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Extrait ajouté par oboys 2013-09-13T14:19:34+02:00

Le petit chien, marchant dans les foulées de son maître, s'empêtra si bien dans les branches et les rameaux qu'il en hurla de colère et que Lisée dut le prendre dans ses bras pour le transporter jusqu'à l'endroit où il se proposait de fagoter, à quelque douzaine de mètres de la lisière. Il le déposa sur le sol et Miraut attendit, pensant qu'on allait jouer ; mais dès qu'il vit que le maître ne s'occupait qu'à prendre, sans même les lui donner à mordre, les rameaux demi-secs à la longue file alignée par les bûcherons après l'abatage du printemps, le jeune animal s'ennuya. À plusieurs reprises il revint mordiller les jambes de Lisée, mais, voyant que celui-ci ne prêtait nulle attention à ses avances et qu'il n'arrivait à aucun résultat, il se résolut, par ses propres moyens, à regagner les champs.

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Extrait ajouté par oboys 2013-09-13T14:16:55+02:00

Faut le faire dégueuler ! avait-il ordonné. Je vais chercher de l'huile de ricin. On les sauve souvent avec et j'en ai toujours à la maison.

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Extrait ajouté par oboys 2013-09-13T14:16:06+02:00

Mais, jamais, non jamais il n'avait été aussi furieux que le jour où son vieux Finaud s'en vint râler à ses pieds, empoisonné.

Ah ! oui ! ce n'était pas oublié ! Maintenant encore, quand on évoquait la chose, ses veines du front se tendaient ainsi que des câbles et ses poings serrés s'arrondissaient comme des maillets, prêts à cogner.

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Extrait ajouté par oboys 2013-09-13T14:13:44+02:00

Voilà ! Si on buvait une goutte, proposa Lisée. J't'ai pas seulement remercié de m'avoir ramené mon sac de sel. Et ta mère brebis, en es-tu content ?

— Oui, bien content, et tu sais que je ne l'ai pas payée trop cher. J'ai de quoi les hiverner comme il faut, elle et ses agneaux ; au printemps les moutons seront bons à vendre, ils me repaieront plus que je n'ai donné pour les trois et j'aurai la mère de bénéfice.

Mais tu as racheté un fusil aussi, que je vois.

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Extrait ajouté par oboys 2013-09-13T14:12:08+02:00

« Boui ! boui ! vouaou ! » s'exclama plaintivement et en sautant de côté le petit chien, tandis que ses deux camarades chats, subitement réveillés eux aussi, faisaient leurs dos bossus, brandissaient leurs jeunes moustaches et juraient en montrant les dents, croyant que la patronne en voulait à toutes les bêtes de la chambrée.

— Tu vois, renchérit la Guélotte, avec une mauvaise foi évidente, il épouvante encore mes petits chats.

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Extrait ajouté par oboys 2013-09-13T14:10:09+02:00

La Mique, qui avait été élevée jadis en même temps que le vieux Taïaut, fit bon accueil au petit chien.

Affamé et las, le jeune Miraut, dès qu'il eut mangé une petite terrine de soupe trempée avec de l'eau de vaisselle, de la relavure, comme disait la Guélotte, vint flairer de son mufle encore épais les petits chats endormis. Sensible à la douce chaleur du poêle et de ces deux êtres aux corps vigoureux et sains, dont il n'avait aucune raison de se méfier, il se coucha sans hésiter à côté d'eux et s'endormit.

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Extrait ajouté par oboys 2013-09-13T14:09:33+02:00

L'alcool, non cuvé encore, rallumait en lui ses vieux sentiments batailleurs. Il était temps que sa femme cessât, et il le lui fit bien comprendre dans une réplique acerbe et virulente dont le ton ne laissait aucun doute sur la qualité des actes qui allaient suivre.

— Et moi, qu'est-ce que je mangerai avec mon pain ? continua-t-elle, gourmande.

— Tu mangeras de la m…, nom de Dieu !… tonna-t-il.

La Guélotte se tut.

— Fais à manger à cette bête et vivement !

— Sale « viôce » [Viôce : chien répugnant, rouleur et crotté.], ragea la femme, en bousculant le chien.

Ce fut ainsi que Miraut entra dans la maison de Lisée.

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Extrait ajouté par oboys 2013-09-13T14:07:18+02:00

La femme de Philomen s'assit sur le canapé, près de la Mique qu'elle caressa, tandis que son mari se mettait à califourchon sur une chaise.

Lentement il nettoya sa pipe dont il taqua le fourneau contre le dossier du siège, puis, extirpant de sa poche de pantalon une vessie de cochon séchée et bordée de tresse noire contenant son tabac, il bourra méthodiquement et avec le plus grand soin son brûle-gueule. Il trouva dans une poche de son gilet deux allumettes de contrebande, collées l'une à l'autre, les sépara, en frotta une contre sa cuisse, et alluma, affirmant son profond mépris du fisc :

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Extrait ajouté par oboys 2013-09-13T14:04:10+02:00

Un coup de poing dans la porte interrompit son soliloque et la fit tressauter.

— Mon Dieu ! et moi qui ai mis le verrou ! S'il entend quand je le retirerai, qu'est-ce qu'il va dire, surtout s'il est saoul ? Je vais gueuler avant lui.

Elle ne fit qu'un saut jusqu'à l'entrée, tira silencieusement la targette et ouvrit vivement la porte.

Philomen le chasseur entra avec sa femme.

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Extrait ajouté par oboys 2013-09-13T14:02:31+02:00

C'était à la Côte de Longeverne, chez Lisée le braconnier. Dans la chambre du poêle donnant sur le revers du coteau dominant le village que la route neuve de Rocfontaine enlace de ses contours, la Guélotte, la ménagère, venait d'allumer sa vieille lampe. La nuit était déjà tombée, mais, afin de ménager un peu sa provision d'huile, elle avait attendu la pleine obscurité, se contentant, pour vaquer aux menus soins du ménage, de la clarté brasillante qui sortait par les soupiraux du poêle et laissait flotter par toute la pièce un grand mystère paisible et calme où les choses semblaient sommeiller.

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