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Extrait ajouté par Bibounine 2023-11-07T14:10:18+01:00

— J’ai quelque chose de très important à faire, dit Thomas ne sachant trop comment lui expliquer. Sois gentil, va dans ta chambre. Si tu entends ta mère arriver, viens tout de suite me le dire. D’accord ?

Jonathan acquiesça et le regarda s’éloigner vers le bureau.

Une dizaine de minutes plus tard, Thomas avait réuni la presque totalité des documents et papiers importants qu’il voulait emporter. Il regarda sa montre en se demandant où était donc passée sa femme. Il allait se remettre à sa tâche quand il entendit des petits pas qui venaient vers le bureau, puis le léger coup de pied habituel que Jonathan donnait à la porte quand il avait les mains pleines.

Malgré tous les efforts de Thomas pour nouer des liens avec son fils adoptif, celui-ci demeurait très distant bien qu’il ait vécu avec eux depuis près de deux ans. Les rares fois où Jonathan s’intéressait à lui, c’était ces moments où il venait le rejoindre pour l’observer travailler. Il s’assoyait dans le gros fauteuil devant le bureau avec un verre de jus, en demeurant la plupart du temps muet. S’il lui arrivait de poser des questions, elles ne concernaient jamais son travail. Cet aspect de la vie de Thomas ne semblait susciter aucun intérêt chez lui. En revanche, lorsque Thomas lui parlait de son enfance et de la façon dont on vivait à l’époque, il avait alors toute son attention. « C’est à croire qu’il finira historien ! » disait-il chaque fois à sa femme.

Thomas hésita un moment à aller ouvrir, songeant qu’il serait préférable que son fils ne voie pas ce qu’il faisait pour éviter ses questions.

Mais il se résigna, se disant que lui refuser d’entrer éveillerait davantage ses soupçons.

— Je suis très occupé, dit-il en prenant le verre de jus que le garçon lui tendait.

Jonathan fit signe qu’il comprenait et alla s’asseoir à sa place habituelle. Thomas déposa son verre sur le bureau et se remit au travail.

Au bout d’un moment, il s’arrêta et regarda à nouveau sa montre.

Dans une vingtaine de minutes, son absence serait remarquée à l’usine.

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Extrait ajouté par Bibounine 2023-11-07T14:10:07+01:00

Debout près de la fenêtre, les mains croisées derrière le dos, Jacob

Brown fixait placidement l’entrée du parc de stationnement de l’usine.

L’assistant de recherche du docteur Thomas Reid venait d’entrer et attendait, silencieux, près de la porte.

— Dommage, dit Brown sans détacher son regard de la fenêtre, il était brillant.

L’assistant, qui se demandait pourquoi le directeur ne lui avait pas simplement demandé de persuader Reid du caractère erroné de ses conclusions, s’avança lentement.

— Ce qu’il a vu n’est qu’une infime partie de la réalité. Jamais il ne pourra faire un lien avec…

— L’ennui avec le docteur Reid, dit Brown sans se retourner, ce n’est pas ce qu’il a découvert, mais sa personnalité. Qu’on le persuade de son erreur de jugement ne ferait que reporter le problème. Tôt ou tard, il finirait par se questionner à nouveau. Le doute chez ce genre d’individu est comme un cancer agressif. Une fois implanté, impossible de s’en débarrasser ; il finit toujours par revenir.

— Ils ont tous un prix…

— L’argent ! dit Brown avec du dédain dans la voix. Hélas, il n’est pas ce type d’homme.

— Nous pourrions utiliser son…

— Inutile de perdre du temps. Il y en aura d’autres, tout aussi talentueux. Oubliez-le et retournez à votre travail. Ma secrétaire vous apportera la liste des candidats de remplacement.

— Nous approchons du premier délai.

— La gestion des délais n’est pas de votre ressort, dit Brown en observant Thomas Reid sortir de l’immeuble et se diriger vers sa voiture.

Votre rôle se résume à celui d’observateur.

*

En chemin vers chez lui, Thomas tenta de rejoindre sa femme à

plusieurs reprises. Lorsqu’il arriva, sa voiture n’était pas dans l’entrée. Il se dit qu’elle avait dû amener Jonathan au restaurant. Après tout, c’était son anniversaire. Il entra en coup de vent et se dirigea en toute hâte vers son bureau, au fond du couloir.

— Père ?

Thomas se retourna, surpris. Jonathan se tenait au pied de l’escalier et le fixait froidement, sa manette de jeux vidéo dans une main.

— Où est ta mère ?

— Elle est sortie.

— Sortie ? Elle t’a laissé seul… Pourquoi ne t’a-t-elle pas amené ? Où

est-elle allée ?

— À la clinique. Quelqu’un a oublié ses clés et…

— Pourquoi n’as-tu pas répondu quand j’ai appelé ?

— Mère m’a dit de ne pas répondre.

— Tu aurais quand même pu regarder qui appelait. Tu aurais vu que c’était moi.

— Pardonnez-moi, père, dit le garçon en baissant les yeux.

Thomas secoua la tête et s’excusa de sa rudesse. Puis, il se mit à

fouiller la poche de son pantalon.

— Elle a oublié son téléphone sur la table de cuisine, dit Jonathan devinant sa pensée.

Thomas, contrarié, pinça les lèvres et demanda depuis quand elle était partie.

— 23 minutes, dit le garçon en jetant un œil à sa montre. S’est-il passé

quelque chose au travail ?

Thomas ne répondit pas et dévisagea son fils.

L’exactitude avec laquelle Jonathan analysait les gens et les situations les laissait parfois, sa femme et lui, muets d’étonnement. Et ses commentaires souvent encore plus. Des remarques qui, venant d’un adulte, passeraient inaperçues, mais, de la bouche d’un enfant de neuf ans… Elles semblaient toujours avoir été soigneusement pensées pour être tantôt frappantes, tantôt vagues, selon l’effet qu’il voulait créer.

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Extrait ajouté par Bibounine 2023-11-07T14:09:51+01:00

Seattle, avril 2002

La prochaine révolution technologique. Le rêve de tout scientifique.

Thomas Reid secoua la tête en fixant d’un air préoccupé la photo de sa femme et de son fils au bas de l’écran. Pourquoi ne s’était-il pas fié à son instinct ? Une usine de circuits imprimés n’embauche pas quelqu’un possédant son expertise. Les paroles de Jacob Brown, directeur de l’usine au moment de son entrée en poste deux ans plus tôt, ne cessaient de résonner dans sa tête.

— Notre souci de la sécurité vous paraîtra sans doute démesuré, voire paranoïaque. Mais les enjeux économiques des projets sur lesquels nous travaillons sont si importants qu’ils soulèveront des raz-de-marée.

Thomas frissonna. Pourquoi n’avait-il pas été plus méfiant ? Même à

la NASA, la sécurité n’était sans doute pas aussi scrupuleuse. La compartimentation presque chirurgicale du travail ; les horaires étranges où

personne ne se croise ; les promotions soudaines qui mutent des collègues à

l’autre bout du pays sans un au revoir… Tout s’expliquait maintenant. La nature des recherches de la New Age Circuits Corporation n’avait rien à voir avec ce qu’on lui avait expliqué. Il n’avait aucune idée de l’étendue et de la portée de ce qu’il avait découvert ce matin-là, ni de l’usage que comptaient en faire les dirigeants de l’usine. Cependant, il en avait vu suffisamment pour dire qu’il n’était pas question d’une trouvaille révolutionnaire, mais plutôt d’une découverte au dessein funeste.

Les mains figées au-dessus du clavier, Thomas jeta un coup d’œil discret à sa montre. La pause déjeuner arrivait. Il songea aux centaines de caméras de surveillance qui épiaient en permanence tous les employés.

Allaient-ils le laisser partir ? Il ferma les yeux un instant, le temps de se ressaisir. L’heure qui s’achevait avait été la plus longue de sa vie. Il avait dû

lutter avec lui-même pour se contenir et ne pas s’enfuir à toutes jambes.

Comme des éclairs, des questions avaient surgi en lui toute la matinée. À

chacune d’elles, il avait dû faire des efforts surhumains pour contrôler sa nervosité et masquer son angoisse. Il était si bouleversé qu’il n’avait pas osé

bouger ni se tourner, de peur de croiser le regard de son assistant de recherche, qui s’affairait à faire du rangement derrière lui.

Thomas prit une grande respiration et se leva lentement, résistant à

l’envie de se précipiter vers la sortie. Lorsqu’il se retourna, son assistant attendait déjà sur le pas de la porte, l’air impatient.

Thomas s’apprêtait à sortir, lorsqu’il s’arrêta brusquement. Le cadeau d’anniversaire de son fils était dans le tiroir de son bureau. Il se retourna et fit un pas, mais se retint aussitôt. Il avait dû faire tous les magasins de la ville pour trouver ce camion. L’emporter éveillerait sûrement les soupçons ;

il n’allait jamais chez lui pour le déjeuner. Mais son fils voulait tellement ce jouet. « Non, songea-t-il en serrant les dents, c’est trop risqué… » Et sur ce, il tourna les talons.

Il n’avait pas encore fait deux pas dans le couloir qu’il sentit son sang se glacer. Quelle allure avait-il lorsqu’il sortait déjeuner ? Souriait-il ?

Tenait-il ses mains dans ses poches ? Marchait-il d’un pas décidé ou au contraire plutôt nonchalant ? Et si, dans sa minutie pour masquer son trouble, il commettait un geste qu’il n’avait pas l’habitude de faire ? Les caméras de surveillance le capteraient immanquablement. Thomas déglutit avec effort en regardant le couloir qui s’ouvrait devant lui : jamais il ne lui avait paru si long.

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