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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-06T23:14:41+01:00

Il jeta dans le foyer trois petits morceaux de charbon de bois déjà incandescents, mais ses mains s’arrêtèrent net quand il voulut y ajouter un gros morceau neuf. C’était celui qu’il avait lui-même scié et lavé le jour où il avait reçu le décret lui signifiant son expulsion de la capitale pour Sakaï. La coupe du bois calciné n’était pas belle. Il pensait l’avoir coupé le cœur paisible, dans la totale annulation de son moi. Mais visiblement il n’était pas serein à ce moment-là. Après l’avoir contemplé quelques instants, il décida de l’utiliser tel quel. S’il n’était arrivé qu’à ce degré d’imperfection à la fin de sa vie, il était temps de se résigner.

Il sortit de l’échancrure de son kosode {3} un petit sac cousu de lin rouge, déteint par l’effet du temps. Il contenait un pot minuscule, de forme aplatie et de couleur verte, d’une taille qui permettait de le tenir dans la paume d’une main. La rondeur était un peu plus large vers la bouche, qui était petite. Il l’utilisait pour conserver l’encens. Cette céramique élégante avait probablement servi jadis de reliquaire pour un ossement de Shâkyamuni. La pièce était uniformément verte, d’un vert à la fois profond et vif. Si l’on préparait du thé fort un matin d’été sans nuages au bord de la mer, on verrait peut-être cette couleur dans le bol.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-06T23:14:31+01:00

La résidence de Rikyû à l’intérieur du palais Jurakutei comprenait plusieurs salons pour la cérémonie du thé, dont un grand bureau de dix-huit tatamis, mais aujourd’hui il choisit le plus petit. Cette pièce d’un tatami et demi était celui qui lui plaisait le plus. Il était évidemment exigu, mais offrait néanmoins un espace suffisant pour satisfaire ses exigences. Cet espace, d’une surface inférieure à un tsubo {2}, lui permettait d’exprimer aussi bien l’éternité de l’univers que l’éphémère de la vie humaine.

« Plus le salon où se pratique la cérémonie du thé est exigu, plus c’est intéressant », disait-il. On l’appelait « le salon d’un tatami et demi », mais plus précisément sa superficie était d’un tatami trois quarts. Le mur en face du maître faisait légèrement saillie, sans que cela fût oppressant. Un petit pilier ajouté pour limiter le pan de mur encadrant l’entrée créait un effet d’extension. La place de l’invité, munie d’une petite alcôve tokonoma au plafond et aux piliers enduits comme le mur, donnait une impression d’espace plus vaste qu’il ne l’était en réalité. Sur le côté, une étagère à portes coulissantes servait d’office pour faciliter l’accès aux divers ustensiles.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-06T23:14:15+01:00

Il avait voulu montrer à Hideyoshi la cruelle vérité qu’exige le beau absolu. Ce petit rustaud ! Il avait pourtant quelque chose de redoutable, une qualité que seuls possèdent ceux qui se distinguent dans la course au pouvoir. D’un goût tapageur, il pouvait porter la beauté luxueuse à un degré au-delà de la recherche ordinaire. Parfois Rikyû avait poussé un cri d’admiration devant un objet remarquable qu’il lui montrait. Ce n’était pas un homme banal. Mais il lui manquait la crainte. Il ignorait totalement la peur devant l’éternité, la modestie devant l’inconnu. Ignare, il se croyait tout-puissant ! Et en cela il se trompait. Certaines choses échappaient à son pouvoir !

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-02-06T23:13:56+01:00

Le cœur léger ?… Loin de là. Au fond de ses entrailles, Rikyû sentait son sang bouillir de colère. Il aurait pourtant aimé se lever de bonne humeur, parfaitement serein, mais il était loin d’un tel état d’esprit. Il avait beau être étendu dans sa chambre, la rage lui tenaillait les tempes. « Ce singe ! » Le faciès simiesque de l’homme envahit une nouvelle fois son esprit. Aucun motif sérieux ne justifiait son ordre de suicide. Ce n’était qu’un caprice de plus de ce nabot imbu de lui-même. Vulgaire et orgueilleux, ne s’intéressant qu’à l’or et aux femmes, il détenait pourtant les pleins pouvoirs. Quelle malchance de vivre à la même époque que lui !

Vers minuit, une forte pluie commença à battre les tuiles de la toiture. Maintes fois chassée de son esprit, l’image de celui qu’Oda Nobunaga avait surnommé « la souris pelée » y revenait inlassablement. Et chaque fois la rage l’envahissait. Telle l’eau qui bout dans une bouilloire de fonte, son cœur plein de colère tapait dans sa poitrine. Il ouvrit les yeux et fixa un point dans les ténèbres. La pluie s’intensifia tout à coup, puis un éclair fulgura, faisant jaunir le papier de la cloison, et le tonnerre gronda aussitôt. « Le ciel a entendu ma colère », pensa Rikyû, ce qui le soulagea quelque peu. Il se leva et tira une porte coulissante. Un éclair fulgura de nouveau, illuminant en jaune le jardin l’espace d’un instant. Les grosses gouttes de pluie frappaient les mousses.

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Extrait ajouté par bridget 2013-02-17T00:25:30+01:00

Ce salon de thé de quatre tatamis et demi était étrange. Il poussait le raffinement au plus haut degré, touchait au sublime avec les rayons du soleil matinal traversant le papier des cloisons, et pourtant il s'y sentait profondément bien. L'impression le gagnait qu'ici il pouvait s'autoriser à se décharger provisoirement de tous les soucis qui ne le quittaient jamais. Avec d'autres maître de thé, cela ne se passait pas ainsi. Des salons de thé, il en avait vu tant et plus, mais tantôt il y avait senti l'ostentation, tantôt quelque chose lui avait déplu ou lui avait semblé trop rustique. Bain que ce salon n'offrît rien d'exceptionnel, il n'en avait jamais vu d'aussi raffiné et apaisant. Cette forme de salon de thé était caractéristique de Rikyû, se dit-il.

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