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Alex suivit la direction de son regard et faillit s'étouffer à son tour dans sa bière en voyant la jeune femme qui venait d'entrer. La pauvre fille avait été frappée par le pire cas de variole qu'il ait jamais vu. Tête basse, la malheureuse traversa la pièce à vive allure et vint s'asseoir au bout de la table, à côté d'Alex, qui dut s'écarter pour lui faire de la place. Elle était assez plantureuse, mais ses rondeurs n'étaient pas séduisantes.
Se tournant vers elle pour la saluer, Alex s'efforça de ne pas regarder fixement son visage grêlé. Mais il ne parvenait pas à en détacher ses yeux, d'autant que les cicatrices n'étaient pas vieilles : les pustules étaient encore purulentes ! La vue du sang ne l'avait évidemment jamais dérangé, mais celle de ces plaies suintantes lui donna presque la nausée.
— On m'appelle Alexander Bàn.
« Alexandre le Blond », en gaélique. Il afficha un grand sourire et attendit. Mais elle demeura silencieuse, le regard rivé sur la table.
— Et vous êtes ? finit-il par lui demander.
— Glynis.
Comme elle refusait de lever les yeux vers lui, Alex put l'examiner à loisir. Plus il l'observait, plus il était certain que les traces de variole n'étaient pas en train de suinter, mais de fondre. Amusé, il ne put réprimer un sourire.
— Je vous avoue être très intrigué, lui murmura-t-il à l'oreille. Qu'est-ce qui peut bien pousser une jeune femme à se couvrir délibérément le visage de cicatrices ?
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