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À l'extrémité du couloir, dans une pièce d'angle dont les fenêtres offraient deux panoramas différents, Don White était assis derrière un bureau qu'il ne pouvait espérer atteindre même du bout des doigts. Son estomac était bien trop volumineux. Chez cet homme extraordinairement gros, la chair semblait se déployer en plis et bourrelets comme si elle cherchait à gagner du terrain. Il faisait très froid — c'était le seul endroit du théâtre où la climatisation fonctionnait –, pourtant de larges auréoles tachaient le devant de sa chemise et ses aisselles. Il transpirait en permanence. Pour un individu de sa corpulence, marcher dix pas représentait déjà un effort — il avait l'air perpétuellement exténué. Des cernes noirs marquaient ses yeux, sa bouche de poisson s'ouvrait et se fermait dans une quête d'air incessante. En ce moment, il mangeait un hamburger, et la sauce tomate dégoulinait entre ses doigts.

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Jamie but une gorgée de Coca. Le liquide était tiède et plat. On aurait dit du sirop. Il examina son frère, immobile sur la banquette. Scott avait déboutonné sa chemise, dont les pans écartés découvraient son torse. Sur scène, les chemises faisaient de l'effet. De près, c'était un vilain nylon noir qui faisait transpirer. Les mains de Scott reposaient mollement le long de ses flancs. À cet instant, il ne paraissait pas quatorze ans mais vingt-quatre.

Souvent, Jamie devait faire un effort pour se convaincre qu'ils avaient le même âge. Ils étaient jumeaux, pourtant il ne pouvait se défaire de l'idée que Scott était son aîné. Ce n'était pas une question de différence physique. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, Scott avait veillé sur lui. Jamais l'inverse. Quand Jamie faisait ses cauchemars, couché dans quelque hôtel miteux ou un mobile home au milieu de nulle part, Scott était toujours là pour le réconforter. Quand il avait faim, Scott trouvait de quoi manger. Quand Don White ou sa femme Marcie le rudoyaient, Scott s'interposait.

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La représentation était terminée. Les artistes disposaient d'une demi-heure avant le début de la suivante. Scott et Jamie se retirèrent dans leur loge. Un étroit couloir en L, éclairé par des tubes néon à la lumière crue, contournait l'arrière de la scène et menait à une sortie. Il fallait passer devant les portiques de costumes et les accessoires déjà préparés pour le prochain spectacle. Le lit de clous de Swami Louvishni côtoyait les chaînes et la camisole de force de Zorro. Venaient ensuite une vache en carton-pâte et un piano cassé auquel manquaient la majorité des touches — reliques d'un autre spectacle. Du côté correspondant au fond de la scène, un mur de brique nu s'élevait jusqu'au plafond, à plus de dix mètres. De l'autre, une série de portes desservaient de petites pièces carrées. Tout le secteur empestait le graillon : l'arrière du théâtre donnait sur les cuisines d'un motel. Souvent, en quittant le théâtre, Scott et Jamie croisaient les employés du Filipino, en tabliers à carreaux et toques en papier blanc, qui fumaient une cigarette dans la cour.

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Jamie attendit que l'homme glisse la main dans sa poche de veste. Comme celui-ci ne bougeait pas, il baissa les yeux sur lui. C'est alors qu'il comprit son erreur. Il aurait mieux fait de choisir n'importe quelle autre rangée de spectateurs plutôt que celle-ci. La chaleur moite et poisseuse du théâtre était très pénible. Comme d'habitude, la climatisation fonctionnait mal. Pourtant, la seule vue de cet homme fit à Jamie l'effet d'une douche glacée.

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Pour la première fois de la soirée, il y eut des applaudissements nourris et sincères. Bien sûr, il y avait forcément un truc. Dans tout ce que le public avait vu au cours du spectacle, il y avait un truc. Mais comment ces jumeaux faisaient-ils ? La femme frisottée et son mari avaient eu le choix l'un et l'autre. Et le spectateur, derrière eux, avait eu la possibilité de sélectionner n'importe quel mot. Les deux frères utilisaient peut-être un micro et des écouteurs cachés pour rester en contact. Mais en quoi cela pouvait-il les aider puisque Jamie ne parlait pas ? Il s'était contenté de regarder la page du journal.

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Ce soir-là, le public manquait d'enthousiasme. L'été était chaud, une brise brûlante soufflait du désert, et la climatisation du théâtre ne fonctionnait qu'à la moitié de sa puissance. Les spectateurs somnolaient sur leurs sièges. Ils applaudirent poliment quand le fakir s'étendit sur son lit de clous, et quand le virtuose de l'évasion bondit hors d'un coffre cadenassé. Mais ils réagirent à peine quand le prestidigitateur fit apparaître un grand chien haletant d'une caisse vide. Peut-être savaient-ils que, à Las Vegas, située à quelques centaines de kilomètres de là, des magiciens avaient réalisé le même tour avec des éléphants et des tigres blancs.

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Le public commençait à se demander si la représentation allait vraiment les ébahir et les fasciner. La façade miteuse du théâtre, l'enseigne au néon délabrée, et l'affiche amateur n'étaient guère prometteuses. D'un autre côté, peu de distractions à Reno ne coûtaient que trente dollars, et il était trop tard pour se faire rembourser. Il y eut un cliquetis et la porte à double battant s'ouvrit de l'intérieur. La foule avança comme un seul homme. Il y avait quelques boissons et friandises à vendre dans le foyer du théâtre, mais à un prix si exorbitant que personne n'en acheta. Presque à contrecœur, les spectateurs montrèrent leur billet et s'engagèrent sous une arcade étroite pour pénétrer dans la salle.

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Deux adolescents venaient à l'instant de descendre d'un bus. Ils marchaient sur le trottoir, vêtus de jeans larges et de tee-shirts. L'un d'eux portait un sac à dos. Il ne faisait aucun doute qu'ils étaient jumeaux. Âgés d'environ quatorze ans, l'un et l'autre étaient très minces — ils paraissaient même souffrir de malnutrition. Ils avaient des cheveux noirs et raides qui leur pendaient dans la nuque, des yeux sombres. L'un était légèrement plus grand et moins frêle que l’autre. Il lança une remarque qui fit rire son jumeau. Puis ils tournèrent à l'angle de la rue et disparurent.

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Les deux hommes dans la limousine noire avaient déjà fait deux fois le tour du théâtre. Ils s'arrêtèrent le long du trottoir d'en face, devant la porte principale. La température extérieure affichait plus de 26°, mais ils avaient branché la climatisation à pleine puissance et la voiture s'était transformée en réfrigérateur. Ils se taisaient. Ils travaillaient ensemble depuis de nombreuses années et se méprisaient mutuellement. Ils n'avaient rien à se dire.

Le théâtre était situé tout au nord de la ville de Reno, dans le Nevada. C'était une bâtisse carrée en brique rouge, sans fenêtres, avec une porte unique ; sans l'enseigne au néon sur le fronton, on aurait cru qu'il s'agissait d'une chapelle ou d'une banque. L'enseigne était censée indiquer OPÉRA THÉÂTRE DU NORD mais la plupart des lettres lumineuses avaient grillé et il ne restait plus que PER DU, brillant dans le soir tombant.

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Il prit une grosse enveloppe sur le tableau de bord et sortit. Puis, après un dernier regard à Alicia, il claqua la porte derrière lui. En traversant l'avenue, une angoisse l'envahit. Les portes à tambour de l'immeuble lui faisaient l'effet d'un piège. En pivotant,elles allaient l'avaler. Etait-il vraiment certain qu'on le laisserait ressortir? Dans quoi s'engageait-il? Il ne savait pratiquement rien de Nightrise Corporation, dont le seul nom l'intriguait. Nightrise, lever de lune.

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