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Parfois lorsque cette impression de solitude s'emparait de lui, quand il avait la nostalgie de quelque chose... de quoi, il ne le savait pas bien... il lui venait souvent à l'esprit qu'il regrettait les Collines d'Ombre, un endroit où il n'était jamais allé. Drôle ! Comment pouvait-on regretter un endroit qu'on n'avait jamais vu ? Babylone, fin de la ligne.
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Russel Perry est au salon, dans son cercueil, offert à la vue de tous. C'est toujours du salon que les Perry sont emmenés au cimetière. Au salon qu'on les baptise, qu'on les fiance, qu'on les marie : morts, ils sont exposés au salon. Il en a toujours été ainsi : les stores baissés, le cercueil sur des tréteaux couverts de drap noir, retenu par des cordons et des glands ; avec des soupirs, des chuchotements, semblables à des ombres, des silhouettes se glissent sans bruit dans la pièce pour pleurer, pour s'abandonner à des regrets ou parfois, secrètement, savourer la mort, posant des lèvres chaudes sur la chair froide et rigide en un dernier adieu.
Afficher en entierAlors que je leur ai dit, leur dis depuis des années que je m'appelle Holland, Holland William Perry. Mais on est comme ça, ici, à Babylone. A propos, Mlle Degroot a connu grand-maman Perry quand on l'a envoyée ici, vous voyez qu'elle doit être probablement vieille, étant déjà là à l'époque. Alors je reste dans mon coin. Surtout, j'aime observer les autobus de la ligne de la Colline de la vallée qui terminent leur course au carrefour et font demi-tour. Oh ! oui, on a supprimé les trams, il y a des années déjà, mais à part ça rien n'a beaucoup changé. C'est toujours le bout de la ligne.
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