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Ariel savait que ses propres regrets étaient bien plus profonds. Elle n’avait pas appelé Ty pour qu’il vienne en aide à Haylee. Elle avait compris qu’il était trop tard, lorsque la brume s’était infiltrée en tourbillonnant dans sa salle de classe et que la vision fantomatique de son élève lui était apparue. Comme tant d’autres qu’Ariel avait pu voir depuis toutes ces années… Des fantômes
Afficher en entierDéjà, il sortait son téléphone portable et composait le numéro de l’hôpital. Ty refusa la civière qu’on lui proposait, préférant marcher jusqu’à l’ambulance. Tandis qu’il s’éloignait, il traversa sans le savoir le brouillard et le corps diaphane d’Haylee. Au bout de quelques mètres, il chancela un instant, avant de reprendre son chemin. Ariel ne put retenir un petit gémissement plaintif
Afficher en entierUn simple regard lui suffit pour avoir la réponse à sa question. L’officier était debout aux côtés de David ; ses cheveux noirs étaient en bataille, il avait le visage tuméfié et son T-shirt était maculé de sang
Afficher en entierAriel avait abandonné sa propre Jeep un peu plus bas dans la rue et parcouru à pied le chemin jusqu’à la maison. Celle-ci, située en bordure d’une zone commerciale, n’était entourée que de magasins et d’entrepôts, avec une poignée de pavillons locatifs çà et là. Aucun arbre. Aucune pelouse. Aucun jardin où un enfant aurait pu jouer. Ariel s’était glissée sous le ruban de la policequi ceignait la propriété. Contrairement aux autres, elle n’avait pas besoin de courir dans tous les sens pour essayer de comprendre ce qui s’était passé. Avant même d’être arrivée, elle savait qu’il était trop tard.Tandis qu’elle refoulait les larmes qui lui montaient aux yeux, la brume s’épaissit et la lumière se concentra autour de la petite fille, dont l’image commençait à s’estomper. Ariel tendit la main, comme pour la retenir, l’empêcher de partir. D’une voix voilée par l’émotion, elle chuchota le nom de l’enfant : « Haylee…
Afficher en entierEvidemment, l’officier avait appelé David. C’était son meilleur ami depuis l’enfance — c’est du moins ce que les deux hommes lui avaient affirmé. Elle ne les connaissait pas depuis très longtemps. Juste assez pour tomber amoureuse de David
Afficher en entierMyra ne prit pas la peine de se tourner vers la fenêtre. Elle avait déjà vu les lumières arriver au cours d’une vision. C’est pour cela qu’elle avait dissimulé leur caravane dans un champ de maïs. Mais ils avaient réussi à la trouver. A les trouver. Elle contempla ses enfants pour graver leur visage dans sa mémoire et pria pour leur avenir. Chacune d’entre elles connaîtrait un grand amour, comme elle ; tout ce qu’elle pouvait espérer était que le leur durerait. Qu’elles combattraient leur destin, pour déjouer le mal qui les suivait à la trace, comme elle-même aurait dû le faire si elle avait été plus forte
Afficher en entierElle s’empara en premier de la main d’Elena, àprésent presque aussi grande que la sienne, forte et habile, à l’image de la jeune fille. Elle surmonterait toutes les épreuves… du moins, Myra l’espérait. Elle laissa tomber l’étoile dans la paume d’Elena et referma sa main sur l’amulette d’étain. Le regard bleu se posa sur elle, sans ciller. Aucune question dans les yeux de son aînée, seulement des certitudes. A douze ans, elle avait déjà vu trop de choses dans des visions identiques à celles de sa mère. Elena n’en avait jamais parlé, mais Myra savait
Afficher en entierParfois, lorsqu’elle croyait en la réincarnation, elle était certaine d’être cette femme, avec ses souvenirs et ses pouvoirs. La plupart du temps, cependant, Myra ne croyait en rien. Accepter sa propre réalité était déjà bien assez douloureux comme ça. Ce soir-là, pourtant, elle devait faire preuve de courage. Il lui restait une dernière chance de protéger ses enfants, elle qui, de si nombreuses fois, n’avait pas été à la hauteur. Ses filles ne connaîtraient pas la même vie de misère que leur mère. Elles ne finiraient pas comme elle, femme poussée au désespoir par ses peurs
Afficher en entierMême les paupières closes, elle voyait David aussi clairement que si elle avait levé les yeux vers lui. Elle n’était pourtant pas petite, avec son mètre soixante-quinze, mais David dominait la plupart des gens. Il ressemblaità un Viking, pas tant à cause de ses cheveux blonds et de ses yeux sombres, que de son attitude conquérante. Peut-être à un cavalier noir, car il était entièrement vêtu de noir ce jour-là — veste en cuir noire, chemise de soie noire et pantalon noir
Afficher en entierLa petite fille. Avec ses grands yeux noirs et ses longues boucles brunes qui tombaient souplement, encadrant son pâle visage et ses frêles épaules. Elle avait mis une petite robe jaune, sa préférée, pour aller à l’école. A cette heure, elle aurait d’ailleurs dû s’y trouver, sagement assise dans la classe de CE2 d’Ariel. Pourtant, elle flottait doucement dans les airs, devant la maison délabrée, non loin du trottoir où étaient garées les voitures de police et l’ambulance qui barraient la rue
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