Pam regardait attentivement les motos.

- Ça fait déjà quelques jours qu'ils sont dans le coin, répondit-elle, mais c'est la première fois qu'ils descendent en ville tous ensemble. Je crois que c'est leur façon de se présenter. Mais à mon avis, ils ne vont pas vraiment être les bienvenus ici.

La bande arrivait à hauteur de la librairie; Faye était fascinée. Elle n'avait jamais vu de vrais bikers auparavant. Elle se précipita pour attraper son appareil, avide de prendre une photo: ça ferait un super-article pour La Gazette de Winter Mill. A travers l'objectif, elle se rendit compte que l'un des motards la regardait. Il était plus jeune que les autres, et elle se dit qu'il devait avoir à peu près son âge. Sous son casque, on devinait ses cheveux bruns, coupés à ras, et les lunettes empêchaient de bien voir ses yeux. Néanmoins, quelque chose retint l'attention de Faye, qui baissa son appareil pour le regarder passer.

- Je crois que c'est celui qui est venu à la boutique il y a deux jours, déclara tante Pam, tout contre l'oreille de Faye. Il n'avait rien d'effrayant à ce moment-là.

Faye regarda sa tante.

- Tu ne m'en as pas parlé!

Tante Pam haussa les épaules.

- Ça m'était sorti de la tête.

- Regarde mon père est là avec la voiture de patrouille!

s'exclama Liz.

L'imposant sergent Wilson, qui dirigeait les forces de police de Winter Mill, roulait dans le sillage des motards. Il se gara avant de dépasser la librairie et sortit de son véhicule en retenant fermement son chapeau d'une main.

- Mitch, l'interpella Pam, on dirait que la ville compte de nouveaux habitant.

Le sergent Wilson hocha la tête, sourcils froncés.

- Ça ne me plaît pas beaucoup, si vous voulez mon avis.

- Peut-être viennent-ils nous annoncer leur départ?

Il secoua la tête.

- Ca m'étonnerait leur campement est toujours installé dans les bois. Je peux entrer, Pam?

-Bien sûr. Rien de grave, j'espère?

Le visage du segent Wilson avait une expression sérieuse.

- Je ne sais pas encore. Je dois parler aux filles.

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