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Il s'aréveilla à sept heures de l'aube ais resta couché, les yeux ouvers à fixer le plafond qui, très lentement, s'éclaircissait en même temps que le ciel. La lumière pâle qui entrait par la fenêtre était nette et fixe, sans les variations d'intensité dues au passage des nuages. Une belle journée s'aprésentait. C'était mieux ainsi, le mauvais temps ne l'aidait pas. Il serait plus ferme et décidé en expliquant au questeur les raisons de sa démission. Et à ce mot, lui revint à l'esprit un épisode de l'époque où, peu après son entrée dans la police, il n'avait pas encore été affecté à Vigàta. Ensuite, il s'arappela cette fois où... Et cette autre fois que... Et tout d'un coup, le commissaire comprit le pouquoi de cet afflus de souvenirs : on dit que quand quelqu'un est à l'article de la mort, il lui pass devant les yeux, comme dans un film, les moments les plus importants de sa vie. Est-ce qu'il lui arrivait la même chose ? En dedans de lui, est-ce qu'il lui arrivait la même chose ? En dedans de lui, est-ce qu'il considérait sa démission comme une véritable mort ? Il se secoua en entendant la sonnerie du téléphone. Il jeat un coup d'oeil à la montre, il était huit heures et ne s'en était pas aperçu. Sainte Mère, qu'est-ce qu'il avait été longe, le film de sa vie !

Pir que Autant en emporte le vent ! Il se leva, alla répondre.

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Et il pointa le revorber sur Fazio. Mais pour le faire, il détourna son attention de Montalbano. Lequel en avait plein le cul. Il bondit en avant, agrippa le poignet du vieux et le désarma. Mais il ne put éviter le grand coup sur la têt que la vielle lui balança avec la barre de fer. D'un coup, il ne vit plus rien, tomba à genoux et s'ébanouit.

C'était sûr, il était passé de l'ébanouissement au sommeil parce que, quand il s'aréveilla dans son lit et regarda le réveil, il était onze heures et demie. La première chose qu'il fit, ce fut un éternuement, et ensuite un autre et un autre encore. Il s'était arfroidi et la tête lui faisait très mal. Dans la cuisine, il entendit la voix d'Adelina, la bonne.

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La mélancolie, le commissaire avait deux systèmes éprouvés pour la combattre : le premier consistait à se fourrer au lit en se couvrant jusque par-dessus la tête ; le second à se faire une grande bouffe.

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Cependant, on voyait des images de corps de noyés, des bras qui pendaient, inertes, de têtes renversées en arrière, de minots enveloppés dans des couvertures inutiles qui ne pourraient réchauffer la mort, de visages bouleversés de sauveteurs, de courses éperdues vers les ambulances, d'un prêtre agenouillé qui priait. Bouleversant. Oui, mais bouleversant pour qui ? se demanda le commissaire. A force de les voir, ces images si différentes et si semblables, lentement, on s'y habituait. On les regardait, on disait "les pôvres" et on continuait à manger les spaghettis aux praires.

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Il était encore trop tôt pour se replier à Marinella, mais il préféra quand même y aller sans passer d'abord par le bureau. La véritable rage qui écumait en lui faisait bouillir son sang et lui avait sûrement procuré quelques degrés de fièvre. Mieux valait qu'il trouve moyen de l'exprimer seul, cette rage, sans la faire retomber sur ses hommes du commissariat en saisissant le premier prétexte. La première victime fut un vase de fleurs que quelqu'un lui avait offert et qui lui avait été tout de suite antipathique. Brandi vers le ciel à deux mains, le vase fut balancé à terre avec satisfaction et l'accompagnement d'un vigoureux juron. Avec ce grand choc, ébahi, Montalbano dut constater que la vase n'avait pas même été légèrement fêlé.

Est-ce possible ? Il se baissa, le prit, le souleva, le relança de toute ses forces. Rien. Et pas seulement : un carreau du sol s'était fendu. Est-ce qu'il allait se démolir la maison pour détruire ce maudit vase ? Il alla à la voiture, ouvrit la boîte à gants, en retira le pistolet , revint dedans la maison, sortit sur la véranda après avoir pris le vase, marcha sur la plage, arriva au bord de la mer, posa la vase dans le sable, recula d'un dizaine de pas, ôta la sûreté, visa et tira et manqua !

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