Extraits

« Lui, qui avait rêvé de la gloire des cowboys et de l’ambiance folle des rodéos toute son existence, venait de passer les plus belles fêtes de Noël qui soient. »

« Le compte à rebours était lancé et il espérait bien savourer chaque seconde du sablier pour vivre le rêve de toute une vie. »

« Lui, qui avait toujours adoré Noël et son ambiance entre magie et réalité, devait bien se rendre à l’évidence, celui-ci remportait la palme des réveillons ratés. Le constat s’avérait peu reluisant. Son petit ami venait de le quitter, sous prétexte d’un trop peu d’ambition, et son père avait préféré se soûler avec des inconnus plutôt que de dîner avec lui. On pouvait difficilement tomber plus bas. »

« Erik adorait ces moments de pure liberté où il ne faisait qu’un avec le cheval, mais surtout la nature. Le long de la rivière, entre les troncs des résineux ou au milieu des plaines, il sentait son cœur battre la chamade. Sous une chaleur de plomb ou sur un manteau de neige comme ce jour-là, il appréciait la valse des saisons sur le paysage. Quand il posait les talons sur le sol, il se trouvait toujours ressourcé, qu’importaient les difficultés rencontrées. Rien d’autre ne comptait que la communion entre homme et bête, entre terre et ciel. »

Vidé, il se laissa choir non loin des pattes du cheval sculpté et se perdit dans la contemplation de ce cavalier figé dans le temps. Cet homme représentait tout ce à quoi aspirait Erik. Plus qu’un héros, il était devenu au fil des années un modèle à égaler, puis un fantasme pour l’accompagner dans ses nuits blanches. Sur cette œuvre, Erik percevait plus qu’une simple image du gagnant. Il voyait la force, le courage et la passion de ce cow-boy, marqués à jamais dans la pierre.

Enfin, il releva la tête et reporta son attention sur l’agitation qui venait d’envahir Montalee.

— Oh putain ! s’exclama-t-il, choqué.

Hagard, il se frotta les yeux à plusieurs reprises, peu sûr de comprendre ce qu’il voyait.

Le regard du jeune homme s’accrocha à la pendule qui sonnait vingt heures. La soirée n’était pas trop avancée et il n’avait pas envie de rester seul. Il sortit alors de son logement et, son chapeau toujours enfoncé sur sa tignasse châtain, il marcha jusqu’à la maison de son enfance.