Extraits

— Compagne, commença Kyros d’une voix tendue, comme si les mots restaient coincés dans sa gorge. Il n’y a pas de mots pour décrire ton éclat.

— Tu fais du bien à mon égo, répondis-je en rougissant.

Je te veux, Kyros. Tu le sais.

Tant mieux. Parce que mon père vient contractuellement de me vendre à toi.

Mes lèvres s’étirèrent, mais je laissai mon sérieux reprendre le dessus.

— Je m’occuperais de vous s’il le fallait, rétorquai-je avec un sourire.

Son regard brun s’adoucit.

— Je pourrais te prendre au mot, ma belle.

Tuer.

Je fronçai les sourcils et me connectai à Kyros. Nom d’un chien ! Il était jaloux ?

C’est mon oncle, Kyros.

— Tante Treena, murmurai-je. Qu’est-ce que tu fais ici ?

Je lançai un regard noir à Fred avant de reporter mon attention sur son visage familier à elle.

Elle leva sa flûte de champagne et déclara :

— Le truc, quand on force des gens à prendre l’avion, c’est qu’on doit s’assurer qu’ils partent bel et bien.

L’amusement ironique de Kyros explosa à travers notre lien et je répliquai avec une moue mentale, qui ne fit que lui donner envie de me plaquer contre la table et me mordre.

Dès que Laurel eut passé le portail, la rage de Kyros me percuta de plein fouet. Sa puissance m’arracha un hoquet de stupeur et je m’agrippai la poitrine.

— Il est au courant, hein ? demanda sèchement Tommy.

Bordel ! C’est le moins qu’on puisse dire.

— Ouais, soufflai-je. Pas content.

Je supprimai le message et rangeai mon téléphone.

— Reine Basilia, murmurai-je pour voir comment ça sonnait.

Tommy leva les yeux au ciel.

— TFTS.

— Qu’est-ce que je peux y faire ? Ces conneries de riches collent à la peau.

Ils restèrent silencieux quand j’eus terminé.

— C’est tout, dis-je misérablement pour conclure.

Laurel s’agenouilla à côté de moi, la tête baissée.

Oh non, pas encore ça !

En une vague unie, les Vissimo imitèrent leur cheffe et s’agenouillèrent également.

— Ça suffit avec ça ! aboyai-je.

Ils ne bougèrent pas.

— Vous avez un complexe concernant Jessica Alba et le cuir noir parce que, secrètement, vous aimeriez en porter tout le temps.

— Bordel de merde ! explosai-je. Je viens de t’offrir mon cœur blessé et tu reviens là-dessus.

— Tu ferais mieux de t’y mettre, répéta-t-elle.

Je levai les yeux vers elle.

— Tu l’as déjà dit, ça.

— Oui, mais dans les trucs de motivation, ils scandent toujours un slogan. Tu n’as pas vu Will Hunting ? demanda-t-elle avant de me claquer les genoux. Tu ferais mieux de t’y mettre !

— Aïe ! Arrête de me frapper !

— Tu ferais mieux de t’y mettre.

Je me levai et tentai de la repousser tandis qu’elle me poursuivait autour du bureau.

— Tu ferais mieux de t’y mettre.

Je l’esquivai dans un rire.

— Sérieux, arrête !

Tommy saisit mon menton et écrasa mes joues.

— Où est la Basilia que je connais ? s’exclama-t-elle.

Je la fixai.

— Si tu n’aimes pas quelque chose, tu le changes. Si tu veux quelque chose, tu l’obtiens. Ça, c’est la gosse pourrie gâtée que je connais.