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Théa
Toutes ces règles, tous ces formats, toutes ces tromperies, toute cette mentalité aseptisée, ô combien cela m'attristait.
Voyante et wiccane, j'en percevais long sur la nature humaine, étouffée par ses conditionnements, qui emprisonnaient dans une cage rectangulaire, étroite et étriquée, toute sa beauté, telle un ascenseur qui descendait, descendait, descendait, plus bas que terre. Elle aurait pu s'élever, bien au contraire, rayonner de beauté et de lumière.
Selon mes prédictions, dans mon nouveau lycée, je me sentirais décalée, on ne me faciliterait pas la tâche. Pourtant, je ne perdais pas espoir d'apporter à quelqu'un une sublime bougie dans le noir, lui faire trouver l'amour et le pousser au seuil d'une belle histoire.
Afficher en entierMon réveil sonna. Je m’empressai, comme d'habitude, de l’éteindre et de me recoucher. Je comptai les secondes qui me restaient avant que ma sœur, qui ne l’entendrait pas de cette oreille, réagisse.
– Mathieu ! Si tu restes couché, tu vas te rendormir, alors bouge tes fesses ! m’ordonna sa voix faussement contrariée.
Je répondis par un grognement. J’aurais aimé la regarder mais mes paupières restaient paresseusement fermées.
– On est samedi, Mathilde. Y a pas cours, aujourd’hui.
Ma sœur poussa un soupir impatient.
– Oui, c’est pour cela que nous avons mis notre réveil à sonner à dix heures, afin que nous puissions prendre le déjeuner tous ensemble, en famille. Tu ne tiens pas à le prendre tout seul ?
J’ouvris brusquement les yeux.
– Non !
Afficher en entierAinsi, on pouvait dire que ma vie était parfaite. Cependant, elle ne l’avait pas toujours été. Étant petit, j’avais reçu beaucoup d’amour de ma mère, mais elle était morte alors que j’avais huit ans. Mon père ne l’avait pas accepté et j’étais devenu son souffre-douleur. Lui qui était viril et sportif, il n’acceptait pas d’avoir un fils cérébral, qui en plus écrivait des poèmes. J’avais cessé d’écrire et m’étais mis à faire des efforts pour lui plaire, en vain. Révolté par cette injustice, je m’étais endurci. Adrian, qui venait d’épouser ma sœur, s’était pris d’affection pour moi et avait fait le nécessaire pour avoir ma garde et devenir mon tuteur.
Depuis, j’étais devenu un enfant choyé, et j’avais décidé d’en profiter, comme je le faisais encore. Cependant, ma colère n’avait pas disparu. Ainsi, si j’étais conscient d’être égoïste, capricieux et tyrannique, je ne cherchais pas à y remédier. En effet, je n’y pouvais rien et de toute façon, j’étais beau et intelligent, il ne pouvait donc rien m’arriver de mal. J’avais constaté que la vie réussissait bien plus souvent aux gens non seulement beaux, mais aussi brillants et plein d’assurance. Cumuler les trois me rendait par conséquent invincible.
Afficher en entier– Je peux t’embrasser ?
Je me giflai intérieurement devant son regard moqueur. Cela ne me ressemblait pas. Pas du tout. D’ordinaire, les filles étaient prêtes à me supplier pour m’embrasser. Pas l’inverse.
– Essaie toujours, susurra-t-elle.
Sa voix était sensuelle, douce et espiègle. Je décidai alors de ne plus tergiverser et l’embrassai. Ses lèvres étaient incroyablement douces. J’avais embrassé beaucoup de lèvres féminines mais jamais d’aussi délicieuses. Par bonheur, les siennes s’entrouvrirent et elle me rendit mon baiser. Elle répondait enfin à mon désir. Jamais une fille ne m’avait si bien résisté, ce qui accroissait mon excitation. Sans réfléchir, me laissant guider par mon irrépressible désir de la toucher, je glissai mes mains sous sa chemise. Son torse était chaud, tendre et sa peau était douce. Tout en continuant de l’embrasser, je lui caressai le ventre et poursuivis mon exploration jusqu’à atteindre son dos. Ensuite, je m’écartai et déboutonnai sa chemise, puis la lui ôtai. Elle n’opposa aucune résistance.
Afficher en entierJe la voulais. Cette jeune fille. Je n’en avais rarement vu d’aussi belles. Elle avait un visage en forme de cœur, des cheveux lisses d’un joli châtain et de grands yeux gris-bleu. Elle était mince, fine et gracieuse. Contrairement à la plupart de mes conquêtes, habillées de façon suggestive, avec minijupes et décolletés plongeants, elle était vêtue simplement, d’un jean et d’un chemisier blanc. En dépit de cela, elle était infiniment désirable.
Elle m’adressa un sourire mystérieux. Je m’approchai d’elle.
– Salut.
Mon « salut » était hésitant, timide. Je réprimai une grimace. Il était en totale contradiction avec mon attitude habituelle, pleine d’assurance. C’était comme si cette fille me l’avait volée. Sans se départir de son sourire, elle se détourna et s’élança devant moi au pas de course. Son rire espiègle m’indiquait qu’elle ne me fuyait pas, mais voulait jouer avec moi. Je décidai alors de me prêter au jeu et m’élançai à sa poursuite.
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