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— Tu… tu crois… que… qu’il y en a combien ?
— Bien trop, on décampe ! commande Kylian en me tirant par le bras pour m’obliger à m’élancer devant lui.
On se précipite vers les escaliers, l’Ange à reculons pour propulser plus aisément des jets d’énergie à tout va.
Je raille :
— Pour un mec qui était à deux doigts de la mort ce matin, je te trouve plutôt en forme.
— T’es un tel nid à emmerdes, Gardienne, qu’avec toi, vaut mieux avoir la convalescence rapide.
Nous atteignons les marches ; à la deuxième, mes chaussettes glissent et je pars en avant. La main de Kylian me rattrape de justesse par les passants de mon jean. Il m’attire contre lui, ouvre ses ailes, saute jusqu’au rez-de-chaussée, puis envoie une nouvelle salve en direction de l’étage. Au bruit, je devine qu’une ou deux bestioles viennent de passer de vie à trépas. Paix à leur âme.
Afficher en entierÀ nouveau incapable de prononcer un mot, je hoche la tête dans un vague murmure. Son index vient caresser les stigmates. Je frissonne. Ma peau devient chair de poule. J’aimerais lui dire d’arrêter. D’aller dormir. Lui rappeler tout ce qui nous attend dans quelques heures. La ramener à la réalité. Je devrais prendre sa main, la repousser. Mais si je la touche, je sais ce qui se passera. À l’intérieur, mes barrières craquent. Je les entends céder à l’appel. L’appel des sens, l’appel de la Terre-Mère.
Gaïa est en train de jouer avec moi.
Elle me tente, irrésistiblement, tout en me remémorant, de sa voix douce et flûtée, les lignes écrites à l’encre noire dans le manuscrit de Rendall. Les lignes dont je refuse de parler à Elisa.
Afficher en entier"Une simple étincelle d'amour suffit à annihiler le sentiment de haine le plus ancré."
Afficher en entier"Je raille :
- Pour un mec qui était à deux doigts de la mort ce matin, je te trouve plutôt en forme.
- T'es un tel nid à emmerdes, Gardienne, qu' avec toi vaux mieux avoir la convalescence rapide. "
Afficher en entierLa chambre, tout en bois clair, est agréablement spacieuse et présente un charme certain : un haut plafond aux poutres apparentes, mansardé au niveau de la salle de bains, une grande fenêtre donnant sur les montagnes enneigées, une table et deux chaises en bois massif, une grande télévision. Le seul inconvénient…
— Tu préfères le lit ou le canapé ?
Bien sûr, je pose la question par pur principe, mais…
— Le canapé te conviendra parfaitement, Sans-Plumes.
Et il ne rigole pas. Pas de tressaillement. Pas de sourire malicieux ni d’éclat coquin dans ses pupilles de chat. Bordel ! Il a vraiment l’air sérieux. Il m’a eue, le salopard ! Dépitée, je jette un œil morne au canapé gris, puis au lit double, dont les draps à la blancheur moelleuse m’appellent irrésistiblement.
— Un problème ? s’enquiert l’Ange.
— Non, mais… euh… Après tout, ce lit est assez grand pour…
— Pas de monstres sanguinaires, pas de souris et on est au chaud. Tu n’as aucune excuse pour qu’on n’ait pas droit à notre espace chacun, cette nuit. Assume ta question.
Il passe devant moi avec un sourire insolent, puis saute sur le lit. Il se laisse tomber dans un soupir satisfait, les bras écartés.
— Mmmh… Un vrai bonheur. Tu ignores ce que tu vas louper, Elisa. Mais je suis sûr que le canapé est très confortable, lui aussi.
Et en plus, il me provoque ouvertement ? Amusé par ma moue colérique, il enfonce le clou en ajoutant :
— Et ouais… Je suis pas un gentil, et encore moins un gentleman. Par contre, je fais l’effort de te laisser la salle de bains en premier, mais dépêche-toi, je pourrais changer d’avis.
— Je te déteste !
— Pour avoir répondu avec franchise à ta question ?
— Va au diable, Kylian !
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