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Aucun événement n'est inévitable. On ne vit pas l'Histoire. On la forge. Une seule décision. Un seul individu. Au moment adéquat. Rien n'est trop petit pour changer les choses. On peut tout transformer.
Afficher en entierElle fut fascinée. Quels êtres étranges, ces Dumiis ! Ils se croyaient aussi rationnels qu'une table, aussi pratiques qu'une pelle... Et pourtant, dans un immense monde de chaos, de ténèbres et de phénomènes qu'ils ne comprendraient jamais, ils se conduisaient comme s'ils croyaient vraiment en leurs petites inventions : la "loi", la "justice". Et ils n'avaient pas assez d'imagination pour rendre les armes.
Étonnant qu'ils aient même eu une chance de futur.
Afficher en entierIls s’étaient baptisés les Munrungues. Cela signifiait le Peuple, ou les Vrais Hommes.
C’est un titre dont tout le monde se gratifie, au départ. Et puis, un jour, une tribu en rencontre une autre et lui donne un nom : l’Autre Peuple, par exemple, ou, si la journée ne s’est pas bien passée, les Ennemis. Si seulement ils pouvaient avoir l’idée d’inventer un nom comme D’Autres Vrais Hommes, ils éviteraient bien des problèmes par la suite.
Non que les Munrungues soient en aucune façon primitifs. Forficule répétait toujours qu’ils possédaient un riche héritage culturel autochtone. Des histoires, il voulait dire.
Forficule connaissait toutes les vieilles légendes et un grand nombre de nouvelles, et il les leur contait, tandis que la tribu entière l’écoutait, captivée, et que les feux de camp croulaient en cendres dans la nuit.
Afficher en entierJ'essayais simplement de lui faire comprendre qu'une civilisation a besoin de livres si les échanges d'opinions doivent continuer à être raisonnés et étayés par les faits.
Afficher en entierForficule disait toujours que certaines choses valent la peine qu'on les saccage en y mettant tout son coeur.
Afficher en entier- Prends une épée ! répliqua Fléau en parant le coup d'un garde aux abois. Ce n'est pas ce qui manque, par terre !
- Mais je ne sais pas comment on s'en sert !
- Rien de plus facile ! Tu prends dans ta main le bout arrondi, et tu places le bout pointu à l'intérieur de l'ennemi !
- Ça doit être plus compliqué que ça !
- Oui ! Il faut toujours garder en mémoire le rôle de chaque extrémité !
Afficher en entier- C'est un homme de lettres, mais il en connaît peu, disaient les gens.
Afficher en entierCertains d’entre eux n’appréciaient guère les Dumiis, surtout parce que l’Empire faisait son possible pour décourager les guerres locales et les vols de bétail qui, en ces régions limitrophes, représentent le plus proche équivalent d’une activité de loisir. L’Empire aimait la paix. La paix donnait aux gens le temps de gagner de l’argent pour acquitter leurs impôts. Dans l’ensemble, la paix était un concept qui fonctionnait très bien. Ainsi la tribu des Munrungues partit-elle en direction de l’est et disparut-elle des chroniques de l’Empire pour dix nouvelles années. Il leur arrivait de se quereller mais, en général, ils vivaient en bonne intelligence et évitaient autant que possible de fréquenter l’Histoire, qui a coutume de hâter le bon peuple vers son trépas.
Afficher en entierMais l'ennui, quand on obéit aux ordres, c'est que ça tourne à la manie. Et tout dépend de la personne qui les donne.
Afficher en entier« J'ai écrit ça à l'époque où je croyais que les histoires de fantasy devaient traiter de batailles et de rois. De nos jours, j'incline à penser que la fantasy devrait plutôt se préoccuper de la façon dont on évite les batailles et dont on se dispense des rois. »
(Extrait de la note introductive de Terry Pratchett)
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