Le Vase étrusque
Auteur
- Prosper Mérimée (Écrivain)
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extrait
"Auguste Saint-Clair n’était point aimé dans ce qu’on appelle le monde ; la principale raison, c’est qu’il ne cherchait à plaire qu’aux gens qui lui plaisaient à lui-même. Il recherchait les uns et fuyait les autres. D’ailleurs il était distrait et indolent. — Un soir, comme il sortait du Théâtre-Italien, la marquise A*** lui demanda comment avait chanté mademoiselle Sontag. « Oui, madame, » répondit Saint-Clair en souriant agréablement et pensant à tout autre chose. On ne pouvait attribuer cette réponse ridicule à la timidité, car il parlait à un grand seigneur, à un grand homme, et même à une femme à la mode, avec autant d’aplomb que s’il eût entretenu son égal. — La marquise décida que Saint-Clair était un prodige d’impertinence et de fatuité.
Madame B*** l’invita à dîner un lundi. Elle lui parla souvent ; et, en sortant de chez elle, il déclara que jamais il n’avait rencontré de femme plus aimable. Madame B*** amassait de l’esprit chez les autres pendant un mois, et le dépensait chez elle en une soirée. Saint-Clair la revit le jeudi de la même semaine. Cette fois, il s’ennuya quelque peu. Une autre visite le détermina à ne plus reparaître dans son salon. Madame B *** publia que Saint-Clair était un jeune homme sans manières et du plus mauvais ton.
Il était né avec un cœur tendre et aimant ; mais, à un âge où l’on prend trop facilement des impressions qui durent toute la vie, sa sensibilité trop expansive lui avait attiré les railleries de ses camarades. Il était fier, ambitieux ; il tenait à l’opinion comme y tiennent les enfants. Dès lors, il se fit une étude de supprimer tous les dehors de ce qu’il regardait comme une faiblesse déshonorante. Il atteignit son but, mais sa victoire lui coûta cher. Il put cacher aux autres les émotions de son âme trop tendre ; mais, en les renfermant en lui-même, il se les rendit cent fois plus cruelles. Dans le monde il obtint la triste réputation d’insensible et d’insouciant ; et, dans la solitude, son imagination inquiète lui créait des tourments d’autant plus affreux qu’il n’aurait voulu en confier le secret à personne.
Il est vrai qu’il est difficile de trouver un ami !"
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Cette courte nouvelle d'à peine quarante pages est simple à lire, rapide et claire. Le style de l'auteur n'est pas vraiment recherché et l'histoire en elle-même reste également très simple: une histoire de jalousie qui tourne mal. A la première lecture, j'ai été un peu déçue, parce que quelqu'un m'avait dit que cette nouvelle était super, et du coup, j'avais placé la barre un peu haut... J'ai trouvé que l'histoire n'était qu'un moyen de passer une heure à lire sans s'ennuyer pour autant, et je l'aurais placé en liste "Lu aussi". Pourtant, lorsque je l'ai lu une deuxième fois afin d'en faire une fiche de lecture, j'ai laissé de côté mes déceptions pour me concentrer sur certaines phrases assez belles, mais rares (dommage). De plus, j'ai pu voir l'histoire sous un nouveau jour: ce n'est plus seulement quelque chose de banal, c'est aussi quelque chose de tristement ironique: c'est un vase étrusque Spoiler(cliquez pour révéler)qui cause la mort d'Auguste Saint-Clair, alors que sa jalousie était basée sur de fausses déclarations. C'est à cause de ce vase que son histoire d'amour avec Mathilde va être bouleversée et rompue. En cela, je trouve que la nouvelle gagne en complexité et en sensibilité, choses qui lui valent maintenant une place dans "liste de bronze".
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Date de sortie
Le Vase étrusque
- France : 2006-01-26 - Poche (Français)
Activité récente
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Editeurs
Résumé
Auguste Saint-Clair, jeune, fier et ambitieux, est aussi doté d’une extrême sensibilité. Il est amoureux de Mme de Coursy, une jeune veuve séduisante et pleine d’esprit. Mais le doute et la jalousie le rongent. Il la soupçonne d’entretenir une liaison avec un certain Massigny. Mme de Coursy semble en effet beaucoup tenir à un vase que lui a offert ce dernier. Thémines, un ami d’Auguste, nourrit sa suspicion et l’encourage à se méfier, au point qu’Auguste se montre très désobligeant avec lui. Thémines n’oubliera pas l’affront. Et, malgré la preuve d’amour que lui témoigne Mme de Coursy en brisant le vase en sa présence, il devra affronter Thémines en duel…
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