Extraits

- Ca te dit qu'on se fasse livrer japonais ? demandai-je avec un sourire.

- Tu m'invites à rester manger chez toi ?

- Oui. Je ne suis pas totalement dénuée de sentiments et, si tu dois jouer le rôle de mon chauffeur jusqu'à ce que ma voiture soit remise en état, c'est la moindre des choses que je puisse faire.

- Ca alors ! se moqua-t-il. Si on m'avait dit que tu ferais preuve de compassion, je...

- Ferme-la, sinon je te jette dehors.

Il partit d'un grand éclat de rire et accepta ma proposition.

Chapitre 4 :

« … Alors que je m’avançai vers elle, l’invité se tourna vers moi et je demeurai figée. Sous le choc, je me contentai de l’observer, les yeux écarquillés, sans pouvoir prononcer une parole.

– Je te présente le fils de Marlon, Derek. Mais il vient de me dire que vous vous connaissiez déjà.

– Winona, ça fait un bail, répondit celui-ci en se levant pour me saluer.

Je crus être dans un cauchemar. Mon regard passait de ma grand-mère à celui qui avait réduit mon cœur en miettes, six ans plus tôt. Et je venais de comprendre qu’il s’agissait en prime du rejeton de l’ancien chef des Dark Dreams.

– Tu ne dis rien ? s’enquit-il.

Je pris une profonde inspiration et tentai de canaliser le flux d’émotions qui me submergeaient. Je crus discerner un soupçon d’inquiétude dans les pupilles de cet homme que je haïssais de tout mon être. Il tenta un geste malheureux dans l’espoir de m’apaiser en posant sa main sur mon bras. Comme si une décharge électrique m’avait traversée, je m’écartai brusquement de lui et mon poing droit alla à la rencontre de son visage. Sous l’impact, il se retrouva dans une position presque comique, les jambes par-dessus le bras du fauteuil qui avait amorti sa chute.

Sans perdre une seconde, je fis demi-tour et m’éloignai …»

Chapitre 2 :

« … Je hochai la tête et restai silencieuse en attendant la suite des explications.

– Il y a eu une fusillade au sein des Dark Dreams.

– Au Dark Drink ?

– Oui, au bar, en fin de matinée. L’établissement était fermé et Marlon tenait une réunion avec ses principaux seconds.

– Merde, jurai-je. Un gang rival ?

– On l’ignore.

– Comment ça ?

– Winona, ton frère est le seul survivant !

– Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? demandai-je, paniquée.

– Ils sont tous morts. Marlon et cinq de ses gars.

Un flot de pensées m’assaillit. Chayton était vivant, Marlon mort. Les Dark Dreams allaient vivre une sombre période. Ce n’étaient pas des enfants de chœur et ils chercheraient à venger leur leader.

– Ça ne va pas être de tout repos, marmonnai-je

…»