Extraits

Lettre à Hartrold, roi du premier royaume.

Nous Orville Ier, apatride, revendiquons pour nous-même et notre descendance le territoire dit de l'archipel du Goulet, ledit archipel comprenant un nombre d'îles non connu a ce jour et s'étendant de la passe du Goulet jusqu'au large du marquisat de Vallade. Chaque île, chaque caillou affleurant à marée basse, les étendues d'eau qui les séparent ainsi que l'espace maritime à mi-distance de la côte sont réputés appartenir au huitième royaume. La capitale du huitième royaume est fixée provisoirement à l'île du Goulet et la demeure royale au fort du même nom. Les bâtiments qui croiseront dans les eaux du huitième royaume seront redevables d'une taxe de deux centièmes de la valeur de la cargaison. Le paiement de la taxe se fera en or, en argent ou en nature quand l'offre sera jugée valable par le roi ou ses ayant droit.

Sa Majesté Orville Ier, roi du huitième royaume.

- Diable pour une surprise...Au moins le capitaine ambassadeur ne s'ennuie-t-il pas !

-Mes amis. Que de chemin nous avons parcouru en quelques mois ! ( Les hommes confirmèrent en grommelant des remarques satisfaites. ) Notre armée a conquis trois îles stratégiques pour notre survie. Notre marine peut s'enorgueillir de deux nouveaux bâtiments, certes modestes, mais qui nous permettront de nous déplacer à notre guise.

Gente dame, veuillez considérer que votre mari n’est responsable ni de son corps débile ni de son esprit cruel et limité qui le fait enfermer les vrais hommes, ceux qui pourraient lui faire de l’ombre auprès de vous. Notez qu’ils sont fort nombreux et que pour ce faire, toutes les prisons du royaume n’y suffiraient pas. Il n’est pas faux de prétendre que votre beauté est si grande qu’elle répand la lumière et que nous pourrions nous passer de torche en ces lieux conformes en tout point à l’âme de leur propriétaire. Non point qu’il n’ait de l’esprit, ma dame, mais il l’a si corrompu qu’il enferme dans ce cul-de-basse-fosse l’envoyé du roi. C’est un acte qui lui coûtera la vie, soyez en certaine et gardez espoir, vous serez alors délivrée de ces froides étreintes qui hantent vos nuits quand le désir le saisit. Je vous prendrai alors pour moi en pleine lumière comme il m’exhibe à vous en ces lieux sombres.