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La bouche cruelle de Cardan est étonnamment douce. Pendant un long moment après que nos lèvres sont entrées en contact, il reste pétrifié. Il ferme les yeux. Ses cils caressent ma joue. Puis il lève les mains et les fait glisser le long de mes bras, tendrement. Si je ne le connaissais pas, je dirais que son toucher est empreint de respect. Mais je le connais. Ses gestes sont lents parce qu'il essaie de se retenir. Il ne veut pas de ça. Il ne veut pas avoir envie de ça.
Il a un goût de vin qui a tourné au vinaigre.
Je sens le moment où il s'abandonne et abandonne, où il m'attire contre lui malgré la menace du couteau. Il m'embrasse fougueusement, animé par une sorte de désespoir dévorant, ses doigts se prenant dans mes cheveux. Nos dents, nos lèvres, nos langues se touchent. Le désir me frappe comme un coup de point dans le ventre. C'est comme un combat, sauf qu'ici il s'agit de se battre pour rentrer dans la peau de l'autre.
Afficher en entier- En résumé, Valerian a tenté de me tuer, dis-je pour conclure mon histoire. Et moi, je l'ai poignardé.
Il me fixe de ses yeux de renard.
- Tu as poignardé Valerian ?
- Je vais sans doute avoir des ennuis.
Je prends une profonde inspiration.
Il secoue la tête.
- Valerian ne dira à personne qu'il a été vaincu par une mortelle.
Afficher en entier"What they don’t realize is this: Yes, they frighten me, but I have always been scared, since the day I got here. I was raised by the man who murdered my parents, reared in a land of monsters. I live with that fear, let it settle into my bones, and ignore it. If I didn’t pretend not to be scared, I would hide under my owl-down coverlets in Madoc’s estate forever. I would lie there and scream until there was nothing left of me".
Afficher en entier- Je crois que son objectif final était de vous séduire toutes les deux.
Tout ça ne me plaît pas.
- Et toi ?
Il me jette un regard furtif, bizarre.
- Locke n'a pas encore tenté de me séduire, si c'est là ta question. Je suppose que je dois me sentir insulté.
Afficher en entierJe comprends pourquoi lui l'a choisie. Je regrette juste qu'elle ne m'ait pas choisie.
Afficher en entierIl laisse sa main glisser sur ma hanche. Je le fixe en plissant les yeux.
- Tu me detestes vraiment, n'est-ce pas ? m'interroge-t-il avec un sourire encore plus large.
- Presque autant que tu me détestes, toi, dis-je.
Je repense à mon nom recopié maintes fois sur la feuille. A la façon dont il m'a observé quand il était ivre, dans le labyrinthe. A la façon dont il m'observe maintenant.
Il me lâche la main.
- Rendez-vous à la prochaine dispute, dit-il avant de me saluer en s'inclinant.
Je ne peux m'empêcher de croire qu'il se moque de moi.
Je le regarde se mêler d'un pas vacillant à la foule, sans savoir que penser de cette conversation.
Afficher en entierPour me rendre au Manoir Creux, j’opte pour un crapaud, puisque seuls les nobles montent des chevaux ferrés d’argent. Une simple servante se déplacerait probablement sans monture d’aucune sorte, cependant j’estime que le crapaud attirera moins l’attention.
Il n’y a qu’à Terrafæ qu’un crapaud géant attire moins l’attention.
Afficher en entierLa malédiction de Valerian est encore toute fraîche dans mon esprit. Peut-être qu’avoir assisté au massacre de mes parents a brisé quelque chose en moi. Peut-être que mon existence chaotique m’a rendue capable de faire des choses chaotiques. Mais une partie de moi se demande aussi si Madoc m’a élevée dans l’idée que verser le sang était une affaire de famille. Est-ce que je suis comme ça à cause de ce qu’il a fait à mes parents, ou parce qu’il est mon parent
Afficher en entier- À quoi se résume ton bonheur ? Au rut, à la reproduction. Tu sombrerais dans la folie si tu acceptais la réalité de ta condition. Tu n'est rien. C'est à peine si tu existes. Ton seul but, c'est de perpétuer ton espèce avant de mourir d'une mort vaine et douloureuse.
Je le regarde dans les yeux.
- Et ?
Ma réaction semble le déstabiliser, même s'il continue d'afficher un air narquois.
Je poursuis :
- Oui, oui, c'est ça. Je vais mourir. En plus, je suis une grosse menteuse. Et alors ?
Afficher en entierLes faes sont peut-être de belles créatures, mais cette beauté est comme la carcasse d’un cerf doré, infestée d’asticots, prête à éclater.
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