Le petit livre de la chasse

Les Perruches de Napoléon III

Pour ses chasses impériales, Napoléon III tente d'acclimater des espèces exotiques.

L'Ancien Régime a eu ses chasses royales, Napoléon III aura ses chasses impériales, qui en reprennent le modèle et la symbolique à des fins politiques - s'inscrire dans la continuité de l'histoire de France - et diplomatiques : on y parle affaires de manière informelle et loin des curieux. L'empereur rétablit donc la fonction de grand veneur, l'organisateur des chasses de la monarchie, supprimée sous la Révolution. Au domaine de Chambord, hérité de François Ier, on continue à chasser à courre. À Rambouillet ou à Fontainebleau, on chassera "à tir" : au fusil. Par définition, ce type de chasse, qui déploie des moyens faramineux et un personnel pléthorique, touche un public confidentiel et trié sur le volet. Le gibier à poil et surtout à plume est fourni à profusion, pour des tableaux de chasse terrifiants. Comme les volatiles nécessaires, faisans, perdrix, cailles, etc...ne sont pas si fréquents à l'état naturel, leur élevage se développe dans des "faisanderies" conçues à cet effet. L'empire étant porté à l'exotisme, avec un domaine colonial en plein développement, on tente d'acclimater des faisans dorés ou argentés chinois, des perruches d'Australie ou des perdrix de Californie. Avec un succès mitigé.....