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- Nos comportements sociaux ne sont que des jeux de miroir. Regardez ma voiture, ma maison, ma femme, mes vêtements ! Je me valorise dans le regard des mes amis. La séduction ! Du miroir de la plus belle eau. Je cherche dans le regard du partenaire une image flatteuse. Miroir, mon beau miroir, dis-moi que je suis la plus belle. Que faites-vous sur Facebook si ce n'est de vous représenter de la façon la plus complaisante ? Nous passons notre vie à nous valoriser et nous rassurer dans l'œil de nos semblables.
- Ça s'appelle aussi l'ego, dit Bela.
- Il n'existe que par le regard des autres, donc par les miroirs. L'ego meurt sur une île déserte.
Afficher en entierL'intégrisme est une offense à l'intelligence de Dieu.
Marcas durcit son regard sur la foule éparpillée et répliqua d'un ton sec :
- Et une insulte à celle des hommes.
Afficher en entier- La people bipolarité, c'est profiter de la gloire et jouir de la liberté. Être célèbre et anonyme en même temps. Une moitié resplendit à la lumière, l'autre s'épanouit à l'ombre. Je chante devant des millions de fans et je peux prendre un verre à la terrasse d'un café parisien sans provoquer l'hystérie collective. La formule magique.
Afficher en entier- OK, j'ai compris. Là on bascule dans le fantasme généralisé, mais ça ne touche pas grand monde.
-Vraiment ? Il n'y a pas si longtemps en Europe, un type avec une petite moustache ridicule a convaincu soixante millions de personnes d'un monstrueux péril juif. On a vu ce que ça a donné...
Afficher en entierAux États-Unis, on a ça dans le sang, je vous l’ai dit. Les Skull and Bones, l’élite WASP1 de Yale, imposent aux nouveaux postulants de se prosterner nus devant une tête de mort, la tête couverte de sang. Bush père et fils et tous les directeurs de la CIA s’y sont pliés. Je vous l’ai dit pendant notre dîner, c’est vous les francs-maçons, les responsables.
— Vous délirez !
Le milliardaire appuya ses poings sur le dossier du canapé.
— Vraiment… Réfléchissez à vos rites maçonniques, à vos symboles, à vos serments. Tête de mort, delta lumineux, étoile flamboyante, temples interdits aux profanes. Quand vous passez maître maçon, le rituel n’impose-t-il pas de s’allonger dans un cercueil pour mourir ? Vous imaginez ce que penseraient les profanes s’ils assistaient à vos pitreries macabres ? Et vous vous étonnez après qu’on vous accuse de tous les maux !
— Vous vous êtes bien renseigné sur Internet, grimaça Antoine, mais vous oubliez le sens symbolique.
Afficher en entierComme l'écorce des arbres, les hommes ne connaissent que la surface du monde. Ils voient les feuilles surgir, les banches s'élever, la vie se multiplier et se diversifier, mais ils ignorent tout de la sève sacrée qui agit dans l'ombre. Ils ont des yeux et ils ne savent pas voir.
Afficher en entierLe savant connaît l'ignorant, parce qu'il le fut, mais l'ignorant ne connaît point le savant, parce qu'il ne l'a pas été."
Afficher en entier"Le triangle symbolise le ternaire, le chiffre trois. Chiffre maçonnique par excellence. Les trois grades, apprenti, compagnon et maître. Les trois lumières maçonniques, force, sagesse, beauté.
L'oeil, lui, voit tout. Il ne juge pas comme dans la tradition catholique, mais observe avec bienveillance les travaux en loge. Il n'a pas de paupière, il ne cille jamais."
Afficher en entierJe m’appelle Damien Heller…
Je m’appelle Damien Heller et je suis un citoyen du monde. J’ai trente ans et je suis comme vous une victime du Nouvel Ordre Mondial. On va vous faire croire que je suis un monstre, que je suis un assassin impitoyable, que j’ai tué un serviteur de Dieu parce que je suis fou et asocial. C’est faux. L’abbé Emmanuel était un ennemi de la lumière.
Afficher en entierLa petite fille aux cheveux de paille portait un chiot blanc dans les mains. La tête légèrement penchée sur l’animal, elle affichait ce sourire imparable qui le faisait fondre. Damien Heller contempla la photo froissée avec tendresse. En ce moment même, elle devait gigoter dans son lit pendant que sa mère lui lisait une histoire. Un lit très loin, à l’autre bout de la France. Elle lui manquait terriblement.
Damien Heller embrassa la photo, la posa à la verticale contre l’étui vide de la carabine, puis reprit sa position d’attente, assis sur la chaise en fer. Le canon du Dragunov semi-automatique posé sur l’appui de la fenêtre, il ajusta à nouveau le viseur diurne modèle PS-O1 sur l’auditorium noir de monde.
Il balaya l’assistance – au moins un millier de personnes – puis remonta le long du tapis rouge qui coulait vers l’estrade et se figea sur un homme de haute stature debout derrière un pupitre. Belle gueule, barbe de hipster aussi impeccable que son smoking, il prononçait un discours dans un français un peu hésitant. Damien n’avait pas besoin de tendre l’oreille. Un haut-parleur mural se nichait au-dessus du réduit dans lequel il se trouvait.
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