Commentaire de Orly-1

Qui n’a jamais rêvé de tout planter (bon, peut-être pas son mari^^) pour partir ailleurs ? Qui n’a jamais eu envie de reconquérir le bonheur ? De se recentrer sur des choses simples, de s’évader, de profiter ? Eh bien, Marie, elle, elle en a eu envie, et en plus elle l’a fait. Quarante ans, c’est un tournant, c’est le début d’une crise pour certains, le début du reste de sa vie pour d’autres (et la fin d’un mariage pour Marie). Bye bye Rodolphe, bye bye le train-train parisien, et bonjour la croisière « tour du monde en solitaire ». Marie a toujours rêvé d’évasion, de voyage et d’aventure, alors, c’est maintenant ou jamais. Durant trois mois, elle va voyager comme elle ne l’a jamais fait, se retrouver et profiter.

Marie est une femme, une épouse, une mère – et c’est tout. En épousant Rodolphe, en devenant maman, elle s’est oubliée. Si cela semblait lui convenir au départ, très vite, c’est devenu pesant et oppressant. Quand son couple est devenu plus faux que la neige au Sahara, et que ses filles lui ont ouvert les yeux, Marie a décidé de quitter son mari. Elle a donc embarqué pour le « tour du monde en solitaire », une croisière spécialement organisée pour les gens seuls, et interdite aux couples (aux anciens comme aux nouveaux). Sur place, elle a fait la rencontre de Anne et Camille, deux femmes de générations différentes, elles aussi, à la croisée des chemins.

Anne, la soixantaine, pleure son amour perdu. Elle ne sait pas vivre sans lui, et trouve en Marie et Camille, deux béquilles pour réapprendre à marcher seule.

Camille a la vingtaine, elle s’est fixé un objectif de dingue en montant sur le bateau : faire le tour du monde en 80 mecs !

Les trois femmes vont partager leurs vacances, entre rires et pleurs. À trois, elles vont surmonter leurs difficultés et se serrer les coudes pour aller de l’avant. Elles vont également faire d’autres rencontres, comme celle de Loïc, par exemple. Loïc est un homme, un breton pour être plus précise^^. Lui aussi est venu se ressourcer en montant sur le paquebot. La vie ne l’ayant pas épargné, il s’est muré dans un silence le rendant très « mal lêché ». Pour lui, la croisième en solo est une aubaine. Seulement, en tombant sur Marie, toutes ses convictions boivent la tasse…

« Croyez-moi, l’amour peut frapper à tout âge, partout ».

Comme dans tous les autres romans de Virginie Grimaldi, j’ai adoré les personnages. Tous sont impeccablement construits, authentiques, drôles, touchants. Leurs histoires sont toujours si singulières et si ordinaires à la fois, qu’elles vous touchent et vous marquent pour un long moment. Et puis, l’auteure nous happe en créant des situations cocasses, voire loufoques, qui donnent le sourire et rendent la lecture extrêmement légère. Le tout est bien évidemment construit sur une philosophie « feel-good ». Ainsi, qu’importe les galères, les déceptions, les échecs ou les malheurs, on en retient qu’il faut continuer d’avancer, qu’il faut se recentrer sur les vraies choses, sur les choses simples et croire en nos rêves.

Après tout, la vie est une sorte de croisière. On fait de nombreuses escales, plus ou moins longues, on fait des rencontres, tantôt on se laisse porter par les vagues, tantôt on les affronte, ou on coule. Cependant, l’arrivée est la même pour tous. Alors, comme l’écrit V. Grimaldi, puisque nous allons tous au même endroit, autant rende le chemin plus heureux.

Ce roman a de beaux messages, d’amour, d’amitié, d’estime de soi, d’espoir, de renaissance. Les personnages nous offrent de chouettes leçons de vie et ça fait du bien. Voici donc de quoi sourire, pleurer, de quoi philosopher, aussi. Bref, c’est une lecture incroyable, un must-have pour votre bibliothèque et pour votre vie.

« Elle est partie pour se retrouver ; à l'autre bout du monde, elle s'est rencontrée ».