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Extrait ajouté par Laurineb94 2021-03-17T06:49:39+01:00

Tout le monde a, localisée dans son amygdale, la faculté d’anticiper le danger quand il est très proche… Enfin, je dis tout le monde mais manifestement, ce n’est pas mon cas. Je semble en être dépourvue.

Des fois, je me dis que l’aménagement de ma boîte crânienne a été faite par un décorateur d’intérieur légèrement excentrique. Je l’imagine avec une moustache ridicule et un accent qui lui fait rouler les « r ».

Je le vois se battre avec l’architecte qui a dessiné mon cerveau sur le modèle standard pour imposer ses extravagances. C’est sûrement le décorateur qui a gagné. Résultat : j’ai zéro instinct de préservation.

À la place, il a dû m’installer la capacité de retenir tous les slogans des publicités que j’ai vues à la télévision. Donc, en arrivant au château, je me rends compte que quelque chose cloche mais je ne m’en inquiète pas.

Au lieu de ça, je franchis tranquillement les grilles en fredonnant le jingle de Haribo (c’est beau la vie, pour les grands et les petits). Je vois pourtant que Georges et Robert sont à leurs postes, au garde à vous, en uniformes.

Alors que, il faut savoir une chose : d’habitude, ces deux-là sont toujours assis sur des chaises longues, à faire la fiesta siesta, jouer aux cartes et/ou fumer. En même temps, ils doivent avoir mille ans à eux deux.

Mais en les apercevant, proprets dans leurs habits d’officiers, je me dis juste que leur décision de faire leur boulot est une bizarrerie de personne âgée. Une sorte de jeu, entre deux pauses clopes, café, caca…

Ou une mini crise d’Alzheimer qui leur aurait fait oublier qu’ils sont deux grosses flemmasses qui passent leurs journées vautrées dans des fauteuils à manger des gâteaux. Et je clos le débat dans mon esprit.

Mes pas résonnent tandis que je me rends aux cuisines. Quand j’ai commencé à travailler ici, je me souviens qu’on m’a dit que c’était le cœur de la maison pour le personnel. Un lieu de convivialité. D’échange.

Personnellement, j’y vais surtout pour les viennoiseries. Le château doit fonctionner comme si le roi pouvait arriver d’une minute à l’autre. Alors, tous les jours, la pâtisserie du village nous livre des paniers.

Pains au chocolat, croissants, religieuses, tartelettes, il y en a pour tous les goûts. Et comme la famille royale n’est pas là et que ce serait bête de gâcher, la nourriture finit dans nos bedaines. Mais ce matin, rien…

Je franchis la porte de l’immense salle dans laquelle il y a toujours tout un attroupement de personnes qui s’échangent les potins du jour et là… Je tombe sur un spectacle auquel je n’aurais jamais pensé assister.

Sarah est en train d’astiquer l’argenterie. Comme moi, Sarah a été embauchée ici il y a neuf ans. Du haut de nos vingt-et-un-ans, on était toutes deux persuadées que ce serait un emploi temporaire. Un job d’été.

Pourtant, les années ont passé et nous travaillons toujours ici. Même si dans le cas de Sarah, son poste s’apparente plus à des congés payés prolongés. Elle passe ses journées à se vernir les ongles et à boire du vin.

Mais ce matin, elle est dans la cuisine, pas du tout débraillée, avec son chiffon à la main, en train de polir délicatement le service royal.

La vision de Sarah en train de faire le travail pour lequel elle est payée fait sûrement partie des signes annonciateurs de l’Apocalypse. Pourtant, est ce que je m’inquiète ? Est-ce que je me pose des questions ?

NON. Bien sûr que non. Je me dis qu’elle doit être ivre.

Le gros sac à main qu’elle ne quitte jamais cliquette toujours du bruit des bouteilles qu’elle vole dans les réserves. J’en conclus qu’elle a commencé à se saouler au champagne plus tôt que d’habitude.

Puisqu’il n’y a ni potin, ni viennoiserie, je me rends à l’étage pour y commencer mon service, sans prêter attention aux grimaces de Sarah. La suite royale doit être immaculée si je veux passer le contrôle qualité.

Avec le recul, je me rends compte que Sarah était parfaitement sobre. Que ses clignements d’yeux dans ma direction étaient sans doute une façon de tenter de m’avertir. C’est clairement l’histoire de ma vie tout cela.

Un peu comme quand je trouve une répartie brillante des mois après qu’une conversation a eu lieu. Mais c’est seulement en poussant la porte de la suite royale que je comprends ce que Sarah essayait de me dire.

Une vingtaine de paires d’yeux se tournent vers moi au moment où j’en franchis le seuil. Mon regard va d’un visage à un autre tandis que je cède lentement à la panique. Car tous ces gens, je les ai déjà vus.

Ils font partie de l’entourage du roi. Je reconnais les membres de son service d’ordre, ses assistants, son secrétaire. Et au milieu de cette foule, j’aperçois Sa Majesté en personne. Son Altesse Aristarkh Vassili Aleksandr Lvov est dans la pièce où je viens d’entrer comme dans un moulin.

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