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Pourtant, Aliénor, je ne suis pas idiot. Quand je tourne la tête vers toi, tu m’offres ton dos. Quand tu pars découvrir Paris, et que je t’adresse un signe de la main, tu lances ton cheval. Je vois tes cheveux recouvrir ta cape. Les poètes sont des enfants gâtés. Eux, ils ont la chance de pouvoir observer le visage de l’être aimé. Moi, je me contente du dos.

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Et ces règles absurdes sont écrites par des hommes assis face à un feu, dans la tiédeur d'une salle qui n'a connu que les repas. (...) De la vie, ils ne connaissent que les tambourinements lointains. Ni passion, ni colère, ni trace; mais des décisions collégiales prises entre pédants. (...) Ce ne sont pas des hommes de pouvoir, non. Ce sont des puissants. Des hommes chargés de la régulation d'un monde dont ils sont coupés. Ils n'ont pas eu d'enfance souriante, donc ils ignorent le regret. Ils ont oublié l'herbe qui a porté leurs premiers pas. Ils n'ont aucune idée de ce que représente un sac de froment, un plan de bataille, une veillée. Ils ne savent rien. Alors ils imaginent. Ils écrivent des lois qui se heurtent sans cesse au déroulement des choses mais ils n'admettront jamais leur défaite. Ils continueront d'écrire des règles dans la pénombre de leurs salles, feront et déferont des vies avec l'ardeur idiote du joueur qui ruine sa famille.

Petit commentaire personnel : Tellement d'actualité !

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Il faudra t'y faire. Je ne suis pas un roi qui ordonne, mais qui répond. Je suis un être de mots. Là est le vrai pouvoir. Il suppose la maîtrise d'une puissance redoutable, celle du langage. L'altérité n'est pas un bastion à assiéger d'urgence mais une alliée en devenir. Le vrai pouvoir repose sur des notions extrêmement subtiles, étrangères au règne animal qui, lui, repose sur la domination. Il exige de la confiance. De la distance. De l'humilité, aussi, puisque la victoire est pleinement acquise lorsqu'on a douté d'elle.

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Extrait ajouté par mcd30 2019-09-18T16:29:13+02:00

La colère avait grandi. Aliénor fait partie de ces gens que les déceptions rendent forts. Ceux-là sont rares et font d'excellents guerriers. Elle en était un.

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L'épée, le livre : voilà les objets sacrés, disait mon grand-père. La première défend la terre, le second chante l'amour. Chez moi, dans le Sud, ni le sang ni la chair n'ont jamais effrayé personne.

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Sire, dit la paysanne

L'homme encombré de folie

Jure, promet et s'engage

Mais de semblables hommages

Ne donnent pas droit d'entrée

Je garde mon pucelage

Nul ne me dira putain !

Pastourelle de Marcabru. Jongleur et gascon, comme Cercamon, il était un enfant trouvé. Il résida dans plusieurs cours du midi de la France ainsi qu'en Espagne. Il nous reste de lui 45 pièces, composées entre 1129 et 1150, dont sa raillerie à l'encontre de Louis VII:

Haut et grand, branchu et feuillu,

De France en Poitou parvenu,

Sa racine est méchanceté

Par qui Jeunesse est confondue...

Avec cette chanson, Marcabru se serait vengé d'avoir été chassé par Louis VII, ce dernier étant jaloux des strophes enflammées consacrées à Aliénor.

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Mon pauvre mari. Tu fulmines comme les nobles aux cous empâtés. Tu t'agites. Ta colère devrait saisir les entrailles du monde. Mais non. Elle veut seulement attirer l'oeil. C'est une rage coquette. Tu crois que la passion primordiale de l'homme, c'est l'amour. Tu te trompes. C'est le combat. L'homme l'a décliné sous toutes ses formes. Il l'a paré d'armes, peint de sang. Parfois, il a placé la mort au bout, parfois non. Comprends-tu pourquoi je déteste les tournois ? Car justement, c'est le combat sans la mort, la sophistication de l'élan premier. Une petite frayeur de princesse. On croit jouer dans le monde des grands. Mais quand pointe la mort, on recule. On quitte la cour des hommes pour celle des frileux.

Tu te crois à l'abri, mais le combat est partout. L'homme l'a initié dans les chambres, sous les chemises, entre deux êtres. C'est pourquoi l'homme a tant besoin de repos. Si tu lisais la poésie de mon grand-père, tu comprendrais combien elle lui a été indispensable. Ecrire un poème, c'est s'offrir une trêve. Mieux : le rêve de ce qu'on ne sera pas. Les guerriers y abaissent leurs armes. Les pillards s'y découvrent mécènes. Les laides s'inventent ravissantes et les lâches, en quelques vers, tracent de grandes histoires de courage. Tout à l'heure, Marcabru ne chantait que ça. Un envers. Orphelin, privé d'affection, il chantait un poème d'amour. Qu'y connaît-il à l'amour, lui qui n'a jamais connu de bras rassurants ? Rien, et pourtant il l'imagine. Il chante aussi la patience, lui dont le sang gascon réclame toujours tout immédiatement. Seul le poème pouvait lui donner la réversibilité d'un monde, le vrai repos. Toi, tu n'y as entendu que la voix d'un rival. Tant pis.

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Nous avons atteint les canaux. Mon père les avait fabriqués en déviant les rivières. Moi, j'ai ajouté les moulins. Tout mon royaume en possède. On entend leur grondement bien après les marais. J'aime l'eau qui dégringole en bouillons blancs sur les roues, leur présence robuste. La meule ne faiblit jamais. Elle broie avec une lenteur effrayante et paisible, cachée dans son écrin de roche. Par-delà les eaux, posés entre les champs et le ciel, j'apercevais les chevaux de labour, grattant obstinément la terre jaune, indifférents aux hommages.

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Extrait ajouté par Sigel 2014-10-04T08:59:12+02:00

[

On dit qu’il existe plusieurs sortes de silences. Il en est de même pour la colère. Celle qui m’emplit s’approche d’une fleur vénéneuse. Elle s’ouvre lentement. Elle sait attendre. Ses racines sont des griffes profondes. Les vents mauvais ne l’effraient pas, ils la nourrissent. Elle s’en gorge et s’en repaît. Elle pousse sur le terreau des rancœurs. Je chante le poème et ses pétales s’élargissent. Un poison sucré irrigue chacune de leurs nervures. Ma colère se déploie dans la majesté de ses couleurs vives. Viendra le jour où je pourrai la cueillir.

](p 144-145).

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Mon pauvre mari. Tu fulmines comme les nobles aux cous empâtés. Tu t’agites. Ta colère devrait saisir les entrailles du monde. Mais non. Elle veut seulement attirer l’œil. C’est une rage coquette. Tu crois que la passion primordiale de l’homme, c’est l’amour. Tu te trompes. C’est le combat. L’homme l’a décliné sous toutes ses formes. Il l’a paré d’armes, peint de sang. Parfois, il a placé la mort au bout, parfois non. Comprends-tu pourquoi je déteste les tournois ? Car justement, c’est le combat sans la mort, la sophistication de l’élan premier. Une petite frayeur de princesse. On croit jouer dans le monde des grands. Mais quand pointe la mort, on recule. On quitte la cour des hommes pour celle des frileux.

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