Le repaire du garde fou

Ce qui s'est passé ensuite dépasse de bien loin l'énigme de Martagon.

A peine avait-on aperçu la maison (je ne sais pas si on peut appeler maison cette sorte de grande baraque adossée à un amas rocheux) qu'Aurélie Petitpas a retrouvé sa voix.

-Personna n'a voulu m'écouter, pourtant j'avais raison. Nous sommes montés par l'autre chemin. On n'a pas vu cette bicoque tout à l'heure, et par ici les arbres sont plus serrés et ce sont tous des connifères.

Comme pour lui donner raison, Guido a reçu sur la tête un cône à demi rongé de pomme de pin.Un éclair roux foncé a dévalé jusqu'à la hauteur des premières branches. Puis il a rejoint le sommet à la même allure. De là, il s'est envolé, la queue en panache, dans l'arbre voisin et nous l'avons plus vu. Mais j'étais sûr qu'il nous observait entre les branches. C'était un écurueil. Notre premier VRAI écurueil !

Lucas s'est précipité pour ramasser le cône.

-Regarde s'il n'y a pas un message, a plaisanté Lili.

Mais un craquement de brindilles qu'on piétinait l'a arrêté net. Une silhouette d'homme progressait entre les arbres, loin du chemin tracé, et se dirigeait vers la baraque...