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— Mère ? fit Iris, interrompant ses bavardages sans queue ni tête. Je sais que vous n’êtes pas venue ici pour parler de Maycliffe

— Non.

Mme Smythe-Smith prit une profonde inspiration.

— Non, en effet.

Iris attendit patiemment pendant que sa mère s’agitait d’une façon qui ne lui ressemblait pas, tirant sur la courtepointe bleu lavande et tapotant du bout des doigts. Enfin, elle leva les yeux vers sa fille, croisa son regard avec détermination et commença :

— Tu sais que le corps d’un homme n’est pas… identique à celui d’une femme.

Iris en demeura bouche bée. Elle s’était attendue à ce genre de discussion mais, au nom du Ciel, c’était direct !

— Iris ?

— Oui, répondit-elle hâtivement. Oui, bien entendu, je le sais.

— Ce sont ces différences qui permettent la procréation.

Iris faillit répondre qu’elle comprenait, mais elle était absolument certaine qu’elle ne comprenait pas. Du moins, pas aussi clairement qu’elle l’aurait voulu.

— Ton mari va…

Mme Smythe-Smith laissa échapper un soupir malheureux. Iris ne se souvenait pas d’avoir vu sa mère dans un tel désarroi.

— Ce qu’il va faire, c’est…

Iris attendit.

— Il va…

Mme Smythe-Smith écarta les mains devant elle comme pour se protéger d’un invisible ennemi.

— Il va mettre cette partie de lui qui est différente à l’intérieur de toi.

— À l’int…

Iris eut du mal à prononcer le mot.

— … érieur ?

Le visage de sa mère avait pris une coloration pivoine des plus improbable.

— La partie qui est différente chez lui ira dans la partie qui est différente chez toi.

Iris tenta de se représenter la chose. Elle savait à quoi ressemblait un homme – les statues qu’elle avait vues ne portaient pas toutes une feuille de figuier – mais ce que décrivait sa mère était fort étrange. Le Seigneur, dans Son infinie sagesse, n’avait-Il pas imaginé une méthode de procréation plus simple ?

Pourtant, ne voyant aucune raison de mettre en doute les paroles de sa mère, elle réfléchit et demanda :

— Est-ce douloureux ?

L’expression de Mme Smythe-Smith se fit grave.

— Je ne vais pas te mentir. Ce n’est pas particulièrement agréable et, la première fois, cela peut faire très mal. Mais par la suite, cela devient plus facile. Je te le promets. Je trouve que cela aide de s’occuper l’esprit. En général, j’en profite pour effectuer les comptes de la maisonnée.

Iris ne savait que répondre à cela. Jamais ses cousines ne s’étaient montrées aussi explicites quand elles parlaient de leur vie conjugale, mais elles ne donnaient pas l’impression d’effectuer du calcul mental dans ces moments-là.

— Faudra-t-il faire cela souvent ? demanda-t-elle.

Sa mère soupira.

— C’est possible. Cela dépend.

— De quoi ?

Mme Smythe-Smith poussa un nouveau soupir entre ses dents serrées. Elle avait espéré qu’il n’y aurait pas d’autres questions, c’était manifeste.

— La plupart des femmes ne conçoivent pas dès la première fois. Et quand cela arrivera, tu ne le sauras pas tout de suite.

— Ah bon ?

Cette fois, sa mère parut étouffer un grognement d’exaspération.

— Tu sauras que tu attends un enfant quand tu n’auras plus ton cycle.

Elle n’aurait plus son cycle ? Eh bien, cela au moins serait un bénéfice.

— De plus, poursuivit sa mère, les messieurs prennent du plaisir à cet acte, contrairement aux dames.

Elle émit une toux inconfortable.

— Selon les appétits de ton mari…

— Ses appétits ?

Il fallait manger, aussi ?

(...)

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— Vous avez besoin de repos, ma chérie.

Iris arrondit les lèvres en un O de surprise muette. Ne l’avait-il encore jamais appelée « ma chérie » ? Bonté divine, il aurait dû.

— Une heure, cela vous suffira-t-il ? demanda-t-il.

Elle le regardait toujours d’un air abasourdi, la bouche entrouverte. Enfer, comme il avait envie de l’embrasser ! De glisser sa langue entre ses lèvres roses, de s’enivrer de son parfum, de…

— Deux ! s’écria-t-il. Il vous en faut deux !

— Deux ?

— Heures, répondit-il avec fermeté. Je ne voudrais pas vous surmener.

Il se tourna vers Mme Hopkins.

— Les femmes sont si délicates !

Iris fronça les sourcils d’un air adorable. Richard ravala un juron. Comment pouvait-on avoir l’air adorable quand on fronçait les sourcils ? C’était assurément une impossibilité anatomique.

— Puis-je vous montrer vos appartements, lady Kenworthy ? proposa Mme Hopkins.

— Oui, je vous en serais reconnaissante, répondit Iris tout en vrillant un regard inquiet sur Richard.

Celui-ci lui décocha un faible sourire.

Iris suivit la gouvernante dans le couloir mais, avant que les deux femmes aient tourné à l’angle, il l’entendit demander :

— Vous considérez-vous comme une personne délicate, madame Hopkins ?

— Non, madame.

— Bien, dit Iris d’une voix tendue. Moi non plus.

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- Que lisez-vous ?

Elle leva le livre, même s'il était peu probable que Richard puisse en lire le titre depuis l'autre côté du salon.

- Miss Truesdale et le Gentleman taciturne. C'est un vieux roman de Sarah Gorely. Pas son meilleur, je le crains.

Il entra dans la pièce.

- Je n'ai rien lu de cet auteur, mais je présume qu'elle est assez connue, non ?

- Je ne crois pas que cela vous plairait, se contenta de répondre Iris.

Il lui sourit, de ce sourire charmeur qui semblait fondre sur son visage.

- Essayons, pour voir.

Interloquée, elle baissa les yeux vers le libre entre ses mains, puis le lui tendit.

- Je m'en voudrais de vous l'enlever, dit-il sans le prendre.

Elle leva vers lui un regard surpris.

- Vous voulez que je vous en lise un passage ?

- Oui, si cela ne vous ennuie pas.

Iris arqua les sourcils.

- Vous ne direz pas que je ne vous avais pas prévenu, murmura-t-elle.

Elle se poussa pour lui faire de la place sur le canapé et contint un mouvement de dépit quand il s'assit sur un fauteuil en face d'elle.

[...]

- "Mlle Ivory Truesdale devint orpheline un mercredi après-midi, quand son père eut le coeur transpercé par une flèche à la pointe empoisonné tirée du carquois d'un maître archer hongrois venu en Angleterre dans le seul but de lui infliger une fin aussi cruelle que prématurée."

Elle leva les yeux.

- C'est macabre, commenta Richard.

Elle hocha la tête.

- Et ça ne va pas s'arranger.

- Comment est-ce possible ?

- L'archer hongrois connaît également une fin cruelle et prématurée dans un chapitre suivant.

- Laissez-moi deviner... un accident de fiacre ?

- Trop banal, répliqua Iris. Sarah Gorely est tout de même l'auteur qui a fait assassiner un de ses personnages par des pigeons dans un autre ouvrage.

Richard ouvrit la bouche, puis la referma.

- Des pigeons, répéta-t-il en battant des paupières. Intéressant.

Elle leva le livre.

- Dois-je poursuivre ?

- Faites donc, répondit-il de l'air d'un homme qui se demande s'il ne s'est pas trompé de chemin.

- "Pendant les six années qui suivirent, Ivory fut incapable de passer un mercredi après-midi sans songer à l'imperceptible sifflement de la flèche lui frôlant le visage dans sa course funeste vers le coeur de son père."

Richard marmonna quelques mots dans sa barbe. Iris n'avait pas tout compris, mais elle était certaine d'avoir distingué le terme delirium tremens.

- "Chaque mercredi après-midi était un calvaire. Se lever de son sordide grabat exigeait d'elle une énergie qu'elle possédait rarement. La nourriture était insipide et le sommeil, quand elle le trouvait, était sa seule échappatoire."

[...]

- "Le jeudi apportait l'espoir et le renouveau, même si l'on n'aurait pu affirmer qu'Ivory avait des raisons d'espérer, ni que son âme connaissait un renouveau. Sa vie au foyer pour orphelins de Mlle Winchell était au moeux pénible, au pire épouvantable."

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- Ô jour sublime, jour étincelant ! clama-t-elle.

Elle fit une pause pour écarter l'un des rubans de son chapeau à large bord.

- Quelle bénédiction que mon noble troupeau !

Un silence tomba.

- Mon noble troupeau ! répéta-t-elle un ton plus haut.

On entendit un craquement suivi d'un grommellement, une voix siffla "Du calme !", puis cinq petits enfants déguisés en moutons entrèrent sur scène.

- Mes cousins, murmura Iris. La prochaine génération de Smythe-Smith.

- L'astre solaire sombre vers l'horizon... roucoula Harriet en ouvrant les bras.

Richard était trop fasciné par les moutons pour l'écouter. Le plus grand du troupeau bêlait si fort qu'Harriet lui donna un petit coup, et l'un des plus petits - Seigneur, il ne devait pas avoir plus de deux ans - avait rampé sous le piano dont il léchait le pied.

Quand à Iris, elle avait une main sur la bouche, sans doute pour réprimer un fou rire.

La représentation se poursuivit dans la même veine pendant quelques minutes, tandis que la bergère inspirée énumérait les splendeurs de Dame Nature. Puis quelqu'un heurta une paire de cymbales, arrachant un hurlement à Harriet - ainsi qu'à la moitié des spectateurs.

- J'ai dit, marmonna celle-ci, quelle chance que le temps ne soit pas à la pluie cette semaine !

Les cymbales résonnèrent de nouveau, puis une voix cria :

- Tonnerre !

Dans un hoquet, Iris plaqua son autre main sur la première, toujours fermement posée sur ses lèvres. Puis Richard l'entendit murmurer d'une voix horrifiée :

- Elizabeth.

- Que se passe-t-il ? s'enquit-il.

- Je crois que la soeur d'Harriet vient de modifier le scénario. L'acte I a disparu.

Richard fut sauvé de la nécessité de dissimuler un soupir de soulagement par l'arrivée de cinq vaches, qui n'étaient autres que les moutons avec des taches brunes épinglés sur leur laine.

- Quand verrons-nous la licorne ? demanda-t-il à Iris.

Elle répondit par un haussement d'épaules évasif. Apparemment, elle l'ignorait.

Henri VIII s'avança majestueusement quelques minutes plus tard, son pourpoint à la mode Tudor rembourré de tant d'oreillers que l'enfant sous le costume pouvait à peine marcher.

- C'est Elizabeth, murmura Iris.

Richard hocha la tête avec sympathie. S'il avait dû porter une telle tenue, lui aussi aurait supprimé le premier acte.

Toutefois, rien n'aurait pu égaler le moment où la licorne bondit sur la scène. Son hennissement était terrifiant, sa corne impressionnante.

Richard en demeura bouche bée.

- Vous lui avez collé cet appendice sur le front ? chuchota-t-il à Iris.

- C'était la seule façon pour que ça tienne, se défendit-elle.

- Elle ne peut pas garder la tête droite !

Ils regardèrent tous deux la scène, horrigiés. La petite lady Frances Pleinsworth vacillait comme un homme ivre, incapable de tenir son corps droit sous le poids de la corne.

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- Je suis désolé de ne pas vous avoir accueilli plus tôt, dit-elle. On avait besoin de mon aide en coulisse.

- En coulisse ? répéta-t-il. Je croyais que c'était une soirée consacrée à des lectures poétiques ?

- Oh, dit-elle en rougissant dun air coupable. Il y a eu un petit changement.

D'un coup de menton, il l'invita à poursuivre.

- Je devrais peut-être vous montrer un programme...

- Oui. On ne m'en a pas donné à mon arrivée.

Elle toussa plusieurs fois.

- Je crois qu'il a été décidé de les remettre aux gentlemen au dernier moment.

Richard la fixa, intrigué.

- Puis-je vous demander pourquoi ?

- Il me semble, commença-t-elle en levant les yeux au plafond, que l'on s'inquiétait à l'idée qu'ils préfèrent s'en aller.

Richard lança un regard horrifié en direction du piano.

- N'ayez crainte, il n'y aura pas de musique, le rassura aussitôt la jeune femme. Du moins, pas à ma connaissance. Ce n'est pas un concert.

Malgré cela, Richard ne put contenir un mouvement de panique. Où étaient Winston et ses boules de coton, quand il avait besoin d'eux ?

- Vous me faites peur, mademoiselle Smythe-Smith.

- Dois-je en déduire que vous ne voulez pas du programme ? demanda-t-elle avec des inflexions pleines d'espoir.

Il se pencha imperceptiblement vers elle - pas assez pour se montrer inconvenant, mais suffisamment pour qu'elle le remarque - et murmura :

- Ne dit-on pas qu'un homme averti en vaut deux ?

Il la vit déglutir avec peine.

- Un instant.

Il attendit pendant qu'elle traversait la pièce et s'approchat de lady Pleinsworth. Quelques instants plus tard, elle revint, apportant une feuille de papier.

- Tenez, dit-elle d'un ton penaud en la lui tendant.

Richard la prit et baissa les yeux... avant de redresser aussitôt la tête.

- La Bergère, la Licorne et Henri VIII ?

- C'est une pièce de théâtre. Ecrite par ma cousine Harriet.

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- Prends ça, dit alors Winston en lui tendant deux morceaux de coton. Tu me remercieras plus tard.

Richard le regarda sans comprendre.

- Pour tes oreilles, expliqua son ami. Fais-moi confiance.

- "Fais-moi confiance", répéta Richard. Venant de toi, voilà une phrase qui me glace les sangs.

Richard jeta un regard discret autour de lui. Winston n'avait fait aucun effort pour se cacher. C'était pourtant impoli de se boucher les oreilles dans un concert. Pourtant, non seulement, peu de spectateurs parurent le remarquer, mais les rares qui le regardaient semblaient l'envier plutôt que le blâmer.

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Winston était un spécialiste du haussement d’épaules. D’ailleurs, tous les souvenirs que Richard gardait de lui le montraient en train de hausser les épaules d’un air fataliste.

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Il était intrigué par cette femme menue qui tentait de se cacher derrière son grand violoncelle. Elle, au moins, était consciente de la catastrophe. Sa détresse était presque palpable. Chaque fois qu’elle atteignait une pause dans sa partition, elle semblait se replier sur elle-même, comme si elle pouvait se réduire et disparaître dans un pop ! à peine audible.

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On n’est jamais tendre avec ceux qui osent changer de classe sociale, fit remarquer Iris. Que le mouvement se fasse vers le haut ou vers le bas.

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Iris. Un prénom bien étrange pour une jeune femme aussi discrète. Il avait toujours considéré les iris comme les plus voyantes des fleurs, tout en violets vibrants et en bleus éclatants. Cette demoiselle était si pâle qu’elle semblait presque incolore.

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