le problème avec Noël...

Je n'ai pas toujours détesté Noël. Un jour, j'ai même carrément adoré. Je me souviens du sapin qu'on achetait avec papa, de son odeur toute fraîche de forêt. Des étoiles en plâtre qu'on fabriquait avec maman sur la petite table rouge de la cuisine. De notre maison avec ses fenêtres en givre recouvertes de bonshommes de neige. Des mobiles en papier mâché que j'empaquetais pour mes cousins, Philomène, Joseph, Maïwenn et Hoel. Et puis de l'heure qui tournait trop lentement sur la pendule le 24 décembre. De mes pieds devant la porte qui trépignaient en attendant leurs rires de famille nombreuse. J'attendais de me jeter dans les bras de ma tante Nina, de mon oncle Polo.

Tante Nina me soulevait comme une plume et posait un baiser papillon sur mon nez. Mon oncle avec sa barbe de père Noël décrétait immanquablement : «Mais tu as grandi, Cerise !» Et Philomène chuchotait dans mon oreille le prénom de son dernier amoureux. Mon rire clignotait au rythme des guirlandes du sapin pendant que leurs sacs s'entassaient dans l'entrée. Je crois que ça ressemblait sacrement au bonheur.