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C'est la question que les enfants polyg posent toujours: pourquoi ne peut-on jamais faire quelque chose tout seul? Et tante Nola répondit ce que les mères répondent toujours: "Vous croyez que je n'ai rein d'autre à faire? Vous vous croyez le centre de l'univers?" S'il y a une chose qu'un enfant polyg apprend, c'est bien qu'il n'est pas le centre de l'univers.
Afficher en entierEn général, les gens de la région ne se reposaient pas sur les différents corps de métier, car les professionnels, c'étaient eux. Ils réparaient leurs voitures, usinaient les pièces détachées, élevaient leur bétail, cultivaient leurs fruits et légumes, mettaient au monde leurs enfants. Et quand ils ne s'en sortaient pas, il y avait toujours un voisin ou quelqu'un dans le coin pour les dépanner.
Afficher en entierLe monde est plein de femmes vertueuses, de femmes au grand coeur, d'accord? Mais des hommes bien? Des hommes vertueux? Y en a pratiquement pas. Quelques-uns par-ci, par-là. En tout cas, pas des masses et c'est pas une raison pour que les femmes bien soient obligées d'épouser des hommes mauvais. C'est une question d'arithmétique, rien d'autre.
Afficher en entierAu tournant du siècle, l'Eglise mormone officielle [...] cédant aux pressions politiques, avait renoncé à la pratique sacrée du mariage plural, ce qui, sans qu'on puisse l'expliquer, ne l'avait pas empêchée de prospérer et de se répandre à travers le monde entier, donnant des hommes politiques et des athlètes célèbres [...] tandis que nombre de petits fondamentalistes vivants dans des conditions misérables, vilenpidés par leurs voisins, méprisés par l'opinion publique, se réfugiaient au Canada ou au Mexique. D'autres, pourtant, attendaient dans l'ombre et établissaient des communautés si loin dans le désert qu'on ignorait leur existence
Afficher en entierIl avait si longtemps tenu son amour en réserve pour le distribuer avec parcimonie, petit bout par petit bout, et en général en secret afin que personne ne soit jaloux. Quand il prenait un enfant dans ses bras, il était obligé de prendre tous les autres [...] Il devait mesurer ses compliments, ses baisers et ses cadeaux. [...] Au fil du temps il avait appris à développer une attitude de neutralité, une expression impassible afin de ne pas être accusé de favoriser un enfant ou une femme
Afficher en entierPour le dire le plus simplement possible, c'est l'histoire d'un polygame qui a une liaison. Mais bien sûr, c'est beaucoup plus compliqué. La vie d'un polygame, même dépourvue de mensonges, de secrets et d'infidélités est tout sauf simple. Prenez, par exemple, ce vendredi soir en début de printemps où Golden Richards rentra à la Grande Maison -l'une des trois qu'il appelait son foyer- après une semaine passée sur le chantier. On aurait dû assister à la plus charmante, la plus innocente des scènes familiales. : un père rentre chez lui accueilli avec amour par ses femmes et ses enfants. Alors qu'il s'engageait dans la longue allée gravillonée, Golden n'ignorait pas qu'en réalité, ce qui l'attendait n'aurait rien de charmant, d'innocent ou quoi que ce soit de ce genre.
Afficher en entierAu fil des années, il avait remarqué que la plupart des polygames qu'il avait connu dans le cadre de l'Eglise étianet des gens honnêtes et droits. Il avait toujours pensé que c'était parce qu'ils vivaient en accord avec leurs convictions, mais il commençait à soupçonner que c'était pour une raison bien différente: pour un polygame, mentir se révélait exceptionellement difficile. Quand on disait un mensonge à une femme, il fallait le répéter aux autres. Et toutes posaient des questions auxquelles on devait répondre avec cohérence et force détails, et dans l'ordre voulu, parce qu'on pouvait être sacrément sûr qu'ensuite, à l'exemple des détectives tenaces d'un feuilleton télévisé enquêtant sur un meurtre sensationnel, elles se réuniraient afin de comparer leurs notes.
Afficher en entierElle voulait lui rétorquer qu'il avait tort, qu'ici, l'Eglise n'était pas comme celle de Short Creek ou du Montana, et qu'on ne chassait pas ainsi les enfants, mais il y avait une part de vérité dans ce qu'il venait de dire: quelque soit la façon dont on considérait les choses, il n'y avait pas de place dans ce genre d'existence pour des garçons comme Rusty, des garçons incapables de dire et de faire ce qui convenait, des garçons incapables de dépasser les pulsions et les colères de leur âge, des garçons qui vivaient trop dans leur monde intérieur. Seuls pouvaient s'adapter, ceux qui, fidèles à leurs convictions et disciplinée, obéissaient sans discuter... J'ai écouté tous ces disques tellement de fois que les paroles me reviennent encore dans mon sommeil. L'une des femmes de mon oncle m'a dénoncé aux Anciens et quelques mois plus tard, on m'a surpris en train de parler à une fille qui n'était pas ma soeur. Ca a été la goutte d'eau, je suppose. Les garçons, ils cherchent un prétexte pour s'en débarrasser et seuls les plus obéissants appartenant aux meilleures familles restent- les Anciens ne sont pas idiots, ils savent qu'il faut réduire le nombre de concurrents dans la mesure où un seul homme peut avoir quinze femmes. [...]. Le lendemain, mon père m'a conduit à Cedar City et m'a abandonné là avec trente dollars en poche et un sac de vêtements. Depuis, je ne l'ai jamais revu, ni ma mère, ni aucun de mes frères et soeurs.
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