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- Que faites-vous là, enfants, à vous bouder, au lieu de mettre à profit la nuit et la solitude ? Vous attendez sottement la fin de la semaine pour vous aimer librement ? Ne savez-vous pas que le mariage, c'est la peine, la misère, le souci des enfants et les jours sans pain? Allons, allons innocents que vous êtes ! Dès le lendemain du mariage, vous pleurerez, si vous ne vous battez point ! Vous voyez bien que déjà, en voulant parler d'avenir et d'économie, vous n'avez pu vous entendre ! La vie est sotte et misérable, ne vous y trompez pas ; il n'y a de bon que l'oubli du devoir et le plaisir sans contrainte. Aimez-vous à présent, car, si vous ne profitez pas de l'heure qui se présente, vous ne la retrouverez plus et vous connaîtrez de votre union que les coups et les injures, des fleurs de la jeunesse que les piquerons et la folle graine.
Afficher en entierLà où règne la paix, la guerre, la peste ou le désespoir ont passé, terribles, à une époque quelconque de l’histoire des hommes. Le blé qui pousse a le pied dans la chair humaine dont la poussière a engraissé nos sillons. Tout est ruine, sang et débris sous nos pas, et le monde fantastique qui enflamme ou stupéfie la cervelle du paysan est une histoire des temps passés. (…) Le paysan est donc, si l’on peut ainsi dire, le seul historien qui nous reste des temps anté-historiques. Honneur et profit intellectuel à qui se consacrerait à la recherche de ces traditions merveilleuses de chaque hameau qui, rassemblées ou groupées, comparées entre elles et minutieusement disséquées, jetteraient peut-être de grandes lueurs sur la nuit profonde des âges primitifs.
Afficher en entierLe Berry, couvert d'antiques débris des âges mystérieux, de tombelles, de dolmens, de menhirs, et de mardelles, semble avoir conservé dans ses légendes, des souvenirs antérieurs au culte des druides : peut-être celui des Dieux Kabyres que nos antiquaires placent avant l'apparition des Kimris sur notre sol. Les sacrifices de victimes humaines semblent planer, comme une horrible réminiscence, dans certaines versions . Les cadavres ambulants, les fantômes mutilés, les hommes sans tête, les bras ou les jambes sans corps, peuplent nos landes et nos vieux chemins abandonnés.
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