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Il m'arrive parfois d'imaginer un monde sans chiffres. Il n'y aurait alors plus de comptes en banque devant lesquels exister, plus de tic ni de tac au son de nos pas pressés, mais surtout, plus de technologie pour écraser notre Humanité. Oui, la personne qui a inventé les chiffres a oublié que seule la vie pouvait compter.
Afficher en entierÀ sa naissance, l'Humanité découvre le monde avec un regard brillant d'innocence. Elle apprend à marcher car elle écoute son corps. Elle commence à parler parce qu'elle est plusieurs. Elle utilise ses mains pour donner l'amour qui déborde de son cœur, le même qu'elle souhaite recevoir. Elle est fascinée par la grandeur de la nature et la diversité des espèces qu'elle côtoie. Mais petit à petit, l'Humanité grandit. Elle se lasse de la vie. Elle déteste la bulle dans laquelle elle se croit enfermée et elle se torture. Elle se pose des questions sur son existence sans jamais se douter qu'elle est la réponse. Quand elle se dit assez grande pour devenir quelqu'un, elle affirme que pour exister, il faut être au-dessus du reste. Elle néglige la vie d'autrui au point de la détruire. Et si les autres ne se laissent pas faire, elle pousse les portes d'un système où posséder est un gage de supériorité. Elle détruit sa terre natale pour en faire un piédestal. Elle réduit ce qui lui a donné la chance de vivre pour montrer aux autres à quel point elle vit.
Afficher en entierDans un monde où l'ambition se résume au confort et au paraître, mettez la mention INDISPENSABLE sur un prix et les gens passeront leur temps à pédaler pour l'obtenir. Peu importe où ils se rendent, l'important, c'est qu'ils pédalent et que leurs compteurs affichent de plus en plus de chiffres. Pendant ce temps-là, biens installés sur leur trône, les chaussures d'or décident de la direction à prendre.
Afficher en entierIl y a encore des gens pour se dire que, pendant qu'ils regardent les étoiles, quelqu'un d'autre, dans une galaxie lointaine, fait peut-être la même chose. Cette idée est assez réductrice pour mettre l'univers dans une boite à chaussures. Certes, nous sommes les seuls passagers de notre système solaire, mais il existe des milliards d'étoiles comme notre soleil dans une galaxie, et l'univers à lui seul compte une infinité de galaxies. Autant dire que plus d'une planète s'est planté une épine semblable à l'Humanité dans le pied céleste. Alors, quand l'Homme espère qu'une vie existe ailleurs, croit-il vraiment être seul dans quelque chose qui dépasse son entendement ? Je fais peut-être partie de ceux qui ne croient pas à la création divine, mais, les pieds sur terre, la tête dans les étoiles, j'arrive à voir plus loin que mon être. J'admets que si j'existe, alors, ailleurs, l'inconnu peut avoir un nom. »
Afficher en entierPour elle, mon cœur était une blague. Envisager une quelconque relation avec moi, c'était des clowneries.
Afficher en entierNous avons tous la clé qui ouvre la porte sur un monde meilleur, oui, car c'est nous qui l'avons fermée.
Afficher en entierIl y a des personnes qui font commerce de tout, la seule valeur qui leur échappe, c'est celle d'une vie.
Afficher en entierL'Homme est atteint du virus de l'égocentrisme, chaque personne pense être plus importante que les autres. Chacun croit avoir quelque chose de spécial qui le met au-dessus de la pyramide du vivant. C'est une belle connerie qui a entraîné l'individualité exacerbée. On pense être meilleurs, on croit être les seuls à mériter de vivre, on agit comme si tout nous appartenait, même l'avenir des autres. Mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Non, quand une étrange lumière condamne l'Humanité, elle ne fait pas de différence, c'est la même chose pour tous – de l'enfant qui vient de naître jusqu'au président Mondial.
Afficher en entierLa liberté... Nous l'avons désignée de sept lettres, expliquée de quelques mots, puis déguisée de plumes blanches comme si elle ne se limitait qu'à voler. Nous avons été stupides de croire que nous pouvions apprivoiser la seule chose que nous ne pouvions attraper.
Afficher en entierC'est étrange, nous avons déjà cette complicité que seul le temps semble pouvoir créer. Nous ne nous connaissons pas, mais ce n'est pas grave, nous n'avons plus assez de temps pour ça. Si je devais mettre un nom sur ce que nous ressentons à ce moment-là, alors j'appellerais ça « l'amour originel » – à la manière de celui d'Adam et Ève. Et pourquoi pas le qualifier d'un nouveau mot ? Disons.. l'Adève. Oui, ça sonne bien ça, très bien même ! L'Adève, c'est quand l'amour que nous éprouvons est entier comme un bloc de granit, que la vie ne lui a pas cassé de morceaux afin de lui donner une certaine forme, que la conscience ne lui a pas lissé les angles, et que la société n'a pas encore rendu creux. L'Adève, c'est le véritable amour à l'état brut, celui des contes de fées, celui qu'on ne parvient jamais à garder...
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