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Quand il habite le pays, le nouveau prince voit les désordres à leur naissance, et peut le réprimer sur-le-champ. S'il en est éloigné, il ne les connaît que lorsqu'ils sont déjà grands, et qu'il ne lui est plus possible d'y remédier.
Afficher en entierMépriser l'art de la guerre, c'est faire le premier pas vers sa ruine ; le posséder parfaitement, c'est le moyen de s'élever au pouvoir.
Afficher en entierMais comme ceux qui ont à considérer des montagnes se placent dans la plaine, et sur des lieux élevés lorsqu'ils veulent considérer une plaine, de même, je pense qu'il faut être prince pour bien connaître la nature et le caractère du peuple, et être du peuple pour bien connaître les princes.
- Extrait de la Dédicace du Prince à Laurent II de Médicis
Afficher en entierIl faut donc qu'un prince qui veut se maintenir apprenne à ne pas être toujours bon, et en user bien ou mal, selon la nécessité.
Afficher en entierLes hommes éclairés ont toujours pensé et dit qu'il n'y a rien d'aussi frêle et d'aussi fugitif qu'un crédit qui n'est pas fondé sur notre propre puissance
Afficher en entierEt de ce qui n'est pas à toi ou à tes sujets, on peut être plus large donateur, comme furent Cyrus, César et Alexandre ; car dépenser le bien d'autrui n'enlève rien à ton prestige, mais te l'accroît. C'est seulement de dépenser du tien qui te nuit. Et il n'y a chose qui se consume d'elle-même comme la libéralité : à mesure que tu en uses, tu perds la faculté d'en user ; et tu deviens ou pauvre et méprisable ou, pour fuir la pauvreté, rapace et odieux. Et entre toutes les choses dont un prince doit se garder, il y a le fait d'être méprisable et odieux ; et à l'une et l'autre chose la libéralité te conduit.
Afficher en entier"Il n'est point de moyen bien assuré pour conserver un Etat libre qu'on aura conquis, que de le détruire ; car si vous ne le faites, il vous détruira vous-même [...]"
Afficher en entier"On verra d'abord que tout ce qu'ils durent à la fortune, ce fut l'occasion qui leur fournit une matière à laquelle ils purent donner la forme qu'ils jugèrent convenable.
Sans cette occasion, les grandes qualités de leur âme seraient demeurées inutiles ; mais aussi, sans ces grandes qualités, l'occasion se serait vainement présentée."
Chapitre VI
Afficher en entierIl y a trois sortes d’esprits : les uns qui voient tout par eux-mêmes, les autres ne voient qu’à mesure qu’on leur montre et les derniers, enfin, ne voient ni d’eux-mêmes ni lorsqu'on leur montre.
Afficher en entier" Combien il serait louable chez un prince de tenir sa parole et de vivre avec droiture et non avec ruse, chacun le comprend : toutefois, on voit par expérience, de nos jours, que tels princes ont fait de grandes choses qui de leur parole ont tenu peu compte, et qui ont su par ruse manoeuvrer la cervelle des gens ; et à la fin ils ont dominé ceux qui se sont fondés sur la loyauté.
Vous devez donc savoir qu'il y a deux manières de combattre : l'une avec les lois, l'autre avec la force ; la première est propre à l'homme, la seconde est celle des bêtes ; mais comme la première, très souvent, ne suffit pas, il convient de recourir à la seconde. Aussi est-il nécessaire à un prince de savoir bien user de la bête et de l'homme. (...)
Puisque donc un prince est obligé de savoir bien user de la bête, il en doit choisir le renard et le lion ; car le lion ne se défend pas des rêts, le renard ne se défend pas des loups. Ceux qui s'en tiennent simplement au lion n'y entendent rien. Un souverain prudent, par conséquent, ne peut ni ne doit observer sa foi quand une telle observance tournerait contre lui et que sont éteintes les raisons qui le firent promettre. (...) Et jamais un prince n'a manqué de motifs légitimes pour colorer son manque de foi. De cela l'on pourrait donner une infinité d'exemples modernes, et montrer combien de paix, combien de promesses ont été rendues caduques et vaines par l'infidélité des princes : et celui qui a su mieux user du renard est arrivé à meilleure fin. "
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