Le petit livre du Japon

Depuis le XIXe siècle, la place des Japonaises dans la société dépend de leur rôle de mère.

Dans l'histoire, les femmes japonaises ont connu diverses formes de liberté. Au VIIIe siècle, certaines furent impératrices. Au XIIe siècle, elles avaient le droit de posséder des propriétés. Au XVIe siècle, elles pouvaient divorcer, avorter et choisir leurs partenaires. Ce n'est qu'avec la restauration Meiji que les femmes ont été confinées à la sphère domestique et soumises au pouvoir du mari. En 1875, Nakamura Masanao, philosophe confucéen converti au christianisme, théorisa l'idéal de l'épouse et de la mère parfaite. Selon lui, la femme devait maîtriser tous les savoirs domestiques, mais aussi posséder une certaine culture pour éduquer ses enfants à la perfection. Être mère faisait d'ailleurs partie intégrante de son devoir. L'épouse devait aussi montrer le plus profond respect à son mari, en marchant, par exemple, derrière lui dans la rue. Après la Seconde Guerre mondiale, l'occupation américaine instaura un autre modèle, fait d'effusions en public et d'apparente égalité. En 1946, les femmes obtinrent le droit de vote, et des droits égaux à ceux des hommes deux ans plus tard. Mais cette égalité entre les sexes n'allait pas sans malentendus. Aujourd'hui, le schéma de la bonne épouse imprègne encore les mentalités et la moitié des Japonais pensent qu'une mère doit abandonner son travail pour élever ses enfants.