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Extrait du prologue

La princesse venue de Kiev

Anna Iaroslavna, Anna fille d'Iaroslav : à elle revient l'honneur d'introduire ce roman.

J'ai rencontré Anna Iaroslavna, il y a une trentaine d'années, lors de mon premier voyage au pays de mes ancêtres. Comme beaucoup de descendants des Russes blancs, ceux que la révolution bolchevique a poussés loin de leur patrie, je n'étais pas pressé de visiter l'URSS.

A l'idée de devenir l'objectif, par principe, d'un bureaucrate du KGB, j'avais même renoncé à un long stage à Moscou, à l'ambassade de France. Et puis, j'ai décidé de me marier. En m'accordant la main de sa fille, mon futur beau-père m'a demandé de l'accompagner en URSS. Le paradis communiste l'intéressait vraiment peu, à la différence de l'histoire russe, de sa grandeur impériale et de la manière dont le régime soviétique l'utilisait : «Vous parlez russe, Alexandre, alors...»

Voici comment je me suis retrouvé dans un voyage siglé Intourist, avec comme première étape Kiev, la mère de toutes les villes de Russie. A ses pieds, le Dniepr se répandait majestueux, repu à son habitude, presque insensible aux morsures hivernales. Tout en haut, sur le plateau, dans la partie la plus ancienne de Kiev, le ciel, une tache infinie d'un ennui blanchâtre, est votre cousin ; on se sent protégé, puissant, tenté par l'éternité. Devant le monument érigé en mémoire des combattants soviétiques de 1941-1945, un couple respectait le rituel photographique ; d'une blondeur triomphante, la jeune mariée souriait, sûre de son affaire. Ensuite, je suis passé devant l'ancien Institut des jeunes filles nobles. Quand mon arrière-grand-mère voulut envoyer sa fille à l'Institut Smolni à Saint-Pétersbourg, celle-ci protesta. Smolni avait beau être l'établissement que devait fréquenter toute Russe consciente de sa noblesse, le plus réputé des instituts formant ces jeunes filles à leur devoir, Saint-Pétersbourg se trouvait tellement loin ! Et comment supporter le climat là-haut sans la chaleur méridionale ? Son père se piquait d'oenologie au point d'introduire la vigne dans le domaine familial; il apprécia ses arguments climatiques. Ma grand-mère n'étudia donc pas à Saint-Pétersbourg.

Cette anecdote ne m'étonna pas lorsque ma grand-mère me la raconta. Décidée sinon autoritaire, séductrice incontestée, elle appartenait à cette catégorie humaine qui trouvait naturel que le monde tournât autour d'elle. Elle fut ainsi Russe à Paris, pendant plus d'un demi-siècle, jusqu'à achever dans un hôpital de la capitale une vie à laquelle rien ne l'avait préparée.

Je pensai à elle en m'approchant de la cathédrale Sainte-Sophie, l'un des monuments les plus remarquables de Kiev. Après avoir franchi le mur d'enceinte et admiré la hauteur du clocher - dans les quatre-vingts mètres, je crois -, nous sommes entrés à l'intérieur de la cathédrale. La beauté était saisissante, imposant le silence ; je ressentais pourtant un sentiment de déjà-vu. Ces murs décorés de mosaïques incrustées d'or et de fresques vieillies, je les avais déjà admirés à Venise, comme à Ravenne, et surtout à Istanbul. Sainte-Sophie, ici, Sainte-Sophie, là-bas : rien d'étonnant finalement !

C'est alors que je fis la connaissance d'Anna Iaroslavna. Elle se trouvait avec sa mère et ses soeurs, très digne à la manière d'une moniale. Les cheveux cachés sous un long châle, chacune tenait à la main un long cierge allumé. Anna portait une robe descendant aux chevilles, d'une lourdeur précieuse, quasiment une oeuvre d'art. Je fus surpris de ce mélange d'apparences, entre la richesse et la renonciation. J'examinai longuement son visage sans trouver de réponse ; elle était figée dans un univers qui me semblait interdit. Qui était donc Anna Iaroslavna ? Pourquoi était-elle représentée en fresque sur le mur de la cathédrale ?

Aujourd'hui, je n'ai pas appris autant qu'espéré. Elle a conservé l'essentiel de son mystère, ce qui énerve l'historien et séduit le romancier. Je peux au moins considérer qu'elle est la première femme russe à avoir fréquenté Paris.

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