Le Surhumain : Face aux Licans

Elle resta postée ici, sur la chaise, durant de longues minutes, le menton sur ses genoux repliés. Elle se sentait affreusement seule. Elle avait comme l'impression de faillir à la promesse qu'elle s'était faite : tuer Margherita.

Elle y pensait sans arrêt et s'en voulait ne pas réussir à la tenir.

Comment y arriverait-elle ?

Elle se sentait épuisée, ses yeux commençaient à se fermer d'eux-mêmes.

Elle entendit un bruit qui provenait de plus loin dans les arbres. Sa méfiance éveillée, elle quitta lentement sa chaise et se dirigea vers la source du bruit.

Elle entendit le froissement des feuilles, quelque chose d'anormal se passait.

Progressivement, elle se retrouva à l'orée de la forêt. Grâce à sa télékinésie, elle fit apparaître son poignard et s'entailla la paume pour le tremper de sang pur. Trop de précautions n'a jamais été mauvais, se dit-elle. Elle avançait, lentement, dans la forêt, se cachant derrière les arbres. Les bruits de feuilles semblaient avoir disparu, elle s'immobilisa derrière un arbre. La forêt paraissait déserte, Myriam fut rassurée. Elle s'apprêtait à rebrousser chemin lorsqu'une brindille craqua. Quelqu'un la suivait. Elle sentait cette présence derrière elle et serra le poignard davantage dans sa main tremblante. Elle ne bougeait plus. Pas à pas, elle retournait vers la maison et plus aucun bruit suspect ne lui parvenait aux oreilles. Et si elle se téléportait dans sa chambre ? Ce serait risquer la vie des quatre autres occupants de la maison, elle ne pouvait prendre ce risque. Elle s'arrêta pour regarder derrière elle, elle fut projetée contre le tronc d'un arbre d'une telle force qu'elle crut son dos brisé en deux. Elle retomba au sol, les genoux en premier sur ce qui semblait des pierres. Un piège pour l'isoler, pensa-t-elle.

Elle se retrouvait seule devant un adversaire qui paraissait de taille et surtout, inconnu. Elle eut le réflexe de se téléporter derrière un arbre mais fut projetée une nouvelle fois contre un autre. Son adversaire la voyait quoi qu'elle faisait. Alors, elle se mit debout et lança d'une voix forte, déterminée :

– Montre-toi, Lican !

Retentit un rire des plus diaboliques et sournois qu'elle ait entendus dans toute sa vie. Il voulait la pousser à bout. Il la provoquait.

– C'est lâche de vouloir me tuer sans te montrer, tu sais !

Une silhouette s'avança dans la nuit noire. Elle crut reconnaître Dem. La panique s'empara d'elle.