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Elle apprend toutes les variétés de sa couleur sombre. Celle de son avant-bras par rapport à celle de son coup. La couleur de ses paumes. De sa joue. De la peau sous le turban. Le foncé des doigts qui séparent fils rouges et fils noirs, ou qui prennent le pain sur l'assiette métallique dont il se sert encore pou ses repas. Puis il se lève. Son indépendance leur parait grossière, alors que lui y voit, à coup sur, le comble de la politesse.
Afficher en entierElle se relève dans le jardin ou elle s'affairait, elle regarde au loin. Elle a perçu un changement de temps. Un nouveau coup de vent. Volutes sonores. Les grands cyprès frissonnent. Elle se retourne et remonte vers la maison. Elle escalade un petit mur, sent les premières gouttes de pluie sur ses bras nus. Elle traverse la loggia et de hâte de rentrer.
Elle ne fait que traverser la cuisine, elle grimpe l'escalier dans l'obscurité puis elle suit le long couloir au bout duquel une porte entrouverte découpe une tranche de lumière.
Elle pénètre dans la pièce, un autre jardin, d'arbres et de charmilles, peints sir les murs et au plafond. l'homme est étendu sur le lit, exposé à la brise. Il tourne lentement la tête vers elle lorsqu'elle entre.
Afficher en entierA l'hôpital de Pise, elle avait vu le patient pour la première fois. C'était un homme sans visage. Une flaque d'ébène. Toute identification consumée par les flammes. Sur son corps et son visage brûlés, on avait vaporisé de l'acide tannique qui avait formé une carapace sur sa peau à vif. La zone autour de ses yeux disparaissait sous une épaisse couche de baume de gentiane. Il n'y avait rien à reconnaître en lui.
Afficher en entierElle avait toujours voulu des mots.Elle les aimait, ils l'aidaient à grandir.Les mots lui donnaient lucidité, raison et forme.Moi qui croyais que les mots gauchissaient les émotions comme les bâtons dans l'eau.
Afficher en entierUne histoire d'amour, ce ne sont pas des êtres qui perdent leurs coeurs mais plutôt des êtres qui découvrent cet habitant acariâtre qui, lorsqu'on se heurte à lui, laisse à entendre que le corps ne saurait tromper qui que ce soit, ni quoi que ce soit : ni la sagesse du sommeil, ni l'habitude des courbettes. C'est une destruction de l'être et du passé.
Afficher en entierSimplement, je détestais les affrontements. Cela ne m'empêchait ni de faire ce dont j'avais envie, ni de le faire à ma façon. J'avais découvert assez jeune l'espace méconnu ouvert à tous ceux qui ont une vie silencieuse. Je ne discutais pas avec l'agent de police qui prétendait que je n'avais pas le droit, à vélo, de traverser tel ou tel pont, ni de pénétrer dans le fort par telle ou telle porte. Je restais là, sans bouger, jusqu'à ce je devienne invisible, puis j'entrais.
Afficher en entierMéfie-toi de la tristesse.La tristesse est très proche de la haine.Permets-moi de te le dire.J'ai appris ça. Si tu avales le poison de quelqu'un dans l'espoir de le guérir, en le partageant avec lui, tu ne feras que le garder en toi.
Afficher en entierIl y a aussi le……..— le vent secret du désert. Son nom fut à jamais effacé par un roi à qui il avait pris un fils. Et le Nafhat, une rafale originaire d’Arabie. Le Mezzar-Ifoulousan, un vent violent, glacial, venu du sud-ouest, les Berbères l’appellent « Celui-qui-plume-les-poules ». Le Beshabar, vent noir et sec du nord-est, arrive du Caucase, c’est le « vent noir ». Le Samiel, « poison et vent », est d’origine turque. On a souvent su le mettre à profit dans les batailles. Autant que les vents « empoisonnés », comme le Simoun d’Afrique du Nord ou le Solano, qui arrachent au passage des pétales rares, provoquant ainsi des étourdissements. Et d’autres vents locaux
Afficher en entierElle prend le carnet posé sur la petite table à côté de son lit. Le livre avec lequel il a bravé les flammes. Un exemplaire des Histoires d’Hérodote dans lequel il a collé des pages provenant d’autres ouvrages, ou rédigé des observations personnelles, insérant le tout à l’intérieur du texte d’Hérodote. Elle se met à lire sa petite écriture noueuse
Afficher en entierElle se baisse, ramasse le bout de métal, fait une pause, sa robe toujours remontée au-dessus des cuisses, les mains pendantes, haletante. Elle respire à fond et souffle la bougie. Elle est maintenant dans l’obscurité. Une odeur de fumée, c’est tout
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