Extraits

Traduction libre

J'ai déjà été dans les griffes de plus d’un vampire, alors je sais ce que c’est d’être une proie. Mais on ne m’a jamais chassée. Je n’ai jamais eu une chance de m’échapper, d’affronter mon prédateur. Résister.

Au bout de l’allée, je dépasse une benne à ordures qui déborde, où l’odeur de pisse de chat retient mon attention. Je plisse mon nez et jette un coup d’œil à la benne. Le couvercle est fermé sur une boîte de pizza qui dépasse assez pour révéler des tranches à l’intérieur.

Mes pieds s’arrêtent, alors qu’une brillante (ou probablement stupide) idée passe de mes orteils jusqu’à mon cerveau.

J’ouvre la benne à ordures en essayant de ne pas faire grincer les charnières rouillées. La boîte de pizza éclaboussée de graisse glisse d’une pile exorbitante de sacs d’ordures verts-noirs. Je la coince contre ma jambe pour l’empêcher de tomber au sol.

Avant que je puisse m’en empêcher, je donne un petit coup pour ouvrir le carton « Profitez de vos moments délicieux ! » et je saisis la tranche restante, reconnaissante de porter des gants. Je la tiens au clair de lune fuyant entre les bâtiments de briques carbonisés.

Jackpot : une pizza blanche. Des taches gluantes de ricotta suintent sur une couche lisse de mozzarella. Le truc entier a été badigeonné d’huile d’olive à l’ail, sans sauce tomate pour diluer le parfum.

En retenant mon souffle, je barbouille la tranche de pizza sur ma gorge et mon visage en essayant de me convaincre que la substance verte est de l’origan. Je répète le processus sur mes bras, mon torse, épargnant mes oreilles et mes yeux à l’affût d’une prochaine attaque.

Puant comme une maison de fraternité, je me précipite à la porte de l’entrepôt. Elle est entrouverte juste assez pour que je puisse me glisser à l’intérieur sans toucher le cadre.

Le vampire attend.