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Lorsque j'ai commencé à travailler comme artiste maquilleuse indépendante, il était presque impossible de trouver des livres sur le maquillage professionnel. Si l'offre s'est améliorée depuis, les ouvrages de qualité restent rares et peu accessibles. Après avoir exploré en vain d'innombrables librairies à la recherche du manuel idéal, j'ai finalement décidé d'écrire mon propre guide. Le concept était simple : je voulais décrire des leçons complètes de maquillage, étape par étape, accompagnées de conseils de professionnels et illustrées de belles photos. En somme, je voulais un ouvrage de référence exhaustif destiné à toutes les personnes qui s'intéressent à la beauté.
Les femmes sont souvent intriguées, voire déconcertées, par les cosmétiques, et beaucoup aimeraient en savoir plus sur l'art de magnifier un visage. Au fond, elles cherchent toutes la même chose : se sentir belles tout en restant elles-mêmes. Pour tenter de répondre à ce désir universel, j'ai créé, dès l'âge de douze ans, le «look naturel» qui m'a rendue célèbre. Au collège, j'utilisais la poudre bronzante de ma mère et me tapotais les joues, le front, le nez et le menton, jusqu'à avoir vraiment l'air de rentrer de vacances. J'appliquais aussi son rouge à lèvres puis l'essuyais soigneusement. Je voulais que les autres me disent que j'étais jolie, mais pas qu'ils voient le maquillage.
Des années plus tard, devenue artiste maquilleuse, j'ai beaucoup appris des plus grands professionnels. Ma première réalisation consistait en un savant mélange de look nature et de touches de couleur audacieuses. J'ai travaillé avec George Newell qui faisait de belles peaux pâles, des lèvres rouges très «années 80», des joues couleur bronze et des yeux sombres. Ce n'était pas mon style, mais son talent était immense et il m'a transmis un savoir unique. J'ai également étudié sous l'égide de Linda Mason, artiste renommée pour son utilisation abstraite des couleurs. Elle m'a poussée dans mes retranchements et à oser l'inattendu. Enfin, j'ai découvert le travail de celle qui devint mon mentor, Bonnie Maller, responsable maquillage pour Bruce Weber et pour toutes les publicités de Perry Ellis, Calvin Klein et Ralph Lauren. Son style était très nature, elle avait le même sens de l'esthétique que moi. Cette rencontre a changé ma vie. Son maquillage, toujours soigné et naturel, a beaucoup contribué à faire émerger mon propre style.
Ainsi, à mes débuts, j'étais une véritable éponge, apprenant des autres puis multipliant moi-même les expériences pour voir ce qui me plaisait. Avec le recul, je pense que cette époque a remplacé toutes les formations académiques et tous les diplômes possibles. Je lisais et étudiais tout ce que je pouvais trouver sur la mode, j'essayais de recréer les looks... J'ai d'abord assisté des artistes maquilleurs, puis j'ai commencé à diriger ma propre équipe.
Lorsqu'on vous embauche pour un défilé de mode, vous rencontrez le créateur, et parfois même le styliste, pour discuter du look qu'ils ont en tête et si possible faire un essai sur un mannequin. Le maquillage doit être à la fois esthétique et assorti aux vêtements. Je m'essayais par exemple à appliquer de l’anticernes sur les lèvres pour obtenir une bouche pâle valorisant des yeux charbonneux à la Brigitte Bardot, ou au contraire à peindre des lèvres roses éclatantes pour réveiller des yeux très peu maquillés. Je me souviens aussi avoir utilisé sur la bouche un crayon pour les yeux, lançant ainsi la mode des lèvres marron.
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