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Extrait ajouté par dreamygirl 2023-02-10T09:12:51+01:00

C’était un après-midi caniculaire, au mois d’août. La chaleur était si intense que la brise qui s’engouffrait par les vitres baissées rafraîchissait à peine l’habitacle. Albin avait retiré sa casquette et laissait pendre son bras par la fenêtre, évitant d’effleurer la carrosserie pour ne pas se brûler.

– On en a encore pour longtemps ? demanda-t-il de nouveau à Gustaf.

Ce dernier se contenta de grogner, ce qu’Albin interpréta comme une invitation à consulter lui-même la carte s’il était si curieux. Il l’avait déjà fait. Ils roulaient vers une ville qu’Albin ne connaissait pas, une ville trop petite pour posséder un hôpital ou même un poste de police. À peine plus grande qu’un village.

Silvertjärn.

Qui avait entendu parler de Silvertjärn ?

Il était sur le point de demander à Gustaf s’il y était déjà allé, mais ravala sa question. Gustaf était du genre tai- seux, même dans des circonstances favorables. Albin l’avait bien compris. Depuis près de deux ans qu’ils travaillaient ensemble, Albin n’avait jamais réussi à lui faire prononcer plus de deux mots d’affilée.

Gustaf ralentit, jeta un coup d’œil à la carte placée entre les deux sièges et prit un virage serré vers la gauche. Il s’engagea sur un chemin de gravier qu’Albin avait à peine remarqué entre les arbres. Albin fut précipité vers l’avant et manqua de lâcher sa casquette.

– Tu crois qu’on va trouver quelque chose par là ? s’enquit-il.

Il s’étonna que Gustaf ouvre la bouche et lui réponde.

– Aucune idée.

Encouragé par ces deux mots, Albin continua :

– On aurait surtout dit deux rigolos qui avaient un peu trop bu. Je suis sûr qu’on se déplace pour que dalle. Le chemin était étroit et inégal, Albin dut se crampon- ner pour ne pas décoller de son siège à chaque cahot. De part et d’autre de la voiture s’élevaient de grands arbres. Il ne distinguait qu’une mince bande de ciel, d’un bleu si ardent qu’il lui brûlait les yeux. Le trajet lui sembla durer une éternité.

Puis la forêt s’éclaircit.

La bourgade ressemblait comme deux gouttes d’eau à la petite ville industrielle où Albin avait passé son enfance. Sans doute y avait-il une mine ou une usine qui employait tous les hommes. L’endroit était agréable avec ses maisons en rang d’oignons, sa rivière qui serpentait entre les bâtisses et son église en crépi blanc qui dominait les toits et semblait luire dans le soleil du mois d’août.

Gustaf freina d’un coup sec. La voiture s’arrêta.

Albin se tourna vers lui.

De profonds sillons lui barraient le front. Ses joues tombantes et mal rasées lui donnaient un air désemparé.

– Écoute, dit-il à Albin.

Quelque chose dans sa voix le fit s’immobiliser et tendre l’oreille.

– Je n’entends rien.

Il n’y avait pas un bruit, hormis le ronron du moteur. Ils s’étaient arrêtés au beau milieu d’un carrefour. Il n’y avait rien de spécial. À droite, une maison jaune au perron décoré de fleurs à moitié flétries ; à gauche, une autre quasiment identique, mais rouge avec des pignons blancs.

– Justement.

Au ton insistant de son collègue, Albin comprit ce qu’il voulait dire.

Il n’y avait rien à entendre. Le silence était total. Il était 16 h 30 un mercredi de la fin de l’été dans un village au milieu des bois. Pourquoi ne voyait-on pas d’enfants jouer dans les jardins ? Ou des jeunes femmes prenant l’air devant leur porte, les cheveux plaqués sur leur front luisant de sueur ?

Albin jeta un regard à la ronde sur les rangées soignées de maisons. Toutes bien entretenues. Toutes closes.

Il n’y avait pas âme qui vive, où qu’il posât les yeux.

– Où sont-ils tous passés ? demanda-t-il à Gustaf.

La ville ne pouvait pas être complètement déserte. Les gens devaient bien être quelque part.

Gustaf secoua la tête et appuya de nouveau sur l’accélérateur.

– Ouvre l’œil, intima-t-il.

Albin déglutit avec difficulté. Sa gorge était râpeuse, il la sentait sèche, serrée. Il se redressa sur son siège et remit sa casquette.

La voiture roulait. Le silence lui semblait aussi oppres- sant que la chaleur. La sueur perlait dans son cou. Quand la place du village apparut devant eux, Albin éprouva un intense soulagement. Il montra du doigt la silhouette dressée au beau milieu de l’espace ouvert.

– Regarde, Gustaf. Il y a quelqu’un.

Peut-être Gustaf avait-il une meilleure vue que lui ; ou ses longues années dans la police lui avaient conféré un flair qu’Albin n’avait pas encore. Toujours est-il que Gustaf arrêta la voiture avant de s’engager sur la place, ouvrit sa portière et descendit.

Albin resta à l’intérieur, appréhenda la scène par bribes. D’abord, il pensa : Voilà quelqu’un de très grand.

Puis :

Non, ce n’est pas un géant, c’est une personne qui étreint un réverbère. Comme c’est étrange !

Toutes les pièces du puzzle ne s’assemblèrent que lorsque la pestilence s’insinua par les vitres baissées. Albin ouvrit la portière et sortit en titubant, espérant échapper à l’odeur, mais elle était encore plus forte à l’extérieur. Une émanation douçâtre, rance, écœurante ; de la chair pourrie, fermentée, abandonnée de longues heures durant aux rayons du soleil.

Ce n’était pas une personne embrassant un réverbère. C’était un corps ligoté à un pieu grossièrement taillé. De longs cheveux raides dissimulaient le visage – par pitié pour l’observateur – mais de grosses mouches rampaient sur les bras et les jambes boursouflés. Les cordes qui liaient le cadavre au pilori lacéraient la chair molle et spongieuse. Les pieds étaient noirs. Impossible de voir si c’était dû à la pourriture ou au sang qui s’était écoulé et avait coagulé en larges flaques autour du poteau.

Albin ne fit que quelques pas avant de se plier en avant et de rendre son déjeuner sur le pavé.

Lorsqu’il leva la tête, il vit que Gustaf était quasiment arrivé à hauteur du corps. Il se tenait à quelques mètres et l’observait.

Gustaf se retourna et regarda son collègue qui s’essuyait la bouche en se redressant. Des rides aussi profondes que chez un chien de Saint-Hubert couraient autour de ses lèvres, expression à la fois d’un dégoût et d’une terreur pure.

– Qu’est-ce qui a bien pu se passer ici, bon sang ? demanda-t-il, sur un ton stupéfait.

Albin n’avait pas de réponse. Il laissa le silence de la ville déserte s’installer.

Mais là, dans la quiétude, il entendit soudain quelque chose. Un bruit faible, lointain, mais reconnaissable entre mille. Albin, l’aîné d’une fratrie de cinq, avait grandi dans un appartement où les enfants partageaient la même chambre. Il l’aurait identifié n’importe où.

– Mais qu’est-ce que... marmonna Gustaf en se tour- nant vers l’école de l’autre côté de la place. Au deuxième étage, une fenêtre était ouverte.

– On dirait un bébé, dit Albin. Un nourrisson. Puis l’odeur prit le dessus et il vomit de nouveau.

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Extrait ajouté par Naheiko 2021-01-21T12:31:36+01:00

Robert, la main plaquée sur la bouche, me suit. Ses gestes sont imprécis, comme anesthésiés, le choc inscrit sur son visage en grandes lettres muettes.

- Elle avait raison, grondé-je entre des lèvres engourdies. Vous aviez raison. Nous ne sommes pas seul ici.

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Extrait ajouté par Naheiko 2021-01-21T12:31:27+01:00

- Il y avait quelqu'un, dit-elle en tournant la tête vers l'école.

- Où ? s'enquiert Robert. Dans le bâtiment ?

Emmy secoue la tête, effleure la taille de Robert et s'approche de lui.

- Non. Au beau milieu de la place. Devant la camionnette.

Sa voix est frêle, éraillé. Je crois d'abord qu'elle trahit de l'irritation ou du sarcasme, mais je comprends bientôt. C'est de la peur.

Elle a peur.

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Extrait ajouté par Jean-Bernard 2020-11-10T10:44:42+01:00

Un grésillement, un son strident, m’arrache à ma somnolence.

Je me redresse, cligne des yeux. Tone coupe la radio. Le crépitement cesse, remplacé par le ronronnement étouffé du moteur et le silence confiné de l’habitacle.

– Qu’est-ce que c’était ?

– La radio fait des siennes depuis quelques kilomètres. On est passé du rock de papy à du rock dansant… Et maintenant ces grésillements.

– Ça doit être le début de la zone blanche.

Je sens l’excitation monter dans mon ventre. Je sors mon mobile de ma poche : il est plus tard que je ne le pensais.

– J’ai encore du réseau, mais ça capte mal. Je vais mettre à jour nos statuts une dernière fois avant qu’on soit coupés du monde.

Je me connecte sur Instagram et j’immortalise la route qui s’étire devant nous, baignée de la lumière dorée du couchant.

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