Commentaire de LyaLecture1997

Une nouvelle lecture bouleversante qui ne m'a pas épargnée, avec un sujet toujours aussi difficile à lire. Je m'étais également effondrée avec un autre ouvrage de l'autrice qui s'intitule « Qu'une parenthèse » traitant du même thème historique ici présent. La même émotion s'est présentée à moi, avec toujours plus de force et d'impact telle une mer en colère et déchaînée.

Nous suivons Helma une jeune institutrice allemande qui va entrer en résistance en découvrant les horreurs des camps de concentration et tous les sévices ainsi que les humiliations dont fait preuve l'armée Allemande vis-à-vis de l'ennemi et de l'étranger trahissant les lois érigées par le peuple Nazi. L'innocence et la vision de notre héroïne principale se voient effondrées devant la réalité qui s'impose à elle.

Dans son aventure de rébellion contre ces cruautés ainsi que ces injustices, elle fait également une rencontre qui va bouleverser sa vie à tout jamais, comme une empreinte indélébile au cœur et à l'âme. Cette rencontre prend la forme d'un jeune homme français du prénom de Philippe qui travaille à la scierie en Allemagne sous le régime STO (service travail obligatoire – travail forcé sous domination nazie). Mais n'est-ce-pas risqué de tomber amoureuse d'une origine étrangère et ennemi à la sienne ?

Je ne saurai décrire à quel point je me suis sentie démunie, triste, révoltée face à la cruauté et la violence psychologique dépeinte dans ce récit. C'est d'un tel réalisme et d'une telle puissance. J'ai eu à plusieurs reprises peur pour Helma et Philippe devant leur amour secret et clandestin. Mais j'y ai ressenti tellement de pureté aussi, un amour comme le leur est le témoin que ce sentiment ne se contrôle pas et qu'on ne choisit pas de tomber amoureux de telle ou telle personne, qu'elle soit étrangère, blanche, noire, métissé, asiatique ou autre.

Cet ouvrage est d'une poésie à la fois mélancolique et romanesque malgré la douleur éprouvée par les événements décrits. C'est ce qui donne de la profondeur et du vécu, comme un livre vivant qui nous dévoile au fil des pages, la saveur amère et sucrée de ce que peut ressentir un cœur esseulé par l'absence de son autre moitié. Les personnages sont construits avec tellement de complexité humaine, que ça en devient compliqué de supporter tout ce qu'ils subissent.

La plume de l'autrice est toujours aussi linéaire, juste et sans exagération. Tout en finesse, subtilité et puissance quand cela est nécessaire. Gaëlle Ausserré sait de quoi elle parle, on ressent très bien qu'il y a de la véritable recherche dans sa façon de manier certains termes et phrases allemandes. C'est un travail d'une qualité remarquable que je salue encore une fois.

Lorsque j'ai eu terminé la dernière phrase de ce récit incroyable, je n'ai pas pu retenir un énorme sanglot et j'en ai encore les larmes aux yeux. J'ai crû mourir noyée par mes pleurs tant la pression ressentie depuis le début de ma lecture s'est évaporée d'un seul coup. Je suis resté cinq minutes assise à extérioriser l'eau de mes yeux qui me brûlait de l'intérieur. On ne peut pas rester insensible face à ce roman qui « Le temps d'un voeu » nous donne l'espoir de jours meilleurs face à la souffrance du monde. Je ne peux que vous conseiller vivement de le découvrir les amis.