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Commentaire ajouté par pwachevski 2022-08-26T15:22:09+02:00

Les livres de Jean-Christophe Grangé partagent tous cette même écriture fluide, ce style catchy et ce rythme endiablé qui font qu'on y plonge très facilement, qu'on les lit rapidement et avec plaisir - celui-ci ne fait pas exception. Mais ils partagent aussi un goût pour des thématiques un peu tirées par les cheveux, par moment même à la frontière avec le fantastique, ce qui vient parfois mettre un peu à mal la crédibilité de l'intrigue - ce livre ne fera pas exception non plus.

Commençons par le positif : j'ai trouvé le livre intrigant dès sa première page. Pas besoin de lire 100 pages de mise en situation, on est tout de suite dans le bain. D'une part, on suit Anna, un personnage avec lequel on est immédiatement en empathie : on se questionne avec elle, on a envie comme elle de comprendre ce qu'il se passe, qu'est ce qu'il lui est arrivé. D'autre part on a Paul, ce policier avec trois crimes horribles à résoudre, là aussi, on ne reste pas de marbre, on veut comprendre. L'enquête avance relativement bien, on ne s'enlise pas, on a régulièrement de nouvelles informations et révélations qui viennent tenir le lecteur en haleine. Bref, des débuts vraiment très prometteurs.

Je trouve aussi le livre assez intelligemment écrit. On arrive à traiter d'énormément de thèmes, de la manipulation mentale à la Turquie, en passant par le terrorisme et la chirurgie esthétique, et on créée une vraie cohérence dans cela, chaque thème amènera de façon logique le suivant. Et à chaque fois, on fera preuve du bon didactisme, pour donner le bon niveau d'information au lecteur, pour lui permettre de suivre, mais sans casser le rythme du récit non plus. Je ne savais par exemple rien de cette organisation que sont les Loups Gris avant de commencer, le livre vous donne vraiment toutes les clés pour comprendre. On arrive aussi très bien à exploiter le contexte de l'époque. Le livre a été écrit en 2002, il retranscrit bien le contexte un peu paranoïaque qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001, mais sans trop en faire non plus, et surtout en gardant un ton modéré et du recule.

Mais cette intelligence n'empêche pas les "à peu près", les incohérences et les situations trop belles pour être vraies. Ça en étonnera peut-être certains, mais ce n'est pas le programme expérimental dont fait l'objet Anna qui m'a dérangé, car pour le coup, j'ai trouvé qu'on a soigné sa description, qu'on a essayé de le justifier "scientifiquement", un peu à la façon d'un auteur de SF. On va aussi chercher de la référence plus historique, comme le programme MK-Ultra, qui est un vrai programme de la CIA, donc à partir de là, la fiction semble beaucoup moins déconnante. J'irais pas jusqu'à dire que c'est crédible médicalement parlant (en vrai, j'en sais absolument rien) mais j'accepte d'être bonne cliente sur ce point, car si je ne le suis pas, c'est tout le livre qui tombe à l'eau.

Par contre, tout ce qui englobe ce programme, ce qui donne corps à l'histoire, ces situations, parfois du quotidien, qu'on pourrait tous vivre, nous, dans nos vies banales et bien rangées, tout cela sonne souvent assez faux. Genre appeler un médecin qu'on ne connaît pas, lui dire "j'arrive dans 2 minutes j'ai un truc à vous demander" et être accueillit à bras ouvert, même pas besoin de passer par la salle s'attente pendant 3 heures. Ou aller aux urgences, demander à faire un scanner alors qu'on a l'air en parfaite santé, et qu'on nous dise "ok pas de soucis". Non, alors dans la vraie vie, des gens qui ont vraiment besoin d'un scanner attendent parfois des mois... Côté procédure policière, quelques facilités aussi, là aussi on a un peu trop le syndrome je débarque chez quelqu'un à l'improviste et en pleine nuit, et ça ne lui pose apparemment aucun problème.

Et puis on en parle aussi de ces situations louches, qui puent à 3 kilomètres, mais à côté desquelles passent lamentablement les personnages ? Spoiler(cliquez pour révéler)Le plus gros étant cet heureux hasard qui fait que Sema, supposée être une paysanne du fin fond de la Turquie, arrivée illégalement en France quelques mois plus tôt, pour travailler sous terre dans un atelier clandestin, avec d'autres turques, et sans jamais côtoyer un français, parle miraculeusement un français parfait, sans même le début d'une pointe d'accent. Sans mettre le doigt sur la vérité, quand j'ai lu ça je me suis instantanément dit que c'était IMPOSSIBLE qu'une personne qui a ce parcours de vie, cette situation, maîtrise à ce point une langue étrangère (j'ai fait 12 ans d'anglais à l'école, et même si je n'ai pas un mauvais niveau, je prétend ni être bilingue ni avoir un accent natif !) ; que ce personnage nous cache quelque chose, qu'elle n'est pas ce qu'elle prétend être. Et pourtant tous les autres personnages, du flic lambda au super directeur de l'anti-terrorisme supposé avoir un sacré flair, en passant par des médecins, personne ne semble tiquer là dessus. C'est juste lunaire pour moi. Et plus tard, quand on comprends qui est vraiment Sema, s'est à son état de choc qu'on a plus de mal à comprendre, alors qu'elle a été justement entrainée pour ces situations extrêmes.

Au début de ma lecture, la somme de ce que j'aimais dans le livre me permettait de passer outre ces petites incohérences, qui n'entachaient pas la globalité du texte à mon sens. Mais à un moment, ça commençait vraiment trop à s’empiler pour moi et ça impactait frontalement la crédibilité du texte, et là j'ai eu beaucoup plus de mal à l'admettre. En parallèle, le dernier tiers/quart du texte tombe aussi dans une certaine surenchère pour moi. Je trouve qu'on en a trop fait, qu'on n'a pas forcément su s'arrêter au bon moment, ce qui participe une fois de plus à décrédibiliser l'intrigue. Spoiler(cliquez pour révéler)La mort de Schiffer se justifiait bien, ça allait dans le sens de ce personnage controversé, mais c'est ensuite qu'on se plante pour moi. Aucun intérêt à tuer Paul, d'autant plus d'une façon aussi "mauvais timing / "juste pas au bon endroit au bon moment". Dans une moindre mesure, tuer Laurent était aussi un simple choix de facilité. Tout le passage en Turquie m'a également semblé assez aberrant, car autant on se pose pas du tout la question de l'amnésie d'Anna/Sema sur certaines choses (par exemple le maniement des armes revient tout seul) mais sur d'autres choses, elle a besoin de "stimulus" ?! Le grand méchant, Kudseyi, apparaît trop tard dans l'histoire et manque du coup son but ; idem pour Azer. Le combat entre Anna/Sema et Azer aurait pu faire un bon combat final (même si je trouve dommage de tuer Anna/Sema, puisque c'était le dernier héros qu'il nous restait, on finit donc la lecture un peu orphelin, sans plus personne à qui se raccrocher) mais il ne l'est pas, parce que ce n'est PAS le combat final. On ajoute cet ultime chapitre, cet épilogue... pour tuer Azer à son tour. Cette construction relève de la pure surenchère, ça n'a AUCUN sens pour moi, les faire s'entretuer 5 pages plus tôt aurait été bien plus percutant. Et en plus pour le faire tuer par Mathilde, personnage abandonné plus dans 100 pages plus tôt, alors qu'elle s'était littéralement fait dessus de peur et était horrifiée par ce qu'elle avait découvert - bien sûr aucune explication à ce soudain revirement de personnalité - rend la chose encore moins crédible.

Bref, ce n'est pas un livre catastrophique, il est même globalement très distrayant et plaisant à lire, mais il y a trop d'approximations. Et surtout trop d'approximations sur la fin du livre, donc sur ce qui te reste très bien en mémoire à la fin de la lecture. Un livre qui commence doucement mais fini en apothéose laisse, je pense, un bien meilleur souvenir qu'un livre qui comme celui-ci commence à 200 à l'heure, pour finir sur une succession de déceptions.

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