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(Sabran à Ead :)
"Je n'ai jamais été attirée par le mariage, Ead, murmura Sabran. Pas le genre de mariage que se doivent d'accomplir les membres de la royauté-- né non pas de l'amour, mais de la peur de l'isolement. Et je sais que, si je m'abstiens, le monde ne manquera pas de me juger. Trop fière pour unir ma nation à une autre. Trop pleine de soi pour offrir un père aimant à ma fille s'il devait m'arriver quelque chose. Voilà comment ma décision serait perçue. Qui prendrait la défense d'une telle monarque ?"
[...]
Même si un feu brûlait dans l'âtre, la souveraine avait la chair de poule.
" Là d'où je viens, expliqua Ead, nous ne considérons pas vos accomplissements comme égoïstes. "
Sabran la dévisagea.
" Vous venez de perdre votre compagnon. Vous portez son enfant. Il est normal de vous sentir vulnérable." Elle lui serra la main. "Enfanter n'est pas toujours facile. J'ai l'impression que c'est le secret le mieux gardé au monde. Nous en parlons comme s'il n'existait rien de plus merveilleux, mais la vérité est autrement plus complexe. Nul n'évoque ouvertement les difficultés. Les désagréments. L'incertitude. Si bien qu'aujourd'hui, vous éprouvez le poids de votre condition, et vous vous pensez seule à en souffrir. Et vous vous le reprochez. "
[...]
" Vos craintes sont naturelles"
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