Le Ventre de la déesse

Leur déduit consommé, Terne et Yana reposaient dans les bras l'un de l'autre. Contre sa joue, le jeune homme pouvait sentir l'odeur sucrée de son sein gorgé de lait et, à son oreille, les battements de son cœur. Sa main glissa de la cuisse jusqu'au ventre, s'immobilisant, explorant à l'occasion, la paume encore frémissante de désir. Quand Yana la couvrit de la sienne, Tern leva les yeux pour échanger avec elle un regard ruisselant de tendresse, dépourvu de toute frayeur. Il déposa un baiser sur le sein gonflé de vie, encore émerveillé d'être là, dans les bras de Yana, quand dehors hurlait le vent tel un loup affamé.

Une heure plus tôt, il escaladait la colline, le visage fouetté par le vent et la pluie. Il avait voulu s'assurer que Yana était bien installé alors que se préparait la première tourmente de l'hiver. Poussant la lourde barre de bois qui condamnait la porte, il était précipitamment rentré à l'intérieur afin de se mettre à l'abri.

Yana faisait ses ablutions au-dessus d'une cuvette. En l'entendant arriver, elle s'était redressée, ses longs cheveux pendant sur ses seins lourds dénudés. Immobile, l'expression à peine choquée, elle avait observé quelques instants de silence puis s'était avancée, souriante, une flamme au fond des yeux. Tern l'avait prise dans ses bras et l'avait longuement embrassée dans les cheveux, sur le front, le cou et les seins, avant de la soulever de terre et de la coucher près du feu. Leur étreinte avait été profonde, silencieuse, sorte de quête désespérée où chacun puisait dans l'autre plus de chaleur qu'il en avait escompté.