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Extrait ajouté par VibiaSabina 2017-04-13T15:36:31+02:00

Ce qu'il découvrit alors lui coupa le souffle. Dans la lueur orangée des bougies, dissipant en une orbe mordorée la pénombre de la pièce, la jeune femme rayonnait, littéralement. De lourdes boucles blondes encadraient son visage juvénile et tombaient mollement jusque sur sa poitrine, qu'un souffleténu soulevait à intervalles réguliers, révélant sous la soie délicate de sa robe une gorge pleine et ronde, palpitante de vie. Une étole de mousseline rose pâle agrémentait son vêtement, lui conférant une forme de modestie plus touchante encore. Rodrigue réprima un frisson et fit un pas vers elle, sentant confusément s'émousser ses velléités premières.

— Je regrette, mademoiselle, mais..., s'interposa le majordome qui avait immédiatement perçu ce que la situation recelait de dangers.

— Laissez-nous, Oliver, coupa Rodrigue, le regard dardé.

Le domestique ouvrit la bouche pour protester puis se résigna. Sans doute craignait-il pour l'intégrité de la belle inconnue, eût égard à la réputation de son maître. Mais de Silva, aussi sensible fût-il aux charmes féminins, savait se comporter en homme de bien. En outre, il supportait mal qu'on pût à ce point douter de lui. D'un hochement bref de la tête, il convainquit son majordome de quitter les lieux sans insister davantage et ce dernier s'exécuta. Toutefois, il ne boucla pas la porte derrière lui, comme s'il avait eu à cœur, par ce biais, de rassurer la demoiselle. Ce brave Oliver ! C'était plus fort que lui. Il accordait un tel prestige aux femmes de qualité qu'il se faisait un devoir de veiller sur leur honneur, en dépit d'elles-mêmes. Car si la jeune visiteuse craignait pour sa vertu, il eût été plus simple qu'elle renonçât tout de bon à sa visite. Rodrigue n'y était pour rien si elle était venue se jeter dans la gueule du loup !

— Eh bien, mademoiselle, dit-il après l'avoir fixée un instant, que me vaut l'honneur de votre présence ?

— L'angoisse, répondit-elle d'un ton étonnamment assuré. Une angoisse sans doute infondée si j'en juge par la manière dont le grand Rodrigue de Silva se prépare à la veille d'un duel, ajouta-t-elle en désignant du regard le verre de bourbon, sur la desserte. Mon frère, après tout, ne court peut-être pas un si grand danger...

C'était donc ça ! Rodrigue se composa un masque glacial et avança lentement vers son interlocutrice, d'un air qu'il voulait aussi sévère que menaçant.

— Mademoiselle Vallier, je présume ?

— Célia Vallier, en effet. Je suis la sœur de Denys. Cette jeune femme était surprenante, songea-t-il en se plantant devant elle. A ses yeux écarquillés, on percevait aisément son malaise, sa frayeur même. Cependant, elle n'avait pas reculé d'un pas et affichait tous les signes d'une grande impassibilité. On décelait en elle cet orgueil commun aux gens de sa caste, fondé pour bonne part sur la certitude où ils se trouvaient d'occuper dans le monde une place immuable, définitivement écartée du vulgaire. La conviction, en somme, de n'être pas, comme les autres, soumis aux hasards de la Fortune. Il y avait là beaucoup de présomption, bien sûr, et Rodrigue en savait quelque chose. Disons seulement que ce qui aurait fait figure de forfanterie chez un homme prenait là, sous ces traits candides et presque enfantins, un accent touchant, qui portait à l'indulgence.

— Votre frère vous envoie plaider sa cause, si j'en juge par votre impatience ? suggéra-t-il pour tout préliminaire.

— Jamais, monsieur !

Rodrigue fronça les sourcils. En toute chose, il appréciait qu'on aille droit au but. Rien ne l'indisposait davantage que de sentir qu'on le menait en bateau. Et il avait du mal à imaginer que cette jeune lady ait pris seule l'initiative d'une telle rencontre.

— Dois-je comprendre que vous avez pris sur vous de me rendre cette visite?

— Oui, monsieur.

Il considéra un instant la mine défiante de son interlocutrice, son menton relevé, ses yeux d'émeraude qui, sous l'effet de l'indignation, avaient pris soudain une teinte plus sombre, et en éprouva une admiration muette qui instantanément aiguillonna son instinct de prédateur. Célia Vallier n'avait rien de ces beautés à la mode qui faisaient l'agrément des salons de La Nouvelle-Orléans, sans autre caractère qu'une affectation outrancière et ridicule. Son visage d'un ovale parfait, sa peau diaphane lui conféraient une sorte de hauteur dont elle ne paraissait pas même consciente. Et c'était bien dans cette innocence, alliée à une trempe incontestable, que se logeait son charme particulier. Contrairement à la plupart de ses congénères, cette jeune femme paraissait dénuée de duplicité, au point qu'elle n'avait pas hésité à paraître, là, sans autre arme que son honnêteté, pour obtenir la grâce de son frère.

— Avez-vous seulement réfléchi aux conséquences de votre geste ?

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