L'empoisonneuse
Auteur
- Barbara Yelin (Écrivain)
- Peer Meter (Écrivain)
Classement en biblio - 9 lecteurs
extrait
On doit à Drosde une tentative saisissante de compréhension du cas Gottfried : " Définir la personnalité de Gesche Gottfried me semble être, à ce jour, une tâche presque impossible. Une femme qui soigne les malades, qui nourrit les pauvres, pour qui donner et offrir constituent presque une besoin, mais qui empoissonne ses amies ; qui pleure sur une phrase de Goethe et assassine ses propres enfants. Une femme à ce point capable d'amour qu'elle lui sacrifie la vie de ses proches, mais qui livre ensuite à l'objet de cet amour la coupe de poison pour enfin, les cheveux ébouriffés près du lit de l'agonisant, pleurer sur la dureté d'un destin responsable de tant de souffrance; Une femme qui refuse la main d'un homme respectable, lui expliquant qu'il est trop bon pour elle, qui accuse aujourd'hui injustement d'assassinat son propre père, mais qui demain veillera anxieusement à dissiper toute suspicion à l'égard d'un tiers, se présentant comme seule coupable, qui vole aujourd'hui ce qu'elle offrira demain et qui porte en soi mille manifestations mystérieuses. Qui peut oser définir sa personnalité ? "
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J'étais curieuse de connaitre l'histoire de Gesche et qu'elle impact cette affaire a eu sur la ville de Brême à l'époque. Mélangée à de la fiction, cette BD nous laisse un peu frustré car c'est impossible de connaitre les motivations de cette femme. Par les dessins au fusain, l'atmosphère sombre et lourde est renforcé par la misogynie ambiante dans laquelle se promène la jeune écrivaine. Il y a une vraie critique du XIXème siècle vue comme une époque moderne, libérale, brillante alors que cette histoire révèle plutôt une société rigide, cruelle et met en avant les terribles conditions des femmes et leur place dans ce siècle. Le regard d'une femme étrangère sur une meurtrière est pour le moins intéressante.
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Le regard de cette femme sur la couverture m’a attiré, regard que je n’arrivais pas à déchiffrer… Triste ou malsain rien ne transparaît vraiment !
Donc il me fallait plonger dans ces planches, dessinées au fusain et au crayon, ce qui donne un aspect encore plus sombre à l’histoire qui s’inspire de faits réels, du coup j’ai lu cette BD avec un autre regard et surtout plus d’attention.
Comme l’héroïne, j’ai cherché à comprendre ce qui avait pu pousser Gesche Margarethe Gottfried, « L’ange de Brème », qui a tué pas moins de 15 personnes, à donner du “beurre à souris” (saindoux à l’arsenic) tartiné sur du pain à ses enfants, ses compagnons, ses amis, ses parents, ses voisins… tout en soignant certains, pour alléger leurs souffrances.
Une telle contradiction dans le comportement est un tel mystère que cette femme ne pouvait être complètement saine d’esprit. Cette envie de comprendre et de donner une justification médicale est certainement liée à notre regard plus moderne et plus « psychologue » qu’à l’époque des faits, influencée par les préjugés, la bien séance et la religion.
Plusieurs personnages (le pasteur, l’avocat…) apparaissent plus ou moins fourbes, dans cette société brèmoise taxée d’être une société beaucoup plus « évoluée » à l’époque. Les habitants voient notre héroïne d’un mauvais œil, pour eux cette étrangère vient fouiner et veut ruiner la réputation de la ville.
La ville est rongée par cette histoire d’empoisonnement trop longtemps dissimulée, l’ambiance en devient suffocante et son aspect paisible est bien loin de la réalité du moment. Les regards sont fuyants, furtifs, les chuchotements et les confidences, donnent, en fin de compte un aspect noire à cette ville et je me suis attachée à cette accusée, qui n’aura été entendu qu’à cause de ses meurtres…
Cette BD est à la fois fascinante et grave, l’atmosphère est sombre avec une tension palpable.
Une histoire qui mérite d’être plus connue et surtout, qui donne envie d’en savoir plus.
Suite à ses aveux et sa condamnation à mort, elle aura la tête tranchée sur la voie publique. Elle sera la dernière personne à être exécutée ainsi.
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Un récit noir pour une histoire vraie...Cette bande dessinée au fusain, nous plonge dans une atmosphère sombre,inquiétante...
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J'ai d'abord été attirée par la couverture, par le regard de cette femme, regard dont je ne sais trop dire s'il est triste ou pervers...
Puis quand on ouvre cette Bd, on se retrouve face à une locomotive à vapeur qui nous fonce dessus et on est pris par le dessin, en noir et blanc, magnifique !
Je ne suis jamais allée à Brême, mais cette Bd, malgré une histoire terrible, me donne envie d'y aller.
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Date de sortie
L'empoisonneuse
- France : 2010-04-10 - Poche (Français)
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Résumé
Une jeune femme, qui fait profession d'écrire, arrive à Brême, dans le Nord de l'Allemagne, par bateau. Nous sommes au début du XIXe siècle.
Venue pour rédiger une description touristique, elle ignore que toute la ville est en proie à une étrange fièvre, parce que l'on se prépare à exécuter en place publique une femme accusée d'une quinzaine d'assassinats par empoisonnement.
Son propre destin va se trouver mêlé à l'histoire de cette meurtrière. Ce drame historique est basé sur une histoire vraie, celle de Gesche Margarethe Gottfried (1785-1831), surnommée " l'Ange de Brême ".
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