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Liste des extraits

Extrait ajouté par rabanne73 2021-11-24T14:30:40+01:00

Elle savait qu'il n'est aucune vie loin des yeux des hommes et elle s'efforçait d'être l'un de ces regards qui ne laissent pas la vie s'éteindre.

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Extrait ajouté par rabanne73 2021-11-24T14:29:46+01:00

Il fallait se détourner des questions morales et politiques, gangrenées par le poison de l'actualité, et se réfugier dans les déserts arides de la métaphysique, en compagnie d'auteurs dont il était exclu qu'ils s'attirent un jour la souillure de l'intérêt journalistique.

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Extrait ajouté par rabanne73 2021-11-24T14:29:28+01:00

Mais rien ne se passait, un monde avait bel et bien disparu sans qu'aucun monde nouveau ne vienne le remplacer, les hommes abandonnés, privés de monde, continuaient la comédie de la génération et de la mort (...)

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Extrait ajouté par Joseph-E- 2021-05-25T09:51:41+02:00

Il parlait avec un accent forcé qui n avait jamais été le sien, un accent d autant plus ridicule qu il lui arrivait de le perdre au détour d une phrase avant de se raviser en rougissant et de reprendre le cours de sa grotesque dramaturgie identitaire d où la moindre pensée, la plus petite manifestation de l esprit était exclues comme des éléments dangereux.

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Extrait ajouté par Milka2B 2017-04-09T22:23:34+02:00

Aurelie commençait à soupçonner sérieusement qu'il ne fut au fond qu'un imbécile qui se réjouissait d'avoir rencontré un autre imbécile avec lequel il pouvait proférer à son aise toutes sortes imbécillités.

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Extrait ajouté par Milka2B 2017-04-09T22:19:52+02:00

...Inutile de s'embarasser avec des produits de seconde zone, les saloperies que vendaient les supermarchés dans leurs rayons terroir, conditionnés dans des filets rustiques frappés de la tete de Maure et parfumés en usine avec des sprays a la farine de chataigne, autant y aller carrement dans l'ignoble, en toute franchise, sans chichis, avec du cochon chinois, charcuté en Slovaquie, qu'on pourrait refourguer pour une bouchée de pain, mais attention, il ne fallait pas prendre les gens pour des cons....

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Extrait ajouté par Milka2B 2017-04-09T22:19:24+02:00

Mais nous savons ceci : pour qu'un monde nouveau surgisse, il faut d'abord que meure un monde ancien.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-02T01:33:35+02:00

Tu es étonné parce que le monde touche à sa fin ? Étonne-toi plutôt de le voir parvenu à un âge si avancé. Le monde est comme un homme : il naît, il grandit et il meurt. [...] Dans sa vieillesse, l’homme est donc rempli de misères, et le monde dans sa vieillesse est aussi rempli de cala- mités. [...] Le Christ te dit : Le monde s’en va, le monde est vieux, le monde succombe, le monde est déjà haletant de vétusté, mais ne crains rien : ta jeunesse se renouvellera comme celle de l’aigle.

Saint Augustin, sermon 81, § 8, décembre 410.

Comme témoignage des origines – comme témoignage de la fin, il y aurait donc cette photo, prise pendant l’été 1918, que Marcel Antonetti s’est obstiné à regarder en vain toute sa vie pour y déchiffrer l’énigme de l’absence. On y voit ses cinq frères et sœurs poser avec sa mère. Autour d’eux, tout est d’un blanc laiteux, on ne distingue ni sol ni murs, et ils semblent flotter comme des spectres dans la brume étrange qui va bientôt les engloutir et les effacer.

Elle est assise en robe de deuil, immobile et sans âge, un foulard sombre sur la tête, les mains posées à plat sur les genoux, et elle fixe si intensément un point situé bien au-delà de l’objectif qu’on la dirait indifférente à tout ce qui l’entoure – le photographe et ses instruments, la lumière de l’été et ses propres enfants, son fils Jean-Baptiste, coiffé d’un béret à pompon, qui se blottit craintivement contre elle, serré dans un costume marin trop étroit, ses trois filles aînées, alignées derrière elle, toutes raides et endimanchées, les bras figés le long du corps et, seule au premier plan, la plus jeune, Jeanne-Marie, pieds nus et en haillons, qui dissimule son petit visage blême et boudeur derrière les longues mèches désordonnées de ses cheveux noirs.

Et à chaque fois qu’il croise le regard de sa mère, Marcel a l’irrépressible certitude qu’il lui est destiné et qu’elle cherchait déjà, jusque dans les limbes, les yeux du fils encore à naître, et qu’elle ne connaît pas. Car sur cette photo, prise pendant une journée caniculaire de l’été 1918, dans la cour de l’école où un photographe ambulant a tendu un drap blanc entre deux tréteaux, Marcel contemple d’abord le spectacle de sa propre absence. Tous ceux qui vont bientôt l’entourer de leurs soins, peut-être de leur amour, sont là mais, en vérité, aucun d’eux ne pense à lui et il ne manque à personne.

Ils ont sorti les habits de fête qu’ils ne mettent jamais d’un placard truffé de naphtaline et il leur a fallu consoler Jeanne- Marie, qui n’a que quatre ans et ne possède encore ni robe neuve ni chaussures, avant de monter tous ensemble vers l’école, sans doute heureux que quelque chose se passe enfin qui les arrache un instant à la monotonie et à la solitude de leurs années de guerre. La cour de l’école est pleine de monde.

Toute la journée, dans la canicule de l’été 1918, le photographe a fait le portrait de femmes et d’enfants, d’infirmes, de vieillards et de prêtres, qui défilaient devant son objectif pour y chercher eux aussi un répit et la mère de Marcel, et ses frère et sœurs, ont patiemment attendu leur tour en séchant de temps en temps les larmes de Jeanne-Marie qui avait honte de sa robe trouée et de ses pieds nus. Au moment de prendre la photo, elle a refusé de poser avec les autres et il a fallu tolérer qu’elle reste debout toute seule, au premier rang, à l’abri de ses cheveux ébouriffés.

Ils sont réunis et Marcel n’est pas là. Et pourtant, par le sortilège d’une incompréhensible symétrie, maintenant qu’il les a portés en terre l’un après l’autre, ils n’existent plus que grâce à lui et à l’obstination de son regard fidèle, lui auquel ils ne pensaient même pas en retenant leur respiration au moment où le photographe déclenchait l’obturateur de son appareil, lui qui est maintenant leur unique et fragile rempart contre le néant, et c’est pour cela qu’il sort encore cette photo du tiroir où il la conserve soigneusement, bien qu’il la déteste comme il l’a, au fond, toujours détestée, parce que s’il néglige un jour de le faire, il ne restera plus rien d’eux, la photo redeviendra un agencement inerte de taches noires et grises et Jeanne-Marie cessera pour toujours d’être une petite fille de quatre ans.

Il les toise parfois avec colère, il a envie de leur reprocher leur manque de clairvoyance, leur ingratitude, leur indifférence, mais il croise les yeux de sa mère et il s’imagine qu’elle le voit, jusque dans les limbes qui retiennent captifs les enfants à naître, et qu’elle l’attend, même si, en vérité, Marcel n’est pas, et n’a jamais été, celui qu’elle cherche désespérément du regard. Car elle cherche, bien au-delà de l’objectif, celui qui devrait se tenir debout près d’elle et dont l’absence est si aveuglante qu’on pourrait croire que cette photo n’a été prise pendant l’été 1918 que pour la rendre tangible et en conserver la trace. Le père de Marcel a été fait prisonnier dans les Ardennes au cours des premiers combats et il travaille depuis le début de la guerre dans une mine de sel en Basse-Silésie.

Tous les deux mois, il envoie une lettre qu’il fait écrire par l’un de ses camarades et que les enfants lisent avant de la traduire à haute voix à leur mère. Les lettres mettent tant de temps à leur parvenir qu’ils ont toujours peur d’entendre seulement les échos de la voix d’un mort, portés par une écriture inconnue. Mais il n’est pas mort et il rentre au village en février 1919 afin que Marcel puisse voir le jour. Ses cils ont brûlé, les ongles de ses mains sont comme rongés par l’acide et l’on voit sur ses lèvres craquelées les traces blanches de peaux mortes dont il ne pourra jamais se débarrasser.

Il a sans doute regardé ses enfants sans les reconnaître mais son épouse n’avait pas changé parce qu’elle n’avait jamais été jeune ni fraîche, et il l’a serrée contre lui bien que Marcel n’ait jamais compris ce qui avait bien pu pousser l’un vers l’autre leurs deux corps des- séchés et rompus, ce ne pouvait être le désir, ni même un instinct animal, peut-être était-ce seulement parce que Marcel avait besoin de leur étreinte pour quitter les limbes au fond desquels il guettait depuis si longtemps, attendant de naître, et c’est pour répondre à son appel silencieux qu’ils ont rampé cette nuit-là l’un sur l’autre dans l’obscurité de leur chambre, sans faire de bruit pour ne pas alerter Jean-Baptiste et Jeanne- Marie qui faisaient semblant de dormir, allongés sur leur matelas dans un coin de la pièce, le cœur battant devant le mystère des craquements et des soupirs rauques qu’ils comprenaient sans pouvoir le nommer, pris de vertige devant l’ampleur du mystère qui mêlait si près d’eux la violence à l’intimité, tandis que leurs parents s’épuisaient rageusement à frotter leurs corps l’un à l’autre, tordant et explorant la sécheresse de leurs propres chairs pour en ranimer les sources anciennes taries par la tristesse, le deuil et le sel et puiser, tout au fond de leurs ventres, ce qu’il y restait d’humeurs et de glaires, ne serait-ce qu’une trace d’humidité, un peu du fluide qui sert de réceptacle à la vie, une seule goutte, et ils ont fait tant d’efforts que cette goutte unique a fini par sourdre et se condenser en eux, rendant la vie possible, alors même qu’ils n’étaient plus qu’à peine vivants.

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Extrait ajouté par Mxlle-Yuuki 2013-03-10T13:03:41+01:00

"Mais les montagnes dissimulent le grand large et se dressent de toute leur masse contre Marcel et ses rêves inlassables. Depuis la cour de l'école primaire supérieure de Sartène, il ne distingue que la pointe du golfe qui s'enfonce dans les terres et la mer ressemble à un grand lac, paisible et dérisoire. Il n'a pas besoin de voir la mer pour rêver, les rêves de Marcel ne se nourrissent ni de contemplation ni de métaphore mais de combat, un combat incessant mené contre l'inertie des choses qui se ressemblent toutes, comme si, sous l'apparente diversité des leurs formes, elles étaient faites de la même substance lourde, visqueuse et malléable, même l'eau des fleuves est trouble et, sur les rivages déserts, le clapotis des vagues exhale un écœurant parfum de marais, il faut lutter pour ne pas devenir inerte soi-même et se laisser lentement engloutir comme par des sables mouvants, et Marcel mène encore un combat incessant contre les forces déchaînées de son propre corps, contre le démon qui s'acharne à le clouer au lit, la bouche pleine d'aphtes, la langue rongée par le flux des sucs acides, comme si une vrille avait creusé dans sa poitrine et dans son ventre un puits de chair à vif, il lutte contre le désespoir d'être sans cesse cloué au fond d'un lit humide de sueur et de sang, contre le temps perdu, il lutte contre le regard las de sa mère, contre le silence résigné de son père en attendant d'avoir regagné, en même temps que ses forces, le droit d'être là, dans la cour de l'école primaire supérieure de Sartène, la vue bouchée par la barricade des montagnes

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Extrait ajouté par myra44 2013-01-24T19:50:24+01:00

Des hommes existent encore, mais leur monde n'est plus.

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